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EAN : 9782882956354
260 pages
Cabedita (25/04/2012)
4.5/5   2 notes
Résumé :
Mission et calvaire de Louis Favre

Louis Favre, prêtre, fut passeur de documents pour les services de renseignements français et suisses ainsi que passeur d'hommes depuis l'établissement où il enseignait et qui jouxtait la frontière genevoise. Durant toute la guerre jusqu'à son arrestation et à son exécution à quelques semaines de la Libération, il mélangea allègrement charité et désobéissance à sa hiérarchie, enseignement et implication totale dans l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
« Assurément l'une des belles surprises de l'année. Une enseignante de lettres, habitant un village de Haute-Savoie, se lie d'amitié avec son plus vieil habitant, qui se révèle être le frère d'un résistant fusillé en 1944. Il finit par lui transmettre les papiers et les photos conservés par la famille, et par lui demander d'entretenir le souvenir du héros. Elle se met au travail et reconstitue son parcours, aidée par des historiens, des archivistes, des religieux de la congrégation de Louis Favre et des compagnons de résistance ou leur famille, des deux côtés de la frontière franco-suisse.

[...]

Ce livre est une monographie qui pourra rendre de grands services, non seulement pour compléter l'histoire de la Résistance dans une région stratégique, mais pour débrouiller la question complexe de la relation de l'Eglise catholique avec le nazisme, en général et dans deux pays, la Suisse et la France vichyste. »
Lien : http://www.delpla.org/articl..
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Me serais-je trompé ? Et s’il n’y avait rien, que les ténèbres épaisses, une voûte d’étoiles mortes, un silence d’âmes disparues incapables de se rejoindre ?
Et si je m’étais trompé ?
Toute ma vie j’ai cherché Dieu, je l’ai trouvé, souvent, mais aussi le vide, l’attente désespérée d’un signe, et s’il n’y avait rien ? Moi le petit prêtre têtu, le paysan sans terre, avec mes interrogations, mes doutes, mes remords. Cette difficulté à dompter mon corps et les élans de mon âme, si tout cela avait été vain ? Où trouver les ressources pour mourir comme je voudrais, avec l’illumination, Dieu dans mon âme, sa lumière, son amour ? La dignité et le don de soi sont évidents, on ne peut pas parler d’héroïsme, nous en sommes tous là. Couloir sombre, torture, mains qui frappent, brûlent, fracassent et enfin le trou noir. Nous l’acceptons, croyants ou athées, ouvriers communistes ou grands bourgeois. Cette mort-là, je sais que je serai à la hauteur. Mais Dieu ? Où est-il en ce moment, ce Dieu de lumière et d’amour à qui j’ai donné ma vie depuis que je suis tout petit ?
Où es-tu ? Montre-toi si tu existes !
L’attente de la torture, l’appréhension qui grandit au fur et à mesure que mes forces s’épuisent : et si, cette fois, je parlais ? Je suis tellement fatigué de toujours soutenir les autres ! Ma seule force, c’est ma foi, c’est elle qui me porte, me donne la joie nécessaire pour soutenir ceux qui m’entourent.
Mais ma foi vacille, Seigneur, aide-moi ! Montre-toi, un signe, un simple signe, par pitié !
Je sens autour de moi une vague de compassion, une force d’amour qui me redresse, desserre un peu l’étau d’angoisse et de doute.
Mes compagnons.
Leur amitié douloureuse me porte, m’entoure, m’isole.
Seigneur, comme c’est difficile !
Pourquoi ne m’as-tu pas pris en même temps que mes compagnons, il y a un mois, Dieu d’amour et de miséricorde, au moment de mourir, le soleil, le ciel de juin, au milieu de mes compagnons dans un si beau jour ! ?
Tu m’as laissé seul.
Le vide dans ma tête.
Où es-tu, toi à qui j’ai consacré ma vie ?
Je vais mourir, je l’ai si souvent désiré, pourquoi cette angoisse qui me broie la poitrine ?
J’aime la vie, et je veux mourir !
- Arrête, Louis, s’il te plaît, arrête…
Albert ne sait plus quoi faire pour sortir Louis de cet état…
- Ne t’approche pas de moi, j’aurais dû mourir, j’aurais dû partir avec les autres ! je porte la mort, tu entends, je porte la mort !
Et cela résonne dans sa tête, « traitement de faveur ».
- Seigneur, prends pitié !
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Louis Adrien Favre est né le jour des morts, le deux novembre 1910 dans un hameau de Bellevaux, commune de montagne pauvre et catholique de Haute-Savoie. Il est le troisième enfant d’une famille paysanne qui en compte quatre.

A Bellevaux la montagne ne s’impose pas, elle écrase. Elle est partout, le village coule contre la pente, s’accroche sur les flancs rocheux ; la maison de la famille Favre se trouve à l’écart du village, coincée contre la pente couverte de forêt, enterrée à hauteur de fenêtre du côté de la cuisine. Le four à pain et la grosse cuisinière à bois mangent la moitié de la surface de la pièce où l’on vit, la chambre possède une fenêtre qui contemple la montagne : tout le monde y dort, les parents et les quatre enfants. Un couloir sombre sépare la partie habitation de l’étable, au-dessus du plafond de planches le foin réchauffe la maison l’hiver.

En face, sur le flan de la montagne, une clairière qui fait bien trois cents mètres de long permet de faire provision de foin et sert de pâture aux bêtes. Derrière la ferme, sur l’autre versant, de petites surfaces en herbe mais très difficiles d’accès, très pentues, complètent les réserves.
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