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Critique de Le_chien_critique


Si toi aussi tu tentes de survivre dans cette société des apparences, dans ce monde où l'individualisme règne, où écraser son prochain pour gravir un échelon de l'échelle de la réussite est un sport de haute lutte, lis Texto et réfléchis à ton épitaphe !
De la littérature blanche avec de vrais mort-vivants ou des vivant-morts et des fantômes.

Dmitry Glukhovsky fait parti des auteurs dont j'achète chaque parution. Ici, au vue du pitch, je croyais qu'il s'agissait d'une anticipation sur le téléphone. Après lecture de quelques chapitres, je commençais à me poser de sérieuses questions sur le côté SF du roman, me demandant comment l'auteur aller retourner la situation. Ce qu'il ne fit pas : nous sommes devant un texte de littérature général. Mais même si j'ai été assez déstabilisé de me retrouver devant un roman sans voitures volantes, sans petits hommes verts et sans imprimantes 3D, le récit m'a vite pris dans ses filets, me demandant comment ce jeune sortant de prison allait se sortir du bordel où il s'est mis.

Ilya Lvovitch vient de finir de purger sa peine de sept ans de prison. Il retourne vivre chez sa mère, pensant en avoir fini avec l'horreur. Mais cette chienne de vie lui réserve quelques chausse trappe dont elle a le secret. Nous allons découvrir peu à peu pourquoi il a été emprisonné, et les conséquences sur sa vie, et celles de quelques autres.

Roman qui aurait pu être assez conceptuel, car le smarthphone est tout de même l'un des personnages principaux. Mais l'écueil est évité avec brio, l'auteur se jouant des interstices vides entre les photos, les sms, les vidéos et autres applis capturant notre quotidien. On ne partage que ce que nous voulons bien, le reste demeurant notre vie privée. Notre anti héros va devoir jongler avec cette mémoire technologique incomplète pour dénouer l'écheveau d'intrigues.

Derrière tout cela, Dmitry Glukhovsky nous parle de la société russe, du sens de la peine, de la justice, de l'éducation, des valeurs. Comment se tenir droit et honnête lorsque ceux qui "réussissent" sont ceux qui se jouent du système, qui sont le système. Comment vivre sa vie lorsque celle ci vous a été prise, dont on vous a privé quelques années. Ilya Lvovitch tente de vivre une nouvelle vie par procuration, de rattraper les erreurs du propriétaire du smartphone. Mais peut on se racheter ? C'est aussi une réflexion sur l'apparence, celle que les gens ont de nous, dans la vie réelle, mais aussi par les réseaux sociaux. Nous n'avons qu'un aperçu d'une personne, forcément subjectif. Se connait on vraiment, connait on réellement ceux qui nous entourent ?

Bémol cependant qui m'a fait tiquer à certains moment : le pistage possible si l'on a un smartphone sur soi, qu'il soit éteint ou allumé. L'auteur laisse sous entendre qu'une fois éteint, nous sommes invisibles. Mais comme le narrateur n'est pas une source fiable, à la limite de la parano, est ce que ce n'est pas lui qui se fait un film ?
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