Rio et la baleine perdue

J'avais beaucoup beaucoup aimé le premier roman d'Hannah Gold, April et le dernier ours. C'était un vrai coup de coeur que je continue à recommander régulièrement à mes élèves. J'avais quelque appréhension en attaquant ce deuxième roman : allait-il autant me séduire ? J'ai été rassurée dès les premières pages. On retrouve une écriture très habile qui distille peu à peu les indices : pourquoi Rio est-il envoyé en Californie chez sa grand-mère ? Qu'est-il arrivé à sa mère ? Cela installe un suspens qui accroche le lecteur dès les premières pages. L'habileté d'Hannah Gold ne se dément pas tout au long du roman : elle fait preuve d'une grande finesse et d'une grande sensibilité dans la description et l'analyse des sentiments de ses personnages. J'ai aimé le fait qu'elle ne tombe pas dans la facilité, par exemple lorsque Rio et Marina décident de partir au secours de la baleine perdue, l'histoire prend un tour peu courant dans les romans jeunesse mais bien plus réaliste.
Si le roman d'Hannah Gold a principalement pour but d'alerter les jeunes lecteurs sur les menaces qui pèsent sur les océans en général et les baleines en particulier, elle le fait sans lourdeur. Elle arrive en même temps à aborder le délicat et rare sujet de la dépression d'un proche. Un numéro d'équilibriste réussi, en moins de 200 pages.

Je ne peux terminer cet avis sans un mot sur les illustrations. J'ai retrouvé avec beaucoup de plaisir le même illustrateur que pour April et le dernier ours. Outre que ses dessins sont un régal pour les yeux, ils soutiennent intelligemment l'histoire, aidant à s'imaginer les personnages, certaines scènes ou la migration des baleines.

Je recommanderai donc sans hésitation ce roman intelligent et sensible dès 11-12 ans.

Merci aux éditions Seuil de m'avoir permis de le découvrir sur la plateforme Netgalley.

Challenge Romans Jeunesse 2024