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Critique de MaggyM



Deux récits parallèles.
Dans le premier, c'est l'histoire de Tama. Petite fille marocaine, emmenée en France contre quelques euros pour servir d'esclave domestique; un souffre-douleur qui dort par terre, se tait sous les coups et tente de survivre à l'enfer.
En parallèle, quelque part dans les Cévennes, dans un hameau isolé de tout et de tous, une jeune femme blessée, amnésique, débarque chez Gabriel. Gabriel est un ermite, ne sortant de son repaire que pour tuer, méthodiquement, sans remord.

En ouvrant un roman de Karine Giebel, on sait qu'on va plonger en apnée et que les pages vont s'enfiler. Ce roman ne déroge pas à la règle. Il ne m'a d'ailleurs fallu qu'un week-end pour parvenir au bout de cette brique de plus de 700 pages.
Le sujet dérange bien sûr, parce que c'est un vrai sujet. Celui de l'esclavage moderne, celui qu'on ne voit pas, bien planqué au sein de familles souvent "bien comme il faut". Sans doute que le choix de ce thème n'est pas étranger au succès de ce roman qui a remporté plusieurs prix.

Pourtant, de mon côté, j'ai moins accroché qu'à certains autres succès de l'autrice. Evidemment, quand on connait la plume, la fin ne surprend plus même si on se prend parfois à espérer que pour une fois, la dame aurait un peu d'indulgence pour ses personnages.
Et c'est là que la bât blesse. La construction des intrigues de Karine Giebel finissent pas être sans surprise. C'est une recette qui fonctionne, donc pourquoi prendrait-elle le risque de dévier de sa ligne?
Et cette fois-ci, j'ai trouvé qu'on était un peu trop dans la surenchère. Trop de violence, trop de malheurs, trop de "mauvaises" coïncidences... Sans compter qu'il reste pas mal d'incohérences dans la construction du personnage principal de Tama.
Deux exemples:
Alors qu'elle n'est pas instruite, qu'elle a débarqué du Maroc sans rien voir de la France que l'aéroport et l'intérieur de la maison de ses "propriétaires", elle parvient à convertir ses mois de "détention" en jours. La multiplication par 365 apprise spontanément... Sans blague.
Plus tard, bien qu'elle ne sache pas comment on s'habille pour aller au restaurant car elle n'en a jamais vu l'intérieur... Elle reconnait que la voiture de la personne qui vient la chercher est de marque italienne. Mais bien sûr...

Bref, je suis partagée entre le fait que j'ai avalé ce roman presque d'une traite grâce à l'approche de l'autrice, ce qui en soit n'est pas désagréable, et le fait que l'on ressent bien que l'ensemble est trop facile, uniquement là pour en faire un page turner, pour vendre quoi...

Ca ne m'empêchera pas de lire les quelques romans qui m'ont encore échappé et j'espère un jour pouvoir, comme certains lecteurs, éprouver un coup de coeur.
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