Une maison parmi les arbres

C'est en parcourant les ouvrages mis en avant par ma médiathèque que je suis tombée sur ce roman, attirée par la couverture, la maison d'éditions et le titre. La quatrième de couverture m'a définitivement donné envie de l'emporter avec moi.

Julia Glass, Julia Glass… ce nom me parlait. Mais oui ! C'est une auteure que j'ai découverte avec La nuit des lucioles, un roman que j'ai adoré. Et ce que j'en disais se prête à merveille à Une maison parmi les arbres : « C'est un roman très dense, dans lequel on se love avec plaisir. ll ne faut pas être pressé, juste prendre son temps et se laisser glisser dans l'histoire, accompagner les personnages qui sont si bien dépeints qu'ils s'animent sous nos yeux ».

C'est visiblement la marque de fabrique de Julia Glass. Inventer une histoire, prendre le temps de nous la raconter, nous laisser nous familiariser avec les personnages, découvrant au fur et à mesure leurs joies et leurs fêlures.

Ici, nous suivons Tommy, une femme plus si jeune que ça mais encore pleine d'énergie. Elle vient de perdre celui qu'elle accompagnait depuis une vingtaine d'années en tant qu'assistante, un écrivain jeunesse très connu. Ils vivaient sous le même toit et leur relation était plus que professionnelle, entre famille et amitié. Mais rien de sexuel, Morty (l'auteur) n'aimant que les hommes.

Maintenant que Morty est mort, il lui incombe de suivre ses dernières volontés. Il lui a légué la maison, c'est l'aspect positif de cette charge, bien qu'elle ne souhaite plus y vivre maintenant qu'il n'est plus là. Il est temps pour elle de prendre son envol, elle qui a mis sa vie personnelle de côté pendant toutes ces années. Mais il y a aussi les tâches plus difficiles, comme gérer les oeuvres de Morty exposées ici ou là. Merry, en charge d'un musée, fait partie de ces personnes qui en font les frais, et c'est aussi un personnage que nous suivons au cours de ce roman.

Morty est un auteur mythique, si bien que sa vie va être portée sur grand écran. L'acteur Nicholas Greene sera son visage. Passionné par le rôle qu'il doit incarner, il a commencé à correspondre avec Morty, à qui il devait rendre visite. C'est à présent Tommy qui doit l'accueillir et lui montrer qui était Morty. Qui était l'homme qui se cachait derrière Ivo, le personnage dont il a raconté l'histoire d'après son propre passé. Un passé sur lequel il a levé un voile, celui des actes pédophiles dont il a été victime…

Maintenant que j'ai posé les fondations de cette Maison parmi les arbres, je vais essayer de vous montrer son architecture. le roman s'apparente à un puzzle. Vous découvrez les pièces les unes après les autres, et vous ne savez pas trop comment chacune va s'inscrire dans l'ensemble. Jusqu'à ce qu'elle prenne sa place. Et petit à petit, entre chacun des personnages, le passé des uns et des autres, les non-dits et les révélations, les relations qu'ils tissent entre eux, tout prend sens.

J'aime beaucoup la façon dont Julia Glass élabore ses histoires. On est dans l'affect. Chacun des protagonistes prend corps et esprit. Ce n'est pas à proprement parler un page-turner mais il y a ces questions en suspens dont on attend les réponses. On s'attache à Tommy, Nick, Merry, Morty, on a envie de les comprendre, de les réconforter même.

C'est plein de tendresse et ça fait du bien.
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