Dans cet opus, Goddard ne cultive par son attrait pour la grande histoire, celle avec un H majuscule comme il le faisait dans d'autres romans (guerre d'Espagne, histoire politique de l'Angleterre). Il se contente d'une "petite" histoire de famille, mais il manipule ce matériau avec brio.
On plonge, au travers d'un meurtre sordide d'une inconnue que le personnage principal ne croise qu'un instant au cours d'une randonnée, dans une histoire familiale complexe qui donne lieu à de subtiles analyses psychologiques. Ce roman est un peu celui de la déconstruction. au fur et à mesure que l'histoire se dépolie, cette famille modèle en façade révèle ses failles. Chaque nouvelle hypothèse présentée par l'auteur (et elles sont nombreuses...) paraît parfaitement plausibles. La construction scénaristique est donc parfaite; dommage que l'éditeur et le traducteur n'aient pas produit un travail parfait avec ici ou là des mots manquants ou des tournures de phrases incorrectes.
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