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Critique de gruz


Immersif et chirurgical. Deux adjectifs qui collent à la peau de Ghislain Gilberti depuis ses débuts. Les anges de Babylone ne font que confirmer ces qualificatifs.

Deuxième tome de sa Trilogie des ombres, après l'étonnant thriller qu'est Sa Majesté des Ombres. L'auteur enfonce le clou, au point de piercer l'univers de la drogue au plus profond de sa chair nécrosée.

Là où nombre d'auteurs vont à l'essentiel et survolent les sujets, Gilberti est dans la démarche opposée. Premier tome : 700 pages, second tome : 600 pages.

En lisant cette fresque apocalyptique d'une société gangrenée, le lecteur est en immersion totale dans le trafic de drogue organisé et dans l'enquête qui tente de faire tomber l'organisation dénommée Borderline. Une lecture bourrée de détails, comme si le lecteur était au plus près du terrain, au point d'en devenir omniscient des deux cotés de la barrière morale.

Sauf que rien n'est tout blanc ou tout noir. Les membres de l'organisation Borderline sont des psychopathes capables des pires horreurs pour arriver à leurs fins. Et pourtant, certains sont des êtres plus complexes qu'il n'y parait de prime abord. Idem pour les flics, avec des querelles internes vécues de l'intérieur.

Ce second épisode est l'occasion de retrouvailles avec Cécile Sanchez, spécialiste en criminologie et en synergologie, membre de la section d'élite de l'office central pour la répression des violences aux personnes (OCRVP). le genre de personnage qui est entré dans l'imaginaire collectif du polar. Mais elle n'est pas seule. Trafiquants ou flics, le rôle de l'équipe est essentiel, l'auteur insiste là-dessus.

Avec ce nouveau roman, Ghislain Gilberti déclenche l'enfer. C'est une vraie guerre qui se déroule dans toute l'Alsace, qui en devient un véritable champ de bataille.

Un longue première partie explosive au plus près de l'organisation structurée d'un trafic à grande échelle (de quoi imaginer avec horreur ce qu'il se passe dans notre dos, lorsqu'on à les yeux tournés sur notre petite vie). La suite avec la confrontation sulfureuse entre les deux parties (et au sein des deux « entités »).

L'intrigue est incroyablement détaillée, sans que le souffle chaud ne retombe, avec une volonté de décrire tous les rouages d'une organisation et de l'investigation qui la combat. L'écrivain fait à nouveau preuve de minutie et son récit est foisonnant.

Les anges de Babylone est digne d'un scénario qui pourrait prendre vie sur le petit écran, épisode après épisode, creusant au plus profond son sujet. Avec des personnages aux traits et caractères marqués que l'auteur ne ménage vraiment pas…

Cran après cran, il descend dans les limbes. Pas à pas, il monte dans la violence qui ne semble avoir aucune limite. Jusqu'à une fin asphyxiante (avant la suite à venir).

Ghislain Gilberti tatoue une nouvelle fois sa singularité avec ce pavé dans l'enfer du trafic de drogue. Avec Les anges de Babylone, tel un sniper, il surveille, vise et touche avec une précision chirurgicale, au plus profond de sa thématique. le tout sans se perdre en route, pour une trilogie immersive qui approchera au final les 2 000 pages.
Lien : https://gruznamur.com/2019/0..
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