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Citations sur L'Homme dans la lune (4)

Car ayant vogué deux mois entiers avec un vent favorable, nous fîmes rencontre d’une flotte Anglaise, à quelques dix lieues de Tenerife ; qui est une des Îles Canaries, fameuse par tout le monde, à raison d’une montagne nommée El Pico, qui se peut voir et discerner de cent lieues dans la mer, quand elle est calme.

Nous avions dans nos vaisseaux, qui ne manquaient ni de vivres ni de munitions, cinq fois plus de gens qu’ils n’en avaient ; tous hommes bien-faits, sans que pas un d’eux se ressentit des maladies passées ; Et toutefois les voyant disposés au Combat, le souvenir des richesses que nous portions, nous mit dans l’esprit, que ce serait prudence de fuir, si nous pouvions, plutôt que de résister imprudemment à des Ennemis qui nous allaient attaquer ; que la rencontre de tels Coureurs de mer était dangereuse, et qu’il ne fallait point hasarder, non seulement la vie ( qu’un homme de bien estime peu en semblables occasions) mais la Fortune de plusieurs pauvres Marchands, qui pour n’avoir su détourner le péril dans une affaire de telle importance, se trouveraient à l’avenir entièrement ruinés.
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La première occasion où je me trouvai, fut contre le Prince d’Orange ; quand ce même Maréchal mon intime ami, l’ayant rencontré du côté de France, le mit en fuite, et le chassa jusques aux murailles de Cambray. Ma bonne Fortune voulut alors, que je fisse mon prisonnier de guerre, un des Gens-darmes de l’Ennemi, dont je tuai le cheval à coups de pistolet. Le Maître même en fut blessé à la jambe ; et bien qu’assez légèrement, si est-ce que ne pouvant d’abord se remuer, il fut contraint de se rendre à ma discrétion. Je me servis de cet avantage, pour le dépêcher, comme je fis, voyant bien que j’avais affaire à un rustre beaucoup plus fort que moi, et qui était homme à me mal-traiter, s’il pouvait une fois se ravoir. Je lui ôtai donc avec la vie, une grosse chaîne d’or, quantité d’argent, et plusieurs autres bonnes nippes, le tout valant bien trois cens ducats.
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Or d’autant qu’il se trouvait là une grande quantité de ces oiseaux, qui avaient accoutumé d’y couver leurs oeufs, et de les faire éclore ; je pris environ trente ou quarante de leurs petits, que j’accoutumai à manger sur le poing, partie pour mon plaisir, partie pour m’en servir au dessein que j’avais, et que je mis depuis en pratique. Comme je vis donc qu’ils étaient grands, et capables d’une longue volée, je les dressai premièrement au leurre, et à revenir, en les réclamant à la vue d’un linge blanc que je leur montrais. Et certainement je trouvai en eux, qu’avec beaucoup de raison Plutarque soutient, que les Animaux carnassiers sont les plus dociles de tous. Je n’oserais pas vous déclarer ce que je leur appris, si je ne m’y croyais obligé pour en avoir fait l’épreuve. Ils n’avaient encore que trois mois, quand je les accoutumai peu à peu à porter en volant, des fardeaux proportionnés à leur force. Les ayant trouvé propres à cela, plus qu’est possible de croire, je les rendis si savants par mon adresse ; qu’à chaque fois que du haut d’un coteaux, Diego leur montrait un drapeau blanc, ils ne manquaient pas de lui porter de ma part du vin, de la viande, ou telle autre chose que je lui voulais envoyer ; ni voler à moi, sitôt que je les réclamais, après leur message.
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Mais bien qu’elle ne soit qu’une fable ; cette fable pourtant me semble assez belle, pour me persuader qu’elle vous plaira pour être aussi bien déduitte, que bien inventée. En effet, Monsieur, comme les faux Diamants enchâssés avec adresse, récréent plus l’œil, que ne font les vrais grossièrement mis en œuvre ; Ainsi les contes fabuleux bien imaginez, agréent plus à l’oreille que les histoires véritables, quand elles sont mal débitées.
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