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Critique de patlam


patlam
30 septembre 2023
Si dans le premier volume, on découvrait un cartel de drogue atypique aux méthodes radicales et d'une discipline impressionnante, dans cette suite, Ghislain Gilberti se focalise surtout sur la description de l'Hydre Borderline et nous plonge au coeur même du réseau. On en découvre un peu plus sur le mode fonctionnement de cette organisation, le profil de ses dirigeants et leurs personnalités complexes, leurs codes ou encore la signification de leurs multiples tatouages. On en apprend également davantage sur la Voix, Murmure le marionnettiste, qui semble anticiper toutes les initiatives des enquêteurs et surtout, sur l'existence d'un dessein plus ambitieux qui se cache derrière le trafic de drogue.
Une bonne moitié de l'ouvrage explore donc la reconstruction de ce réseau fantôme après sa mise en retrait forcée suite aux évènements chaotiques sur lesquels s'achevait le précédant volume. Une mise en place qui s'avère plutôt longue et pleine de démesure. Globalement, l'auteur reprend les mêmes schémas développés dans Sa majesté des ombres avec des petits caïds aussi suffisants qu'ineptes, l'équipe du SRPJ de Strasbourg toujours incompétente et stupide face à une entité méthodique et sans états d'âme et l'omnisciente commissaire Cécile Sanchez pleine de rancoeur et bien décidée à prendre sa revanche.
La construction est irréprochable, le style toujours énergique et rythmé, mais l'intrigue manque clairement d'inventivité, de détails édifiants et s'apparente plus à une version revisitée qu'à une continuité faisant montre d'originalité. Les quelques défauts déjà perceptibles précédemment ont pris énormément d'ampleur dans ce second volume et les personnages tendent encore plus vers la caricature. Une nouvelle équipe d'enquêteur se met en place autour de Cecile Sanchez mais elle sombre vite dans une inefficacité stupéfiante, un manque de discernement et un irréalisme consternant. Entre une audition judiciaire incontrôlée, une évasion aussi violente et spectaculaire qu'invraisemblable et des décisions douteuses, la commissaire se montre plutôt impulsive, irréfléchie et totalement subjective. Les rebondissements sont prévisibles, sans grande surprise et le piètre final entre l'Arménie et l'Alsace qui prélude à l'avènement des Anges de Babylone reste insuffisant dans sa forme comme sur le fond pour susciter un réel engouement.
Ghislain Gilberti développe un ouvrage qui n'évite ni les excès ni les invraisemblances qu'on peut sans doute qualifier de parenthèse intermédiaire. L'ensemble n'est pas déplaisant mais avec ses réitérations et ses longueurs n'étais pas non plus indispensable au vu du peu d'intérêt qu'il présente pour la continuité de l'histoire.


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