La trilogie maritime de
William Golding : « Rites de passage » 1980, « Coup de semonce » 1987 et « La cuirasse de feu » 1989… Mais intéressons-nous à « Rites de passage »…
J'ai découvert
William Golding en 1983, alors qu'il vient de recevoir le prix Nobel de littérature. Aussitôt, je sens une attirance : je lis «
Sa majesté des mouches » ; bien, mais bof, finalement. Il faudra un certain nombre d'années et le Challenge Nobel pour que je « remette le couvert » avec ce « Rites de passage »…
En fait, un journal de bord promis à son parrain – exhaustif des petits riens de la vie à bord – par Edmund Talbot qui fait route d'Angleterre en Australie à bord d'un voilier : une longue traversée, un voilier, un microcosme...
Outre l'équipage, dirigé d'une main ferme par le capitaine Anderson, nous fréquenterons le couple Miss Granham et Mr Prettiman, Mr Brocklebank, et sa «fille» Zenobia, et d'autres encore… Et parmi eux le révérend Robert James Colley qui offrira au lecteur un rebondissement inattendu dans ce huis clos maritime, et dont une lettre à sa soeur apportera un éclairage nouveau sur l'épopée… car il s'agit bien d'une épopée, sans tempête et sans naufrage ni sauvetage, sans canonades ni ennemi vu ou entendu ; mais une épopée quand même.
« Rites de passage », une allusion aux rites en usage dans la marine pour le premier passage de l'équateur… oui certes, mais aussi à ceux qui amènent un jeune aristocrate promis à un riche avenir – en l'occurrence, coopté par son parrain, un poste important en Australie – à passer à l'âge adulte.
Un roman initiatique qui ne manque pas de rappeler
Michel Tournier par certains cotés et
Jean-Marie le Clézio par d'autres. Superbe !