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EAN : 9782356080325
118 pages
Editions de L'Escampette (20/05/2011)
3.92/5   12 notes
Résumé :
La journée d'un écrivain invité à s'installer derrière une pile de livres pour le difficile, voire douloureux, exercice de la signature.
En plein mois d'août, dans un lieu touristique, l'écrivain, accoudé à sa "table de formica beige modèle cantine scolaire", retiendra-t-il l'attention ?
Provoquera-t-il l'hilarité ? Déclenchera-t-il des moqueries ?
Ou restera-t-il invisible ?

Plus utilement, il se transformera en observateur de la... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Parmi mes dernières lectures compte un auteur que je ne connaissais pas il y a 1 mois de cela. Satisfaite de cette heureuse découverte, je fais mes premiers pas sur Babelio pour vous conter mon enthousiasme et peut-être vous donner l'envie de lire : "La signature" d'Allain Glykos publié aux éditions L'escampette.
Il s'agit de la dernière publication de l'auteur, cette histoire divisée en 3 partie : « Matin » ; « Après-midi » et « Soir » offre aux lecteurs une écriture subtilement cocasse, dotée d'une douce ironie. La signature nous décrit l'expérience d'Allain Glykos, invité en plein mois d'août à une journée de dédicaces aux Flots Bleus une librairie de l'île de Ré, pour présenter son dernier livre : Nunca mas. Installé dans la rue piétonne, assis derrière une table en formica, l'écrivain voit passer les badauds qui, circulent devant lui et, exhibent un désintérêt flagrant, jettent des regards gênés sans oser s'approcher, lancent des grimaces moqueuses, ou parfois entreprennent des discussions des plus saugrenues… L'expérience n'est pas des moindres et elle confrontera l'auteur à son rôle, à son statut d'écrivain, elle le mènera à une réflexion sur ses congénères et sur la société de consommation qui est la nôtre et qui mène souvent à un appauvrissement intellectuel et spirituel. Entre désespoir, amusement, agacement parfois mais aussi attendrissement et empathie, l'auteur loin d'être à l'aise dans cet exercice puisera néanmoins dans cette journée la matière première nécessaire à son activité d'écrivain: l'observation et le contact des gens qui l'entourent. "Je devrais en avoir ma claque, dire aux libraires que je m'en vais et pourtant quelque chose d'indicible me retient. Sans doute le spectacle fascinant, toujours renouvelé des gens qui passent. Tous pareils, tous différents."
Allain Glykos nous fait part des réflexions qui l'assaillent au cours de cette journée, concernant la nécessité d'écrire, le travail créatif, la notion de succès dans le monde des lettres qui croisent malheureusement la question de la visibilité dans les médias et le succès commercial : "Je deviens écrivain, à leurs yeux, non parce que j'écris, mais parce que je suis passé à la télé, à la radio ou dans la presse écrite. […] Les hommes de communication et de publicité ont coutume de dire dans leur vocabulaire, qu'il ne suffit pas de -posséder le savoir-faire encore faut-il le faire savoir." Noté le ton ironique voir cynique d'Allain Glykos qui décrit le piège dans lequel se trouve l'écrivain moderne. Il dénonce la société superficielle dans laquelle nous vivons, un monde d'apparences, sans profondeur ni sensibilité et qui désire plus que tout du scoop ! Pourquoi ne pas apprendre à lire aux animaux ? C'est la remarque absurde que se fait l'auteur, ces derniers valoriseront-ils peut-être mieux que nous la littérature…
Cette fiction présente une forme originale. Allain Glykos se met en scène et, "La signature", est en somme l'explication de sa propre création, de sa propre genèse, une mise en abyme savoureuse, qui pourrait se résumer par la dernière phrase du récit: "C'est l'histoire d'un écrivain qui signe son livre à la librairie des Flots Bleus."
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Aux éditions l'Escampette, je demande La Signature, d'Allain Glykos. Allain avec deux « l », oui, parce qu'il ne fait rien comme tout le monde. Plutôt que de profiter de ses vacances avec sa femme et ses amis, il préfère se poster, tel Cerbère, aux avant-postes d'une petite librairie de la côte pour vendre ses livres. Et, comme si ce n'était pas déjà assez ridicule comme cela, il propose un livre sur la violence conjugale ! Tout pour plaire aux passants, quoi !
On ne s'étonnera alors pas vraiment qu'il devienne invisible aux vacanciers préférant la plage (ou, quitte à prendre un livre, les magazines people). Et c'est là que ça devient intéressant : laissez un auteur, une journée entière, vissé sur une chaise, derrière une « table de formica beige modèle cantine scolaire », surtout si l'auteur en question a l'étrange habitude d'écrire tout ce qu'il voit ou entend, et vous obtenez ce livre. Désopilant (pour reprendre l'éditeur), certes. Mais aussi hilarant, touchant, inquisiteur, naïf, ou au contraire terriblement blasé, curieux à l'extrême, spirituel, inventif, fou, triste… le vécu vrai d'un auteur peu connu en dédicace. Entre désespoir et remise en question.
Mais aussi une comédie humaine. Voir ce flux de passants, tous en vacances et heureux de l'être, ou jouant le bonheur, et rester en marge, à l'affut des gestes, des mots, des regards mornes, donne une toute autre saveur au tourisme estival. Glykos nous décrit ici un étrange ban de poissons en période migratoire, durant cette Signature.
Allain Glykos donne l'impression de coucher ses pensées, toutes ses pensées, par écrit. Pas de censure, pas de tabou, il se livre corps et âme aux yeux du lecteur de ce livre. Comme, d'une certaine manière, il se livrait aux passants, ses deux piles de livres l'entourant comme un théâtre. A l'exception que le spectacle se passait aussi de l'autre côté de l'écran de pages.

Un récit savoureux, et parfait pour la plage ! Une petite dédicace ? Allain Glykos est peut-être encore derrière sa table de formica beige, devant la librairie des Flots bleus.
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Comment, en plein mois d'août, vendre à des touristes insulaires un livre concernant la violence conjugale ? C'est la question à laquelle répond Allain Glykos avec autodérision dans son livre La Signature. Nous le retrouvons en effet à la librairie des Flots Bleus, assis devant une « table de formica beige modèle cantine scolaire » (détail auquel il tient beaucoup, et qui tend à amplifier le décalage entre son oeuvre d'écrivain et la foule des touristes qui défile devant lui, de retour de la mer en direction du centre-ville).
A cette table, il va passer la journée. Parler peu, dédicacer encore moins, mais surtout observer, réfléchir, analyser, et mieux : ébaucher le livre que nous tenons en main.
Car La Signature n'est pas que le récit teinté d'humour d'un écrivain peu connu qui ne parvient ni à vendre ni à dédicacer son livre, c'est surtout une réflexion et une mise en abyme sur le travail de l'écriture. D'où vient un livre ? Comment naît l'idée du livre, de son sujet, de sa composition ? Mais en particulier, comment faire d'un épisode banal, ennuyeux, presque inintéressant, un livre que l'on tient et que l'on ne relâche qu'après l'avoir dévoré de la première à la dernière ligne ?
Avec Glykos, le sujet le plus insignifiant devient un récit surprenant, nourri de nombreuses références picturales, littéraires, mythologiques, porté par un style pur et clair, guidé par un ton piquant, ironique, mais toujours affectueux. Alors n'hésitez plus, à défaut d'assister à sa séance de dédicace, vous pouvez toujours lire son livre...
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L'histoire est simple : un petit écrivain de l'Escampette, aigri et à certains égards en pleine dénégation de sa frustration d'être reconnu et non pas connu, doit passer sa journée à la librairie des Flots Bleus pour dédicacer son dernier livre, Nunca màs, qui traite de la violence conjugale. Oui mais voilà : les lecteurs sont avant tout des clients, des acheteurs potentiels qu'il faut affamer, et pour le moment, ils sont en vacances. C'est bien cette cruelle prise de conscience qui s'opère dans la l'esprit du narrateur, coincé derrière sa « table en formica genre cantine », et qui se perd dans les méandres de ses pensées et l'observation de la foule. le livre, l'écrivain, tout deux sont des objets de commerce, l'un devant être vendeur, l'autre devant être vendu. le récit propose ainsi une réflexion lucide sur le statut de l'écriture à la fois comme talent et comme produit commercial, au milieu de dialogues et de péripéties qui font sourire à de nombreuses reprises. Dommage que l'écriture de GLYCOS se perde dans d'innombrables références littéraires, philosophiques ou artistiques de haute volée (Platon, Rilke et bien d'autres), qui ont le chic de pointer la pauvreté stylistique de certains passages et la difficulté de s'approprier la vision du monde proposée dans La signature.
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La signature est un produit de la création d'Allain Glykos édité chez L'Escampette. Cette maison d'édition relativement jeune veille attentivement sur ses auteurs et propose aux lecteurs le meilleur de leur création dont la signature est un bon exemple. La couverture tout simplement en blanc cache une histoire extraordinaire. Nous sommes invités à vivre presque vingt-quatre heures de la vie d'un écrivant. le jeune artiste est demandé à signer son dernier roman Nunca más, plus jamais dans une librairie au bord de la mer pendant les vacances. Il s'installe dans la rue devant la librairie les livres posée sur une petite table. Il attend et il s'amuse en regardant la foule dans la rue. Personne ne veut ses livres. Personne ne le connaît. Personne ne lit !
Le narrateur - jeune écrivain raconte ses rencontres avec ceux qui ont trouvé assez de courage d'approcher et de l'interpeller. L'humour avec lequel il décrit les événements de ce jour-là cache d'une certaine manière la déception du monde où le seul Lecteur est un chien nommé Zola, où les gens préfèrent les télé-réalités aux livres et où il faut être un joueur de foot-bal pour vendre un livre.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Je suis aujourd'hui revenu sur le balcon du monde, comme un hiver en plein été et m'y sens étranger, tellement incongru. Je vois passer des nuées de moustiques, des fantômes. Que revienne la nuit, je me retrouverai seul avec les mots apprivoisés de mes insomnies. Dans les phrases de ma petite citadelle imprenable.
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Les livres sont des boîtes avec des couvercles, des boîtes emplies de mystère. Autrefois on pouvait les fermer à l'aide d'une couverture munie d'une serrure. N'avez-vous jamais vu un livre fermé de la sorte ? N'avez-vous jamais eu envie de lire par effraction ? Aujourd'hui, les livres s'offrent à profusion en tête de gondole. Il suffit de les feuilleter pour penser qu'on les a lus. On ne les désire que comme produits de consommation semblables à bien d'autres. Compote sans sucres ajoutés, plaques de chocolat à 80%, paquets de café siamois offrant réduction.
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