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3.57/5 (sur 30 notes)

Nationalité : Canada
Né(e) : 1980
Biographie :

Véronique Papineau habite Montréal. Elle est née en 1980. Petites Histoires avec un chat dedans sauf une est son premier livre.

Source : Éditions du Boréal
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Bibliographie de Véronique Papineau   (3)Voir plus

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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
J’ai dormi sur le sofa. À un moment, je me suis réveillée. Claude était assis juste à côté de moi, à quelques pouces de mon visage, et il me fixait. Dans l’obscurité, ses pupilles avaient pris une taille démesurée. Jamais Claude ne m’avait regardé ainsi. C’était comme s’il allait parler. Ça aurait eu l’air aussi normal que dans le rêve que j’avais fait. Il ne bougeait pas, restait là à me regarder intensément, respectueusement. Dans son immobilité tenace, il avait l’air plus humain qu’un humain. Et quand je me suis endormie, Claude me fixait toujours.
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Tu as commencé par croire que le gouvernement te traquait. Ensuite, tu as pensé que le bottin téléphonique était la liste des gens recherchés par la police. Tu as paniqué en y retrouvant ton nom ainsi que celui de presque tous ceux que tu connaissais. Tu t'es mis à dire que tu étais le fils illégitime de Marie-Denise Pelletier, et que cette dernière t'avais mis en adoption à la naissance. Tu écoutais son album de Noël sur repeat, les yeux en symbiose avec les fissures du plafond, couché sur le linoléum défraîchi de ton salon. Puis, lorsque je te donnais rendez-vous, tu arrivais en regard. Une fois même, je t'ai attendu plus d'une heure et quart sur un coin de rue. Tu te perdais tout le temps. Tu marchais, tu marchais; à un moment, tu levais la tête et tu te rendais compte que tu ne savais pas où tu te trouvais. Tu faisais demi-tour et tu jurais contre toi-même.

Je me doutais bien que tu n'allais pas. Ta voix, la dernière fois que nous avions parlé au téléphone, était celle qui annonçait une rechute. J'aurais voulu faire quelque chose, mais il n'y avait pas grand-chose à faire dans ces moments, sinon t'emmener à l'hôpital. Et à moi seul, je n'aurais pas su t'y conduire de force. Tu refusais toujours de t'y rendre. Quand je t'ai rappelé, le lendemain, tu n'as pas répondu. Tu devais déjà être en train de raconter à des inconnus des histoires abracadabrantes sur ces années que tu disais avoir vécues à Hollywood, à New York, à Las Vegas, sur ces cocktails avec Bon Jovi, sur ces virées délirantes dans les bars avec Bruce Willis et, surtout, cette anecdote incroyable qui t'enlève toute crédibilité à propos de la Porsche que Jack Nicholson t'aurait donnée. Quand on sait, comme je sais, que tu n'as même jamais traversé la frontière américaine, on trouve ton travail d'imagination admirable.
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Je me suis versé le reste du vin blanc, j’ai approché le cendrier, je me suis allumé une cigarette et j’ai attendu que ça passe. J’ai dû allumer plusieurs cigarettes. J’y ai passé le paquet, en fait. J’avais le chèque devant moi ainsi que la lettre. Je me suis dit que cette dernière contenait de simples mots. Mais ces mots mis bout à bout formulaient un message dur à encaisser. Et voilà. J’encaissais mal. Je n’avais plus assez de vin, les cigarettes m’avaient donné mal au cœur et mon appartement ressemblait à une salle de bingo où quatre-vingts petits vieux auraient pompé de la nicotine. Avant juin 2006, bien sûr. C’est à peine si de la table de cuisine je pouvais voir le réfrigérateur.

Merde. Malgré l’air glacial de ce 30 novembre, j’ai ouvert la porte du balcon arrière, puis la fenêtre de ma chambre, histoire que la fumée chaude aille jouer dehors pour être remplacée par du froid tout neuf, tout oxygéné, tout teinté de CO2 et de toutes les cochonneries de l’air montréalais. L’air des grandes villes nous tue, à ce qu’il paraît. La planète se réchauffe et, dans dix ans, on portera nos shorts à Noël. À ce qu’il paraît. Dans la rue, il y avait un bouchon de circulation et un cellulaire qui sonnait. Une symphonie de Beethoven. Quelconque.
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Être en retard, comme chaque matin. S’en foutre. Avant de se mettre debout, songer que notre vie sera la même jusqu’à la fin de la semaine, jusqu’à la fin du mois, jusqu’à la fin de l’année. Être envahie par une immense lassitude. Toucher son ventre comme un corps étranger. Espérer souffrir d’une mononucléose qui nous clouerait au lit. Avoir mal partout, un peu. Pas assez. Être déçue.
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Tenir la main de quelqu'un dans la rue, ça n'arrive pas tous les jours, on ne laisse pas faire ça à n'importe qui. [...] traverser une intersection avec la main de quelqu'un enveloppant la sienne, c'est une preuve. C'est l'intimité exposée au grand jour. Dans cette ère délurée, on a plus de pudeur à ça qu'à se faire faire un cunnilingus sur un tapis commercial gris.
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Sans doute en allait-il de même pour nos oncles et tantes qui avaient prix l'habitude de me souhaiter «du succès dans mes études et du succès auprès des filles» alors que tu n'avais droit qu'à un «Bonne santé». L'adjectif «mentale » était sous-entendu, et seule la décence les empêchait d'exprimer le fond de leur pensée.
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Il y avait maintenant un autre pilote à bord, cent fois plus petit que moi, et pourtant, c’était lui qui avait le dessus.
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Ce boulot est comme les mauvaises pauses commerciales intercalées entre les épisodes de ma vie.
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Ce boulot est comme les mauvaises pauses commerciales intercalés entre les épisodes de ma vie.
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Le monde est rempli de gens méchants qui n'ont rien d'autre à faire que d'être méchants.
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