On avance dans la forêt des routines et petit à petit, sans même s’en apercevoir, on se déleste de l’essentiel. Ne restent que la marche en avant, le bruissement du quotidien et les paresseux divertissements qui nous masquent l’angoisse de la mort.
Le travail de sape de l’oubli a détruit les liens plus sûrement qu’une grande tragédie.
Le monde oscille en permanence entre le bien et le mal, un balancement maléfique dont les êtres humains ne sortent pas vainqueurs, ballottés qu’ils sont dans une danse désordonnée où les frères ennemis se disputent sans cesse la possession du monde et de l’esprit des hommes. Et au milieu de cette lutte sans fin, les pauvres humains, marionnettes qui hésitent et tatonnent, suspendues entre les ténèbres et la lumière, l’ordre et le désordre, tic-tac, tic-tac, tic-tac…
Elle s'avança, frissonnant de dégoût, trouva une branche noire et gluante et la traîna derrière elle jusqu'à ce qu'elle arrive à la fin de la promenade. Elle contempla la trace dans le sable pour sentir la réalité de ce qu'elle venait de vivre et la force de la souillure. (p203)
On avance dans la forêt des routines et petit à petit, sans même s'en apercevoir, on se déleste de l'essentiel. Ne restent que la marche en avant, le bruissement du quotidien et les paresseux divertissements qui nous masquent l'angoisse de la mort. "Où que votre vie finisse, elle y est toute" constatait Montaigne. (p38)
Cette manière d’exorciser nos angoisses grâce à un clavier d’ordinateur réunissait nos deux solitudes dans la nuit.
Les mots qui naissent sur l’écran quand tout le monde dort, quand seules quelques personnes veillent dans l’obscurité et le silence, induisent intimité profonde et confidences.
Il faisait partie de ces amis indéfectibles malgré l’éloignement et les aléas de la vie, une de ces personnes que nous n’aurions jamais croisées à l’âge adulte tant on a peu de choses en commun, mais qui nous sont absolument nécessaires.
C'est par les mots que l'on pénètre l'âme des hommes.
Elle prend la main de la petite qui résiste un peu puis s'abandonne, tournoie avec sa mère, ondule des mains, et rit enfin. Ce n'est plus une danse traditionnelle indienne, juste la chorégraphie informelle d'une mère et de sa fille, un message d'amour.