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Critique de ODP31


A vue de pif, une nouvelle parfumée à l'absurde pour abuser les renifleurs de la censure tsariste.
Le major Kovaliov, assesseur de collège caucasien, fonction honorifique et emploi fictif (ce n'est pas une invention parisienne), a égaré son nez. Nous sommes en 1836 et non, il n'a pas perdu l'odorat à cause d'un ancêtre de notre petit dernier de virus. L'organe à disparu de la trombine du fonctionnaire au réveil. Si le groin ne lui sert pas à grand-chose dans son métier, sa désertion le prive de son activité principale : la conquête féminine. D'un profil d'aigle royal à celui bull terrier, le charme opère moins et ses favoris partent avec du handicap. Difficile de mener les belles par le bout du nez quand on en est dépourvu.
Le major Kovaliov va partir à la recherche de son tarin fugueur, camouflé sous un cache-nez. Mais l'homme n'a pas le nez creux, et comme il n'a jamais regardé plus loin que le bout de son n..., c'est bon j'arrête, la moutarde lui monte nulle part (désolé c'estfacile mais trop tentant), et l'orifice continue à lui passer sous... les yeux.
La légende et la préface mentionnent qu'à l'origine une autre partie de l'anatomie du personnage devait disparaître. Invité à un diner chez le sieur Smirnov (le bien nommé), Nicolas Gogol aurait raconté une blague grivoise dont le sujet était un fonctionnaire qui avait confié à sa lingère ses sous-vêtements avec ses attributs dedans. Les gens sont tête en l'air et queue basse parfois. Les invités rirent de bon coeur mais déconseillèrent toute publication pour que l'auteur ne soit pas accusé d'outrages autant à la bienséance qu'à l'honneur des serviteurs de l'Empire à défaut du meilleur.
C'est 4 ans plus tard que la nouvelle fut publiée et Gogol avait sagement remplacé la chose pour le nez. Pas besoin de titiller l'oncle Sigmund pour déceler l'allusion phallique, surtout quand on sait que Nicolas Gogol, daguerréotype à l'appui, possédait un très long nez. Une péninsule, sans mentir.
Derrière la blague potache, ce récit délirant et amusant vaut surtout pour ses attaques masquées contre la vanité, la vacuité des apparences et de la notabilité, la corruption policière de l'époque et une bureaucratie kafkaienne avant l'heure.
Moi, comme tous les matins, je n'ai perdu que mes clés. Tout le reste est à sa place.
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