ce n’est pas nous c’est plus fort que nous cette odeur tu dis c’est de la pourriture de pensée tu dis des vomissures de livres tu dis qu’il faut faire avec avec nous il faut faire avec dirais-tu nous pas grand chose de moins que vous tu dirais je ne sais plus que tu dis ne sais plus dirais-tu la boîte est pleine la pensée l’encombre tu distingues un chien d’un autre chien tu prends peur.
ce soir les guerriers se sont relevés sous les platanes ils ont regardé les passants ils ont cessé de tendre leurs mains et les boîtes de sardines au bout de leurs mains ils ont regardé arrogants les passants arrogants ils ont dit c’est fini la mendicité c’est fini un franc pour les chiens c’est fini ils ont dit qu’ils ne demandaient plus
sans avertir et pourquoi il préviendrait l’animal la lune n’est plus la lune et les saisons du sang sont toutes chamboulées tu dis que tu as oublié les multiples de sept qu’avec la vie celle-là tu ne sais plus compter tu ne peux plus ça va comme ça vient tu dis la vie qui circule les mots qui la bâillonnent
mais nous allons marcher menaçants nous allons répondre à la menace par la menace et vienne ce que doit nous allons quitter nos grimaces de cul-de-jatte nos mythologies de cour des miracles fini dis-tu tout ça fini les guerriers vont envahir les villes et s’ils doivent égorger ils égorgeront avec les couvercles des boîtes de conserves s’il le faut et s’il le faut dirais-tu nous inventerons des poèmes barbares et des bûchers où vous nous jetterez parce que nous allons perdre nous le savons que nous perdrons et de ces bûchers dis-tu sortirons le feu noir et l’encre des livres à venir dis-tu dis-tu disent-ils disent-elles