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Critique de mh17


Le Revizor. Satire grotesque formidable
La pièce a été créée en 1836, sous le règne de Nicolas 1er.
Je n'ai pas vu de représentation, je n'ai fait que lire le texte, dans une vieille traduction de 1922. C'est terriblement drôle.

Le Préfet d'une ville ( "homme pas trop bête. Bien qu'aimant les pots-de-vin, il sait se conduire en être posé") apprend qu'un revizor ( inspecteur) arrive de Petrograd incognito avec des ordres secrets. Branle-bas de combat ! Au directeur de l'hôpital, il intime l'ordre de faire nettoyer les bonnets des malades et puis de réduire leur nombre, c'est vrai on dirait qu'ils sont mal soignés...Le médecin acquiesce en utilisant une syllabe
inintelligible car il ne sait parler que latin. Au juge, il ordonne de chasser les oies du tribunal, c'est assez déplacé, de cacher le matériel de chasse offert , de dire aussi à son assesseur de manger de l'ail pour masquer sa puanteur naturelle. A l'inspecteur scolaire de surveiller la tenue des instituteurs, de les empêcher de grimacer et généralement de faire des cours passionnés. Au directeur des Postes, d'ouvrir le courrier pour intercepter plaintes et dénonciations. Celui-ci l'a déjà fait...Là dessus Bobtchineski ( le père) et Dobtchineski ( le fils), propriétaires fonciers arrivent : Ils ont une nouvelle...

Vous l'aurez compris, dès les premières scènes, le spectateur sait de quoi il retourne : on est dans une satire du petit monde de fonctionnaires où règnent le laisser-aller, la corruption, le mensonge, l'immoralité mais le ton est grotesque, exagéré. La dénonciation d'un fait grave est entrelardée de vaudeville, de farce, de digressions farfelues. Les personnages sont tous bêtes à manger du foin ou madrés. Il n'y en a pas un pour rattraper l'autre. Terriblement pessimiste mais aussi terriblement drôle.

Le Mariage : "Evénement fort invraisemblable en deux actes" crée en 1833.

J'ai trouvé le texte un peu moins drôle que celui du Révizor. le début est néanmoins formidable. La bataille des prétendants m'a un peu ennuyée mais la fin est très marrante et surprenante. C'est une féroce satire sociale et morale des aristocrates. Ils sont tous grotesques et portent des noms ridicules. Ils sont tous vénaux et selon les cas raseurs, sots, fats, violents ou libidineux. Les marchand(e)s ne sont pas en reste car ils sont prêts à se vendre contre un peu de promotion sociale.

Podkoliessine est un conseiller à la cour, très imbu de lui-même. Il attend, couché sur un divan la marieuse Fiokla. Ce n'est pas que le mariage l'enchante, oh non ! Mais il le faut bien, il a besoin d'argent et de se faire bien voir. La vieille Fiokla a déniché l'oiseau rare : Agafia, "une bonne dot, blanche-rose, une crème". C'est une fille de marchand de troisième classe. Elle veut un aristocrate. Lui se tate encore, hésite. Là dessus débarque l'ami Kotchkariov. Il en a assez de l'indécision de Podkoliessine et a l'intention de le marier fissa. Ils se rendent chez la jeune fille. Fiokla, éconduite, leur a réservé une surprise : une demi-douzaine de prétendants se présentent en même temps qu'eux...
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