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Critique de Ambages


« A partir de quand, mamma, on n'est plus un enfant ? Quand on est grand et fort, et qu'on peut décider par soi-même . Ou qu'on est capable d'aider, de travailler, ou d'avoir des enfants ? Selon moi, tu sais, mamma, on est adulte quand on voit clair. »

Naples. Années 30. Alors que le fascisme italien se met en place, un crime est perpétré. Une duchesse est assassinée chez elle, par balle. Son époux est mourant dans une pièce voisine. Son beau-fils arrose ses fleurs à l'étage supérieur. Personne n'a rien entendu, pas même les domestiques. Ce soir, il y avait fête dans le quartier et la population était en liesse. le commissaire Ricciardi est dépêché sur place. C'est alors que j'ai fait sa connaissance. Qu'il est bizarre cet homme. Solitaire, renfermé, bourreau de travail, fin limier. C'est un drôle d'être. En fait, il a une particularité qui déteint sur sa vie, il voit les morts et entend leurs dernières paroles ou pensées au moment du dernier soupir ; une malédiction qui obscurcit sa vie et éclaire son travail. Pas facile dès lors d'avoir une vie tranquille quand au détour d'une rue il retrouve les premiers accidentés de la circulation, les débuts de l'automobile à Naples. Et pourtant il ressent au fond de lui de manière de plus en plus douloureuse et physique, cette envie d'amour romantique, une envie forte depuis un an qu'il observe Enrica derrière sa fenêtre. Afin de trouver le coupable de ce meurtre, il sera aidé d'un fidèle compagnon de route, le brigadier Maione. Un homme droit, juste et sensible. Ils forment une excellente équipe. Ils découvrent rapidement que le meurtre est sans doute lié à la vie particulière que menait la duchesse de Camparino. Ancienne infirmière de la première épouse du duc, elle a vite franchit le pas et est passé des soins de la mourante au lit du mari. Mais le duc âgé a très vite compris que la nouvelle duchesse aimait séduire.
J'ai beaucoup apprécié ce roman policier qui parle de la vie des napolitains sous le fascisme. Les personnages sont bien campés. La construction est subtile avec des pensées mélangées au récit impersonnel, parfois c'est même surprenant. L'auteur alterne plusieurs songes de divers personnages dans un même chapitre, sans unité de lieu, cela m'a un peu désarçonné au début. Et puis Maurizio de Giovanni a réussi à mélanger les genres dans ce roman très complet : une touche d'histoire (situation de la presse, vie politique, société napolitaine), un brin de fantastique, une pincée d'enquête policière, une pointe d'humour, le tout saupoudré d'amour, de passion, de trahison, d'amitié. Une bien belle recette à déguster sous la chaleur étouffante du soleil italien, un jour d'été.

« En regardant par la fenêtre la ville encore assoupie, il comparait l'amour à un liquide. Comme de l'eau, mais plus dense, de la fluidité de l'huile, qui envahit chaque espace en prenant la forme du contenant, se faufilant dans les interstices et laissant sa trace sur son parcours. »
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