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Critique de Peteplume


C'est un conte. En bref, c'est un journal écrit à la première personne par un enfant bicéphale qui porte deux prénoms, François et Charles, et le patronyme du célèbre patriote Louis-Joseph Papineau. Comme ce denier, l'enfant est très intelligent et même doublement intelligent puisqu'il est doté de deux "têtes à Papineau". Mais ses deux têtes ne s'entendent pas toujours et, comme elles doivent composer avec un seul corps, des tensions se manifestent. Pour les résoudre, François et Charles décident de se soumettre à l'opération proposée par le Dr Northbridge (notez le nom anglophone car le savoir, le pouvoir médical sont aux Anglais): vidanger la moitié du cerveau de chacun pour ainsi les amalgamer. le résultat est un demi-succès puisque la langue anglaise a pris le dessus dans ce cerveau reconstitué, le français étant perdu à jamais. le livre se termine par une lettre d'excuse en anglais de Charles F. Papineau (notez le glissement dans l'intitulé de son nom) : il ne peut terminer ce journal commencé dans une langue qui lui est étrangère.
Ce roman a été écrit au lendemain du premier référendum sur la souveraineté du Québec et on doit, bien sûr, y voir des allusions au fait canadien-français, au problème de son identité mal définie: à la fois canadien (donc soumis à l'emprise anglaise) et français revendicateur de sa culture et de sa langue. Plusieurs éléments historiques sont présents pour situer le lecteur dans ce contexte. La conclusion du roman est un peu pessimiste: la coexistence des deux têtes est la cause de grandes tensions qui ne peuvent se résoudre qu'au prix de pertes inestimables. Aucune des situations n'est idéale...
Les têtes à Papineau: un conte philosophique mais qui n'aurait pas portée universelle. Je doute que les lecteurs qui ne sont pas familiers du contexte, de la culture québécoise, y trouvent leur compte.
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