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Critique de chocobogirl


Un photographe, 23 ans. Il est à Manille et suit les éducateurs de rue. Il découvre les enfants de la ville. Ceux qui errent dans les rues, abandonnés par leurs parents ou fuyant ces derniers pour des raisons multiples. C'est le soir de Noël. Les enfants s'accrochent à leur sac de colle en guise de cadeau. Leurs visages se noient dans le sac plastique qui les dévorent. le sac se gonfle, se frippe, se gonfle, se frippe. Telle une méduse qui déploie ses tentacules autour de leurs cerveaux brumeux. Ils « ne veulent plus voir ni être vus« et pourtant s'amusent bientôt à prendre la pose.
La mort les menace mais ils vivent.
Plus tard, l'appareil photo changera de main. Pour saisir le monde selon leur propre prisme.

Instantanés de rue. Instantanés de souffrance et d'oubli. En quelques pages, Valentine Goby déroule le fil d'une enfance abandonnée, meurtrie, soudée à une dépendance qui détruit et libère à la fois. Fort, poignant, son texte ouvre devant nos yeux des images puissantes qui s'imprime sur la rétine, sans même les avoir vu. Des yeux voilés par la cataracte. Des préservatifs dans de trop petites mains. Des corps qui oscille d'avant en arrière, des corps shootés qui ressemblent à la mort. Une petite fille devant une poupée aux tresses blondes. Des légendes sur des photos qui disent le monde. ça fait mal. On aurait aimé ne pas voir. Mais ils sont là, ces enfants méduses. Absents d'images invisibles mais bien présents dans les mémoires.
Lien : http://grenieralivres.fr/201..
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