À proprement parler n'est pas un manuel de récurage langagier ni une dissertation sur les expressions agaçantes des gens qui ne discourent qu'au premier degré. Comme il l'avait fait dans
La Signature (et peut-être répète-t-il ce processus en des variations plus ou moins grandes dans ses autres ouvrages), Alain Glycos, mouche du coche tournant autour d'un pot de miel (ou de vinaigre) compulsivement, déroule un écheveau sophistiqué et moqueur autour d'une scène fondamentale. Ici, cette scène est une phrase ("Je ne me souviens pas l'avoir jamais vu se laver") qui sera tout au long des pages le théâtre des peurs, des obsessions, des souvenirs d'enfance et des constructions stylistiques du narrateur. Cherchant à épuiser cet alexandrin maudit, il le tord, le sort de son contexte d'énonciation, le connecte avec toutes les réflexions ou détails de son passé qui l'ont conduit à vivre avec l'état de saleté un rapport hors-norme.
Passé les premières dizaines de pages qui peuvent lasser, il nous prend au jeu, et nous emmène vrombir entre ses pattes de mouches en nous offrant quelques éclats de rire parfois un peu gras.