AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de marina53


Au Balto, seul le son harmonieux et enjoué de l'harmonica fait valser les coeurs. L'on danse, le sourire aux lèvres et plus que jamais, Paulot, le Hohner glissant d'une joue à l'autre, se réjouit de cette folle ambiance. le Balto ne désemplit pas et Mathilde, en pyjama, cachée au fond du bar, observe son père. L'imite. Dans ses yeux, un amour inconditionnel pour celui qui l'appelle mon p'tit gars. Sa soeur aînée, Annie, bat le carrelage de la pointe du pied. Sa maman, Odile, le petit dernier dans les bras, enveloppe d'un oeil attendri cette assemblée dansante et surtout Paulot, son grand amour. C'est encore le temps du bonheur et de l'insouciance à La Roche-Guyon avant ce dimanche tragique où Paul s'effondre. le médecin, quelques jours plus tard, lui fera passer des examens. Un verdict sans appel pour cet homme au grand coeur. Des mots qui heurtent et changeront à jamais le destin de cette famille: pleurésie et bacille.

S'inspirant de l'histoire familiale d'Élise Bellion, Valentine Goby dresse avec émotion le portrait de cette famille en proie à cette maladie silencieuse et pernicieuse qu'est la tuberculose. Une famille en marge d'une société salariée qui peut bénéficier de la Sécurité Sociale. Au coeur de cette famille, Mathilde, alors âgée de 9 ans au début des années 50. Une jeune fille qui se battra coûte que coûte pour maintenir à flots cette famille. Une jeune fille, à la fois forte et fragile, qui voue une admiration sans bornes à son papa. Dans ce roman dense, intelligent et riche, Valentine Goby, à travers cette fille de tubards, dépeint avec force des destins hors du commun et fait la part belle à cet amour filial, à cette notion de partage et à la force de la vie. Une écriture descriptive et riche, des personnages fouillés et attachants. Une fresque sociale à la fois lumineuse et sombre, rude et délicate.
Commenter  J’apprécie          751



Ont apprécié cette critique (69)voir plus




{* *}