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Critique de iris29


iris29
15 décembre 2022
♫ Y a quelqu'un qui m a dit ♫ :
- "Lis-le ; tu verras, c'est magnifique ! A partir d'un drame personnel ( la mort en moto, de son mari , il y a vingt ans), elle en fait un truc universel."

L'appartement qu'on achéte, parce que la pierre , c'est un bon investissement.
Puis l'appartement qu'on revend parce qu'il est trop petit, qu'on veut un jardin, qu'on s'embourgeoise. ♫Madame rêve♫, de travaux d'embellissement, de déco, de murs à repeindre, de trucs à décaper. Mais madame culpabilise encore vingt ans après et nous livre l'enchainement des circonstances qui ont causées la mort de son époux bien-aimé , en égrainant les "si" et en déroulant les faits chronologiquement , implacablement , dans toute leur horrible banalité.


SI, elle n'avait pas voulu déménager, si elle n'avait pas réussi à avoir les clefs plus tôt. Si son frère n'avait pas mis la moto dans leur garage. Si la France avait interdit ce modèle de moto... Si son mari n'avait pas enfourché la moto...
( Là, j'avoue, Brigitte, sur le chapitre de la "moto -interdite- mais-pas-chez-nous", j'ai sauté des lignes.
(Vois -tu , aux motos, je préfére Babelio...)

Mais bon, je continue, Brigitte, vaillamment. Ton mari , ça avait l'air de quelqu'un de bien. Toi aussi. On a les mêmes références, tu sais et ça aide à entrer en empathie...
Ta douleur (vingt après...) est palpable. Tu es touchante Brigitte.
Très .
( Chez moi, on dirait que "tu me fends le coeur." ).
Et tous tes " SI", dans les dernières pages m'ont mis de l'eau plein les yeux...
Tu avais déjà écrit un roman sur la mort de ton mari, mais tu as éprouvé le besoin, de recommencer.
Parce que " La Maison" est encore une fois d'actualité.
Un promoteur gourmand menace de grignoter le soleil de ton jardin, alors le roman commence avec la vente de cette fameuse maison, celle que vous aviez acheté à deux, mais que tu as habité seule avec votre fils, la faute au destin, ou à pas de chance.

Et du coup , cela donne une construction remarquable au roman : la boucle est bouclée. le roman commence là où tout s' était fini... Une p... de bonne idée de plan !
La maison sera détruite, comme si ces vingt ans n'avaient pas existé. Pffffft... C'est dérisoire, parfois, le matériel...

Presque un journal, presque un portrait du disparu, presque un cadeau pour ce fils qui ne grandira pas avec son père. Un roman, presque comme un héritage, un album photo. Ce roman est un roman sur un disparu. Un roman, dont tu ne savais pas en le commençant, qu'il t'apporterait le Goncourt, la reconnaissance, une visibilité.

Car l'histoire des "SI" n'est pas finie, Brigitte...
SI ton Claude n'était pas mort, tu ne l'aurais pas écrit, tu n'aurais peut-être pas eu ce prix.( Mais tu aurais sûrement préféré...)
Mais s'il n'était pas mort, tu aurais écrit autre chose, tu aurais peut-être eu un prix etc...
SI, si , si...
On ne saura jamais.


Est-ce que ça méritait le Goncourt ? Je ne sais pas. C'est dur de juger, j'ai l'impression de juger ton chagrin...
Certains passages sont "chiants", certains sont plats, factuels, d'autres sont pleins de grace...

Certains lecteurs préféreront des auteurs capables de bâtir un monde imaginaire, trouveront que cela nécessite davantage de travail, d'imagination, de talent. Je crois que je fais partie de ceux-là. Mais après tout ce chagrin étalé ( palpable encore 20 ans après, même s'il est si digne), je me sens un peu minable de penser ça...









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