Mon histoire est celle de gens ordinaires en des temps qui furent extraordinairement durs. Des temps qui, je l'espère du fond de mon cœur, ne reviendront jamais plus. C'est à nous tous, gens ordinaires de par le monde entier, d'y veiller.
Un jour où il n’y avait personne à la maison, je m’enfermai dans ma chambre avec le second tirage du journal d’Anne.
(…) Je lus le journal d’Anne d’une traite. Dès les premiers mots, il me semblait qu’elle me parlait (…)
Je lus jusqu’à la dernière ligne, découvrant avec stupéfaction des choses dont je ne m’étais jamais aperçue lorsque je venais leur rendre visite dans la cachette.
En refermant le livre, je ne ressentais pas le chagrin que j’avais craint d’éprouver. J’étais heureuse de l’avoir enfin lu. Le vide de mon cœur s’était comblé. Nous avions beaucoup perdu, mais la voix d’Anne resterait à jamais présente. Ma jeune amie avait laissé au monde un témoignage inoubliable
En mars [1943], de nouvelles mesures furent édictés contre les Juifs. On leur présenta un nouveau choix : la déportation ou la stérilisation. A ceux qui choisirent la stérilisation, on promit la sécurité.
Mon histoire est celle de gens ordinaires en des temps qui furent extraordinairement durs. Des temps qui, je l’espère du fond de mon cœur, ne reviendront jamais plus. C’est à nous tous, gens ordinaires de par le monde entier, d’y veiller.
C'était à vous fendre l'âme. Je préférai les laisser seuls ensemble. Qui pouvait imaginer leur détresse, leur désespoir à l'idée d'avoir laissé derrière eux tout ce qu'ils possédaient au monde - leur maison, des biens rassemblés tout au long d'une vie, le petit chat d'Anne, Moortje. Les souvenirs du passé. Et leurs amis.
Ils avaient simplement refermé la porte sur leurs vies, ils avaient disparu d'Amsterdam. C'était cela que je lisais sur le visage de Mme Frank. Je les laissai.
Je les trouvais tous occupés à une activité particulière. On aurait dit un tableau vivant: une tête penchée sur un livre... un stylo qui courait sur le papier, s'arrêtait le temps d'une réflexion, reprenait son parcours, en silence...
C'est tellement rassurant de sentir nos protecteurs tout près de nous
Ils avaient simplement refermé la porte sur leurs vies, ils avaient disparu d'Amsterdam. C'était cela que je lisais sur le visage de Mme Frank. Je les laissai.