AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,42

sur 3595 notes
Je referme ce pavé de plus de 700 pages.

Karine Giebel est de retour.

Elle nous raconte la destinée de Tama. Esclave dans la France d'aujourd'hui chez des monstres, les Charandon, qui feraient passer les Thénardier pour des anges.

En parallèle de l'histoire de la jeune esclave, on découvre Gabriel, cet homme mystérieux. Dangereux ? Blessé ?

Un livre qui, malgré sa longueur se laisse dévorer car on VEUT savoir ce qu'il va se passer. le lecteur est pris d'une frénésie de lecture rare.

Des personnages forts, humains, qu'ils soient bons ou méchants. Une héroïne que l'on aimerait sauver des pourritures que l'on croise dans ce récit. Un roman dur, très dur où les hommes ne font pas le poids face à la puissance d'amour des femmes. Ou les livres soulagent un peu de vivre lorsque la vie est un cauchemar dans fin.

Nouvelle héroïne de Giebel, Tama va vous embraser et vos nuits ne seront plus les mêmes après cette lecture.

TOUTES BLESSSENT LA DERNIERE TUE est un livre coup de poing qui m'a bouleversé, accroché et que je referme avec la sensation de m'être pris un coup de poing dans le ventre. C'est dur comme jamais. C'est fort. C'est un putain de livre.

« VULNERANT OMNES, ULTIMA NECAT.
AT EAE QUAS AD VOS CONSUMPSI ME DELECTaVERUNT.
(…)
Toutes les heures blessent, la dernière tue. Mais j'ai aimé celles passées auprès de vous. »

J'ai aime celles passées auprès de vous, Karine Giebel.

Merci.

Lien : https://labibliothequedejuju..
Commenter  J’apprécie          27522
Lire un pavé, lorsqu'il s'agit d'un Giebel c'est comme lire un roman d'une centaine de pages tellement on ne les voit pas défiler.
Alors on essaye de lire lentement et avec attention pour mieux en apprécier chaque mot.

Ces mots, qui, encore une fois m'ont percutés.
Les personnages m'ont bouleversée. L'histoire m'a profondément ébranlée.
Mais comment ne pas être touchée quand il s'agit d'esclavage ?
Ici, l'auteure nous parle d'esclavage moderne en France, à notre époque, et que personne ne voit mais qui existe bel et bien.
On suit le personnage de Tama, une fille destinée à une vie de servitude au sein d'une famille d'apparence normale.
L'histoire est entrecoupée avec celle de Gabriel, un homme qui semble être solitaire, mystérieux, insensible et dangereux.

C'est un roman très prenant et qui se dévore. Il est aussi très éprouvant à lire. Certains passages sont même insupportables parfois. L'auteure pousse ici le sadisme de l'être humain extrêmement loin.
On ressent de la tristesse, de la rage, de la colère devant certaines situations.
Mais il y a aussi des sentiments forts et positifs... tout se bouscule.
Certains passages sont beaux et pleins d'espoir. L'amour, sous plusieurs formes est exprimé de manière incommensurable.
J'ai terminé ce livre avec un sourire triste. C'est paradoxal, mais c'est représentatif des nombreux sentiments qui m'ont parcouru lors de cette lecture mémorable.

C'est éprouvant.
C'est douloureux.
C'est violent.
Mais c'est addictif...
Bref, c'est du Giebel !
Commenter  J’apprécie          19320
Évidemment, on sait que lorsqu'on s'embarque avec Karine Giebel , ça va tanguer dur .Et bien , déjà , ce roman , il faudrait lui octroyer , comme jadis à la télévision, un " rectangle blanc " , de ( très ) nombreuses scènes pouvant choquer un jeune public ou les âmes sensibles...Ça, c'est fait , c'est dit , si la violence vous perturbe , ce qui est tout à fait légitime , passez votre tour , cet ouvrage n'est pas pour vous....
Bien sûr, Karine Giebel elle a un sacré public et , comme le montre le grand nombre de critiques , on peut dire qu'il y a encore foule à l'embarquement . Bien que n'étant pas au nombre des " inconditionnels " de cet auteur , j' ai lu certains romans de cette dame et je me suis lancé avec confiance et sans - arrière pensée à l'assaut de ce " beau bébé " de près de 800 pages et j'ai remercié le coronavirus ( oui , c'est pas bien , mais ..) et le temps exécrable de m'avoir maintenu de force ( pas une torture bien sévère, je vous rassure ) au fond de mon canapé....
Pas une torture pour moi , non , mais qu' est - ce que j'ai été soulagé de ne pas faire partie de la pléiade de personnages qui évoluent dans l'histoire parce que des tortures physiques et morales ...ça ne va pas manquer...
Karine Giebel a du talent , c'est incontestable , pour dévoiler d'une page à l'autre , toute la noirceur de l'être humain . Oui , mais elle force " un peu le trait " , me direz-vous ...Oui , sûrement , pas possible autrement , et pourtant . le thème principal , la vente d 'enfants, leur exploitation sexuelle ou .. , l'esclavage , hélas, ça existe encore ....
C'est un roman fort , très fort , terrible . Tous les espoirs qu'on y nourrit , tous nos cris d'au secours , nos protestations véhémentes ,indignées, outrées , n'auront aucun écho....Jusqu'à la dernière page l'hypothèse d'un tant soit peu d'humanité sera balayée sans aucune pitié....Il faudra boire le " calice jusqu'à la lie ..."
Et pourtant , ne comptez pas " traîner " en route ....Les pages se tournent presque seules , et l'écriture, les dialogues , les changements de point de vue font qu'aucun temps mort ne vient à aucun moment " gripper " des rouages bien huilés. Incontestablement , pour moi , et je n'engage que moi , ce livre est une réussite et " vaut le voyage " même si " les flots " sont déchaînés et si les risques de nausée sont bien présents.
Je ne parlerai pas de l'intrigue , c'est fait depuis " belle lurette " , ni des personnages , je dirai simplement que certains d'entre eux risquent fort de nous hanter pour un bon moment .Hélas, la maltraitance existe encore et Karine Giebel semble prendre un malin plaisir à nous le rappeler afin que , comme pour le " cono " , nous ne nagions pas dans une trop douce et vicieuse torpeur , dans une trop grande " félicité" . Le monde des " bisounours ",chez Karine Giebel , ce n'est pas la bonne adresse.
A la fin du voyage , je vous le promets , vous trouverez que certaines vies sont plus belles que d'autres .....Je crois bien que je risque de devenir un inconditionnel de Karine Giebel , dont il faut reconnaître toutefois que là, elle a vraiment frappé un très, très, grand coup.
Vous avez la bouée et le ciré jaune .??? Et ben , si ce n'est fait , en route !!!
Commenter  J’apprécie          14014
Il faut trancher : aimer ou haïr. Applaudir ces presque 800 pages ou vomir dessus. Je crois que je n'ai jamais lu un roman aussi noir, aussi désespérant où rien ne perce. Tout n'est que rage, pitié, violence. Peut-on aimer une histoire aussi tragique ?

Tama a neuf ans lorsqu'elle est vendue par son père au Maroc pensant ainsi lui offrir une meilleure vie en France. Il n'imaginait pas signer l'arrêt de mort de sa fille.

Tama essuiera les pires horreurs, humiliations, violences en tout genre en France. « Mieux vaut la liberté en enfer que l'esclavage dans les cieux ». Tama n'aura aucun moyen de choisir, il faudra qu'elle tienne, qu'elle survive, que la raison ne la quitte pas quand l'espoir n'est plus.

Bien sûr, Tama va croiser quelques belles personnes, Marguerite, Vadem, Izri, Wassela mais le noir s'accroche, tout est noir, triste, insupportable.

À côté, il y a Gabriel, un homme dangereux qui séquestre chez lui une jeune femme amnésique et mal en point. Avec lui, on tangue entre monstruosité et humanité, on se relève, on tombe, on rampe, on se redresse. Lui aussi, il nous tient.

Glen affric avait été un tel coup de coeur que j'ai voulu lire ce thriller culte maintes fois récompensé. Dans Glen affric il y avait un juste équilibre entre l'ombre et la lumière qui permettait de tenir la tête hors de l'eau. Ici, il n'y a rien. Pas d'accalmie. C'est une escalade nauséabonde de violence sans fin. Ça en devient presque malsain de tourner les pages. Mais Tama nous tient. Sa hargne, son courage, sa dévotion, son amour qu'elle serre dans ses poings, Tama nous tient. Même si très vite, on n'y croit plus, ni à Dieu, ni en la vie, ni à une fin heureuse, on reste, on assiste, on ressent puis il faut du temps pour reprendre son souffle, c'est l'effet de Toutes blessent la dernière tue qui marque au fer rouge. Et ça fait mal. Très mal.
Commenter  J’apprécie          13320
Un roman addictif a souhait. Il se lit d'une traite et pourtant.. ce n'était pas gagné car il m'a méchamment sortie de ma zone de confort.
Et oui en général quand il y a maltraitance sur enfant, je freine des deux pieds. Donc l'ouverture du roman a été difficile, avec dans ma tête l'idée que j'allais souffrir et devoir me faire violence pour arriver au bout.

Alors effectivement ce qui arrive a la petite Tama est ignoble et effrayant, mais l'écriture de Karine Giebel le rend supportable a la lecture. Je m'explique : en fait l'auteure ne fait pas de longues descriptions des sévices subit par cette jeune enfant. Elle en dit ce qu'il faut pour que le lecteur comprenne et l'imagination de celui-ci fait le reste.
Et puis du coup , on veut savoir et on espère que la vie va apporter un peu de chance et de bonheur et cette enfant, mais seul l'avenir lui dira

Donc une écriture addictive et dynamique plus un scénario époustouflant et tellement réaliste, ( car oui l'esclavage existe encore. Malheureusement ), place ce roman dans les meilleurs thrillers du moment.

Je tenais à remercier Babelio et les éditions Pocket pour cette masse critique privilégiée.
Commenter  J’apprécie          1165

Vulnerant Omnes, Ultima Necat
Toutes blessent, la dernière tue.
Il s'agit des heures qui passent, jusqu'à l'ultime.
"Chaque heure fait sa plaie et la dernière achève" peut-on lire dans L'horloge, le poème de Théophile Gautier.

J'ai eu la chance d'avoir ce roman quelques jours avant sa sortie officielle, lors de ma rencontre avec Karine Giébel au salon du polar de Lens.
Un lien avec la couverture aux couleurs sang et or, comme celles du racing club ?
Probablement pas.
Je lui ai demandé si le titre avait un lien avec le temps qui passe inexorablement, mais elle n'a rien voulu me dire.
Il trouvera sa signification en temps utile.
"Mille deux cent dix huit jours que je n'ai pas mis un pied dehors."

"Il paraît que l'esclavage a été aboli depuis longtemps."
Ca, c'est ma dédicace.
Quand je pense à l'esclavage, je pense à Spartacus dans l'antiquité. A des serviteurs au Moyen-âge.
A quelque chose d'ancien, de révolu.
Plus récemment, je pense au peuple noir asservi jusqu'en 1865 dans le sud des Etats-Unis, au terme de la guerre de sécession.
En France, l'esclavage a été aboli durant la révolution, en 1794. Et interdit en 1948 par la déclaration universelle des droits de l'homme.
Evidemment, j'ai conscience qu'il se pratique toujours sous certaines formes ( je pense notamment à la prostitution ) mais jamais avant cette lecture je ne visualisais la servitude actuelle sous la forme qui nous est décrite ici.
Et qui est bien réelle.
Celle d'une domestique au service de ses maîtres, non rémunérée, privée de tous droits.
Un être humain exploité purement et simplement.
"Tu es à moi et seulement à moi. Je t'ai achetée, tu m'appartiens. Comme les meubles, comme mes fringues, comme tout ce qui se trouve ici."

Les romans de Karine Giébel sont réputés tant pour leur noirceur que pour leurs fins tragiques.
Je ne dirais évidemment rien de la conclusion, vous vous doutez qu'on n'est pas dans Cendrillon de toute façon. Il n'y a pas vraiment de mariage heureux avec beaucoup d'enfants à l'horizon.
Le final est juste parfait en tout cas. Et l'épilogue magistral.
Si je ne peux dire si les dernières pages seront ou non dramatiques, je peux au moins évoquer le début. Après tout, pas la peine d'attendre la fin.
Parce que ça commence mal.
Très mal.
Dès le prologue, on plonge dans l'inhumain. Les conditions de vie de cette esclave moderne nous sont décrites : Elle dort à même un vieux matelas dans une buanderie, travaille sans relâche de 5h00 du matin à 22h00, mange les restes des repas.
Elle passe ses journées à s'occuper du nouveau-né de la famille qui l'asservit, à faire le ménage, la lessive, la vaisselle, la couture. Elle ne peut pas sortir, pas même dans le jardin. Mais ça n'est pas ça le plus horrible, ce qui retourne immédiatement le coeur.
"Faire ses besoins dans une caisse, dans un seau, un sac. Comme un chien ou un chat."
Le plus révoltant, c'est son âge.

Toutes blessent, la dernière tue est centré sur cette jeune Marocaine introduite en France illégalement pour faire les corvées d'une riche famille.
"Finalement, c'est cool d'avoir une esclave."
Elle ne possède rien. Même son véritable prénom lui a été ôté.
Désormais elle s'appellera Tama.
Elle sera l'héroïne de ce roman. Attachante, forte, avec une insatiable soif d'apprendre.
Inoubliable.
Et en parallèle se déroulera une seconde histoire, plus lente.
La rencontre d'une jeune femme blessée et amnésique ( "Aucun repère, aucun souvenir auquel me raccrocher, qu'il soit bon ou mauvais." ) avec un homme solitaire et torturé prénommé Gabriel.
"L'ange qui a refusé de suivre Lucifer."
Une rencontre improbable où chacun dévoilera progressivement ses failles et ses secrets.
On tente de deviner ce qui unit ces deux récits, aux liens d'abord flous.

Il s'agit probablement du meilleur Giébel depuis le purgatoire des innocents, avec lequel le roman présente d'ailleurs quelques similitudes. Vous vous attacherez à des individus pourtant peu recommandables. Certains hommes violents trouveront peut-être même une forme de grâce à vos yeux. Même si ça vous paraîtra contre nature.
Vous tremblerez d'effroi, de colère et de compassion.
Vous penserez peut-être aussi parfois à Meurtres pour rédemption, avec l'histoire de cette prisonnière pourtant bien différente de Marianne, tant dans sa personnalité que dans son incarcération.
Mais avec ce même mélange de force et de désespoir.
En tout cas à mes yeux il s'agit d'un livre aussi ambitieux et percutant que ces deux romans, souvent considérés comme les meilleurs dans la bibliographie de la Varoise.
Et on est totalement plongé dans l'univers de l'auteure, avec plusieurs passages qui rappellent également ses nouvelles les plus récentes.
Un peu d'espoir et de lumière avec le même genre d'amitié intergénérationnelle que celle qui est évoquée dans "L'escalier."
Un désir de vengeance qui n'est pas sans rappeler "J'ai appris le silence". Une expression d'ailleurs maintes fois utilisée dans la narration de Tama.
Et j'ai également songé à "Aleyna". Pour le choc culturel, le devoir d'obéissance, la cruauté. Et pour l'importante signification de chaque prénom d'origine étrangère.

Quelle lecture éprouvante !
740 pages au total, qui se lisent avec une rapidité déconcertante.
Mais pas d'une traite.
Parfois, vous allez devoir poser le roman. Pour respirer un grand coup.
Pour vous éloigner un instant de ce cauchemar. le temps que vos yeux cessent d'être brouillés par des larmes naissantes.
Certains passages sont extrêmement durs. D'une rare violence, qu'elle soit physique ou morale. Votre colère et votre douleur atteindront leur paroxysme.
Je me suis parfois senti comme un voyeur. Quelqu'un qui n'est pas censé voir ça. Qui est gêné d'y assister. Comme un accident au bord de la route. le premier réflexe est de vouloir regarder avant de se rendre compte à quel point c'est inapproprié et de détourner les yeux.
Mais Karine Giébel ne nous laisse pas regarder ailleurs et ignorer la souffrance endurée par son héroïne. Nous devons y faire face. Elle nous la fait vivre dans les moindres détails. Avec peut-être un peu de surenchère dans l'horreur.
C'est à mes yeux quasiment le seul défaut de ce grand roman. Vouloir en ajouter encore et encore dans la monstruosité au point de finalement la considérer presque comme normale.
Et d'en réduire légèrement l'impact en la banalisant ainsi.
"Sa peau était un parchemin sur lequel un récit d'horreur s'inscrivait en relief."
Mais attention, il n'y a aucune complaisance.

C'est un roman où l'amour et la haine s'enlacent, où l'on comprend toute la proximité de ces sentiments.
La haine, vous la ressentirez jusque dans vos tripes.
Vous perdrez toute foi en l'être humain, trop souvent méprisable. La lie de l'humanité est ici présente sous ses pires incarnations. Son aspect le plus mauvais.
Comme si la majorité des hommes avait quelque chose de sale, de pourri.
Alors que Tama, celle qui n'est pourtant pas traitée en tant que telle, est en revanche celle qui rayonne le plus.
Un rayon blafard dans ces ténèbres opaques.
Elle ne sera pas la seule. Différents personnages vont quand même redonner un peu d'espoir et permettre de reprendre votre souffle.
Pas très souvent.
Et comme à chaque fois dans les oeuvres de Karine Giébel, ce sont les personnages les plus ambiguës, tiraillés entre l'ombre et la lumière, difficiles à cerner autant qu'à juger, qui tireront le plus leur épingle au jeu de notre intérêt.

En s'intéressant à son tour au sort de certains migrants vulnérables, l'auteure de Juste une ombre nous plonge dans un nouveau cauchemar dont elle seule a le secret. Plus engagée, elle nous fait prendre conscience de l'existence d'un esclavage moderne qu'elle dénonce avec véhémence pour une totale prise de conscience, en nous obligeant à l'affronter.
Pour notre plus grand malaise.
Elle nous fait réfléchir sur la notion même d'être humain, ses droits et ses devoirs moraux, en confrontant Tama à peine considérée comme une bête à des tortionnaires qui ont tout du chien enragé.
A partir de quand perd-on son humanité ?
La violence engendre-t-elle toujours la violence ?
Jusqu'où a-t-on le droit d'aller par amour ?

Intense, percutant, dense, habilement construit, émouvant, éprouvant ... Autant de qualificatifs qui pourraient s'appliquer à Toutes blessent, la dernière tue.
Du très grand Giébel.
Qui, à l'instar des fantômes qui peuplent le livre, vous hantera encore longtemps une fois la dernière page tournée.


Commenter  J’apprécie          10714
Karine Giebel a enquêté avec les bénévoles de l'OICEM (Organisation Internationale Contre l'Esclavage Moderne) sur les diverses formes d'esclavage aujourd'hui dans notre pays avant de rédiger ce roman qui en présente différents exemples : travail forcé, asservissement domestique, exploitation sexuelle, mendicité forcée, mariages forcés.

Autant dire que ce polar est d'une extrême violence et illustre une plaie qui concernerait environ 10 000 esclaves en France, dont de nombreux « mineurs non accompagnés » et 36 millions dans le monde. Karine Giebel dévoile ici le traffic issu du Maroc qui livre des enfants, dès l'âge de 7 ou huit ans, à des barbares sans scrupules. Barbares qui ont parfois été eux mêmes exploités antérieurement …

Tama, une jeune marocaine, est louée par Mejda, aux Charandon, premier acte d'une tragédie qui en comporte beaucoup d'autres … et dont est victime Tayri.

700 pages de souffrances et de luttes qui façonnent Tama, et révèlent Irzi, autre victime de violence parentale avant de laisser Gabriel apparaitre à la dernière heure et rendre justice avec des moyens que certains considéreront peut être comme peu légitimes.

Un ouvrage à ne pas mettre entre toutes les mains vu la cruauté de certaines tortures, mais qui démasque une réalité méconnue de notre société. Un chef d'oeuvre incontestable.
Commenter  J’apprécie          1007
Il est de mon devoir d'essayer, si besoin est, de vous inciter à lire le dernier Giebel. D'abord, pour remercier l'éditeur (Belfond) de m'avoir permis de le lire, par le biais de Netgalley. Pas de doute, le net a des (très) mauvais côtés…mais c'est aussi une mine de miraculeuses surprises qui enrichissent la vie. Netgalley, Belfond (… et Babelio) sont de ces miracles. Merci à eux.
Mais ça n'est pas facile. Pas facile du tout d'écrire une critique de plus, sur un roman tellement récent et pourtant déjà tellement encensé, écrit par un « monstre sacré » du genre, une championne à succès, une « best-selleuse » qui n'a pas du tout besoin de la publicité bon marché d'une petite franco-portugaise défraichie…
Je n'avais pas encore lu Mme Giebel. Mais j'ai lu d'innombrables critiques de ses romans, toutes plus élogieuses les unes que les autres. Même si les résumés me donnaient des frissons, je me disais, qu'un jour, je me lancerais, malgré la frousse. Quand Belfond a proposé « Toutes blessent, la dernière tue », je n'ai pas hésité et très bien m'en a pris car j'ai enfin compris ce que signifie « rester scotchée » !
Alors, maintenant…c'est moi qui m'y colle !
Ce roman m'a plu, pas de doute. Et ce plaisir soulève plusieurs questions pour moi : qu'est-ce qui fait un bon livre ? L'histoire ? L'intrigue ? Les personnages ? L'écriture ? Voyons voir….
L'histoire : pas de résumé ! Je ne suis pas une quatrième de couverture. Mais…. Oui, je confirme : ça attire, les destins affreux des malheureux de notre monde. Pourquoi ? Suis-je méchante de me repaitre à la lecture de la vie d'une infortunée petite esclave moderne ? Ou m'attends-je à souffrir avec elle sur presque 500 pages (numériques) et voir la « Mère Justice » reprendre les rênes dans le dernier chapitre, pour croire que le bien triomphe toujours, d'une façon ou d'une autre ? de toute façon, c'est certain…ça vend. Même si ça n'est pas vrai dans le monde réel…
L'intrigue : au Portugal, on appelle ça le « fado ». Je ne parle pas, dans ce cas, de la musique. C'est la destinée, plutôt. Au sort réservé aux personnages principaux du roman. Chaque évènement nous retient. Chaque épreuve en appelle une autre qui nous mène jusqu'au summum des désirs et des désastres vécus par les protagonistes. C'est digne d'un film, ça prend aux tripes, ça fait « chialer dans les chaumières »….Même si dans la vraie vie…ça se termine encore plus mal…et sans lueur d'espoir.
Les personnages : je les ai adorés ou détestés…mais j'ai tellement aimé le faire. Les méchants sont vraiment affreux et m'ont donné des envies de meurtres. Les gentils (très peu nombreux) m'ont arraché des larmes. Les souffre-douleurs m'ont arraché le coeur. Etant donné le destin que j'aimerai que l'on réserve aux violeurs en général, si vous lisez ce livre, vous comprendrez que j'ai adoré le personnage mystérieux de Gabriel. Même si je l'ai trouvé vraiment « puriste » dans ses louables intentions. Il fait de l'excès de zèle, disons….mais ce fut mon héros.
L'écriture : c'est là, le vrai talent de Mme Giebel. Sa façon d'écrire est simple, efficace. Phrases courtes. Droit au but. Visuelles. Je me suis surprise á retenir ma respiration, littéralement. À pleurer, dans les moments les moins violents physiquement, mais les plus brutalement cruels pour le coeur; à serrer les dents, dans les scènes les plus douloureuses, au sens propre du terme. C'est bien simple : j'ai commencé le bouquin un soir, vers 23h00. C'est seulement vers 2h00 du mat' que j'ai « décroché », pour remettre au lendemain soir les deux tiers restant du texte, parce que mon réveil sonne tous les jours à 7h00 précises…Bonjour les oeillères!
Voilà. Je trouve que Mme Giebel sait y faire. Elle vient de gagner une autre admiratrice, si besoin était. J'ai pourtant une toute petite question, histoire de vous dire ce qui me fait vraiment peur dans tout ça: Mme Giebel a l'air tellement gentil, tellement doux. Avec ses yeux bleus magnifiques et son sourire tout tendre, on la verrait plutôt écrire des contes pour enfants. Cependant elle a choisi le « dur » en écriture. Elle en profite pour dénoncer ce que souvent, on ne veut pas voir. Et je l'ai lue avec délectation….Serais-je un monstre !?

Commenter  J’apprécie          969
48h. Il m'aura fallu 48h pour lire ce pavé de 730 pages.
Et encore, j'ai du m'interrompre pour m'occuper des choses quotidiennes qu'une lectrice mère de famille doit effectuer sur un week-end !
Karine Giebel nous entraîne ici dans un monde ultra-violent, à la limite du supportable. Et pourtant, impossible de refermer ce livre. Les pages se tournent les unes après les autres. Ce n'est pas le 1er livre que je lis de cet auteur, mais celui-ci est terriblement addictif. Il faut qu'il finisse bien, il faut que cela cesse, il faut que... Et pourtant...
En tant que lectrice, j'ai été scotchée, ébahie, écoeurée, indignée... Il est impossible d'aimer cette histoire.
Je crois que ce roman va me poursuivre longtemps. Je n'ose croire que ce genre d'histoires est possible, et pourtant...
L'Homme est décidément un être retors et pourri. Mes pensées en fermant ce livre sont noires. Cependant, je ne regrette pas cette lecture choc !!
Commenter  J’apprécie          934
Karine Giebel s'est encore lâchée… c'est qu'elle n'y va pas avec le dos de la cuillère, on le sait, et on s'engage en ouvrant une oeuvre provenant de son cru, que ça va être very hard !!! Ben là même si on le sait, on ne s'attend pas à de telles monstruosités de la part du genre humain !
Tama, qui a perdu sa maman, est recueillie par une tante, son père s'étant remarié. Puis ce père la vend, pensant qu'en France, elle aura une vie meilleure… Tama se retrouve au service d'une « bonne famille » qui la nourrit des restes du repas, la loge dans une buanderie, lui interdit de sortir et va lui faire subir des traitements dignes de tortionnaires nazis. Puis elle arrive chez Mejda qui la frappe, la torture, la fait employer dans une famille, où elle travaille le jour, et l'emmène faire le ménage la nuit dans une entreprise, privée de sommeil, de nourriture, sans doute rejetée par son père après les mensonges de Medja qui communique avec lui… Medja qui lui inflige des souffrances physiques et morales.


Mais Tama ne se laisse pas abattre comme ça ! elle parvient seule à apprendre à lire, se passionne pour la lecture, se cultive, va connaître quelques périodes de répit… plutôt brèves...


Dans ce roman, intervient un personnage mystérieux qui ne possède de l'ange, que le prénom : Gabriel, individu tourmenté, recueillant chez lui une inconnue blessée, entre la vie et la mort, dont il ne sait que faire … s'en débarrasser ou la soigner et l'abriter… ?
On découvre peu à peu ce personnage énigmatique...


Un roman effroyable qui m'a marquée à vie ! que j'ai parfois refusé d'ouvrir quand je savais que j'avais impérativement besoin de repos pour pouvoir passer une nuit sereine, un livre que l'on a des difficultés à refermer. Un livre qui vous amène à crier vengeance et à souhaiter un sort bien gratiné aux individus lâches qui se permettent de tourmenter en toute impunité, ou presque…


Un livre qui vous amène à vous poser des questions sur la nature humaine, et à vous demander si à quelques pas de chez vous, il n'y a pas une « Tama » qui souffre. Ces faits existent, mais sont cachés. Je ne comprends d'ailleurs pas pourquoi, dans le roman, certaines personnes ne dénoncent pas la situation de Tama.

Des thrillers j'en ai lus de toutes sortes, mais là, je dois avouer que je sors perturbée de celui-ci, j'ai aimé, et j'en ai un peu honte, j'en ai parlé autour de moi en signalant bien que toute âme sensible doit s'abstenir.
Lien : https://1001ptitgateau.blogs..
Commenter  J’apprécie          814




Lecteurs (7548) Voir plus



Quiz Voir plus

Toutes blessent la dernière tue

Comment s'appelle le petit garçon dont Tama prend soin ?

Haquim
Marvin
Vadim
Vladimir

14 questions
57 lecteurs ont répondu
Thème : Toutes blessent la dernière tue de Karine GiebelCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..