AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de CeCedille


Sa "Trilogie maritime" hisse William Goldwin au plus haut dans la hiérarchie des écrivains de la mer : Un jeune aristocrate, Edmund Talbot, plein d'avenir administratif et fort de puissantes recommandations, s'embarque sur un vaisseau de guerre de la marine anglaise à destination de l'Australie du XVIIIème siècle, "down under". Long et périlleux voyage effectué en compagnie d'un peintre de marine et de sa famille, d'un révérend à l'esprit torturé, sous le commandement d'un capitaine ombrageux, entouré d'officiers ambitieux et d'un équipage toujours prêt à la mutinerie quand la tempête se calme.
Ce petit monde va vivre, durant ce long voyage que seul l'ennui devrait accompagner, toutes les aventures qui remplissent une vie et révèlent les caractères.
Il y a donc là, et au premier degré, un formidable roman d'aventures, dont on ne dira rien de plus, pour le laisser à l'appétit du lecteur, avec la seule recommandation de lire la Trilogie maritime dans l'ordre en commençant par "Rites de passage", puis "Coup de semonce" et enfin "La cuirasse de feu".
Les fidèles de Patrick O'Brian, Cecil Scott Forester, Alexander Kent y trouveront l'univers parfaitement reconstitué de la grande période de la marine à voile. le dictionnaire de Falconer, souvent invoqué par Talbot, le héros de Golding, accompagne la virtuosité de l'auteur à manier la langue des marins et à faire revivre cette longue traversée, dans la puanteur d'un vieux vaisseau de guerre, l'inconfort de la vie à bord, dans les tempêtes comme dans la pétole. Rien ne se passera en apparence, mais tous les passagers seront définitivement transformés par les péripéties psychologiques de cet étonnant voyage.
Le navire, comme l'île de "Sa majesté des mouches", constitue un monde à part. S'y joue, à toute petite échelle, tout le jeu social, avec ses classes, ses préjugés, ses rivalités, ses affrontements.
Les atouts de l'écrivain sont éclatants. Dans un belle langue classique, il explore les tréfonds de l'âme humaine. La forme d'un journal de bord tenu par Edmund Talbot pour complaire à son puissant protecteur donne une saveur particulière au récit. le lecteur partage les humeurs, les préjugés, les incertitudes, les enthousiasmes de ce héros snob, naïf, attachant malgré ses ridicules.William Golding est un écrivain puissant. Ce professeur tranquille de Salisbury a été un héros du débarquement en 1994. Il s'est finalement consacré exclusivement à l'écriture. Son livre Rites de passage lui a valu rien moins que le prix Booker (Booker Prize) en 1980. Et de surcroît le Nobel de littérature en 1983 !
Lien : http://diacritiques.blogspot..
Commenter  J’apprécie          40



Ont apprécié cette critique (2)voir plus




{* *}