Citations sur Apprendre à danser sous la pluie (13)
Il y a comme des gouttes de mélancolie qui viennent cogner à mon cœur. Il y a comme une envie de pluie douce qui viendrait consoler le chagrin. Il y a comme une envie d’orage, de tonnerre, d’éclairs qui viendraient dire que Marie est là quelque part, entre ciel, mer et terre…
- Ici ce n'est pas un musée, je laisse tomber.
On peut vivre avec QUELQUES souvenirs, mais pas DANS les souvenirs.
J'ai moins peur. J'ai moins peur de mon image, j'assume mes kilos. J'ai moins peur de mes réactions que je pensais imprévisibles, mais qui ne le sont pas, que je gère parfaitement. J'ai travaillé ma posture.
Je suis fière du chemin parcouru. Très fière. Et ça aussi, je l'assume.
- "Le chemin est long, Laure. Long. Sois patiente.
Commence par toi déjà. Il me semble que tu veux te faire pardonner de vivre. D'avoir survécu à cette terrible épreuve.
Accepte d'être heureuse. Autorise-toi le bonheur. Bâtis-le, pierre par pierre, en pleine conscience de ce que tu fais.
Je t'ai entendue dire que tu avais transformé ta colère en combat. Eh bien maintenant, transforme ton combat en bonheur.
Je repense à la conversation avec Tante Marthe à propos des femmes, de leur courage. Je me rends compte que mon combat est certes légitime, mais qu'il n'a rien d'exceptionnel.
Les femmes, toutes les femmes, mènent des combats, parfois sans rien en dire. Ces femmes-là pensent à la vie et à rien d'autre. Elles ont envie de vivre. Il leur faut avancer. Certaines n'ont pas le choix. Je ne dis pas qu'elles ne pensent pas à leurs chagrins, à leurs drames, mais elles avancent, portées par une foi, une envie.
Je pense à Simone Veil et à son combat. Pas pour elle seulement, mais pour nous toutes. Je pense à sa déportation et à ce qui aurait pu l'empêcher d'avancer. C'était une femme forte.
La plupart des femmes le sont. Certaines le savent. D'autres pas.
Il leur faut cheminer, tâtonner avant de trouver.
Avoir conscience que l'on a envie d'avancer, c'est déjà beaucoup
Nous parlons de la vie et du temps qui court.
- "T'es obsédée par le temps qui passe, Laure, en ce moment, me dit Nade.
- Oui, j'avoue. J'ai des craintes sur le temps qui reste.
- Le temps qui passe ou le temps qui reste ?" interroge Nade doucement. Elle ramène un châle sur ses épaules. "Et si tu profitais du moment présent, rien que de ce moment-là ?"
Devant l'église, un chêne a été planté au lendemain de la guerre 1914-1918 par les soldats démobilisés de Dieulivol.
Ils ont planté cet arbre pour commémorer la fin de la guerre en espérant qu'elle serait la dernière. La "der des ders", comme ils disaient, confiants.
Mais vingt ans plus tard, certains de ces mêmes hommes ont de nouveau été pris dans un conflit.
Et nous, quelles guerres menons-nous ?
Ces hommes, ces femmes se sont battus pour être libres, pour que nous soyons libres et heureux.
Nous sommes libres, mais sommes-nous heureux ?
Je n'avais jamais vu de mascaret avant de connaître Nade. Ce jour-là, un jour de septembre, le temps était superbe. Elle avait lu sur le journal le jour et l'heure de l'arrivée de la vague. Sur la route, j'ai découvert d'autres paysages que ceux de mon Lot-et-Garonne. J'ai découvert une Gironde inattendue. Une Gironde faite de vignes, de châteaux, de collines, d'histoires formidables liées au vin. J'ai vu des vendangeurs assis sur des tabourets, portant des chapeaux en forme de parasol sur la tête. Ils coupaient scrupuleusement les grappes d'un vin d'une grande propriété.
J'ai découvert la Gironde de Mauriac, devant la maison duquel nous sommes passées. J'ai découvert Sainte-Croix du Mont et son village charmant, perché et accueillant. J'ai découvert Sauternes et l'histoire de son vin. Nade a fait des kilomètres pour que je découvre sa Gironde avant que nous n'arrivions à Podensac.
Le jour où j'ai posté mon manuscrit, je ne pensais pas, même si je le voulais vraiment, que je serais éditée.
Il y a des choses, comme ça, qui arrivent alors qu'on ne les attend plus. Certains pensent qu'il faut croire en soi. D'autres ne pensent rien et se contentent de faire les choses. Je les envie.
Mais, quand j'ai posté mon manuscrit, j'ai pensé très fort au jour où je signerais mon contrat d'édition. Et c'est arrivé.
Avoir des projets, se sentir vivre, c'est ça le sens, le but de la vie. Parce que le sens de la vie, c'est quoi ? On ne sait pas. Il y en a peut-être pas. C'est à nous de lui en donner un. Tu sais, certains abandonnent en cours de route. C'est une bonne façon d'échouer, tu ne trouves pas ? Comme je plains les gens qui n'ont jamais de projets, d'envie. Quand je t'ai vu arriver, je me suis demandée ce que l'on t'avait fait pour que tu sois dans un tel état.