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Critique de Hosenford


Les Maudits et les Bien-Aimés, au fil de nos représentations

Cette courte histoire est d'une force convaincante sur l'idée des représentations animales, elle est à faire découvrir aux enfants, mais aussi aux adultes. Comment se fait-il que nous répugnons le calamar et que nous choyons l'ours ? Que la taupe soit une nuisible alors qu'elle creuse autant que le lapin que nous adorons ? À travers l'idée d'une injustice, Hélène Gloria dans Les Maudits fait comprendre au lecteur que chaque animal à sa propre représentation, une représentation totalement anthropique. le lapin est adoré car il délivre les oeufs de Pâques tandis que nous fuyons le putois car il sent mauvais. Ces représentations concernent les animaux à plume, à poils, aux écailles, qu'ils vivent dans les airs, sur la terre ou dans l'eau. Mais elles concernent aussi un ensemble de facteurs : l'odorat, la beauté ou encore l'idole qui se cache derrière. Par exemple, l'araignée et la chauve-souris qui étaient des Maudits sont devenus Bien-Aimés grâce aux super-héros. Toutefois, un Bien-aimé a-t-il la belle vie ? Loin d'offrir un discours pauvrement dichotomique, Hélène Gloria pointe les désavantages que peut procurer le fait de trop aimer un animal, à l'image des cirques, des animations. Et que dans cette myriade d'éléments, finalement il existe un équilibre entre Maudits et Bien-Aimés, les uns protégeant les autres.

L'homme au coeur de la confrontation

Au fond, nous pouvons creuser un peu plus profond. Les Bien-Aimés sont-ils des Bien-Nés ? À travers cette opposition au premier abord binaire, les Maudits se rapprocheraient des roturiers, les Bien-Nés des nobles et la chauve-souris du bourgeois. Une idée développée est ce conseil des Bien-Aimés aux Maudits : faites-en sorte de vous faire aimer grâce à votre propre labeur. Une idée qui enterre complètement celle d'un ordre naturel des choses : c'est la faute aux Maudits s'ils ne sont pas aimés car ils n'ont pas su se rapprocher des humains. L'humain lui n'est pas un personnage ni même central ni même secondaire de l'histoire, pourtant il est au coeur de celle-ci, il est celui qui semble contrôler la vie de chaque espèce, de chaque individu. Et c'est en effet le cas, nos représentations de nos animaux sont construits d'une manière culturelle, ce sont elles qui décident par exemple de la hiérarchie des espèces que nous allons protéger et de celles que nous allons chasser. Cependant, si tous les animaux se tournent vers les humains, il est révélé qu'être trop aimé se retrouve autant un problème qu'être trop détesté. Que derrière cette opposition binaire des animaux de la terreur et ceux de la lumière, il y a un équilibre qui est celui de l'indépendance. On regrettera tout de même une histoire un peu simple et courte. L'histoire se conclut ainsi : « pour vivre heureux, restons cachés ! ».


Lien : https://leschroniquesdejerem..
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