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Critique de StephanieIsReading


Ce qui m'a le plus intriguée lors de la sélection de ce livre c'est, incontestablement, le projet de Mathilde Golla qui est un véritable défi que je souhaite relever depuis plusieurs mois sans en avoir le courage.
Le défi de ne pas passer les portes des supermarchés pendant 100 jours est intéressant et audacieux puisqu'il ne s'agit pas de s'en passer pendant un temps relativement court mais bien de déployer une énergie considérable afin de trouver un moyen de renoncer à certains aliments, produits d'entretien et d'hygiène auxquels on s'est habitués depuis fort longtemps. le temps imparti permet de chercher, de découvrir, de s'instruire et de contracter des habitudes. Après une telle prise de conscience, il est presque impossible de reprendre, sereinement, le chemin du supermarché et c'est tant mieux !
Il s'agit donc ici de quitter le cercle vicieux des supermarchés conventionnels et d'entrer dans le cercle vertueux de l'agriculture bio ou raisonnée, des circuits-courts et de soutien aux agriculteurs et aux paysans en souffrance. On s'intéresse alors aux producteurs, à leurs conditions de travail, à leur juste rémunération, à la qualité de l'alimentation, à l'environnement, à l'écologie et à notre portefeuille qui, contre toute attente, n'en pâti pas. En somme, on comprend très vite que notre mode de consommation a un véritable impact social, économique, écologique et améliore indéniablement notre santé.
L'expérience menée par Mathilde Golla est bien entendu subjective et ses conclusions sont empiriques. En effet, son schéma familial, son lieu de vie et son niveau de vie ne correspondent pas à ceux de tous les consommateurs. Je regrette, par exemple, que l'expérience ne compte pas les produits pour les enfants et n'explore pas davantage ceux nécessaires à nos animaux de compagnie. Cependant, cette expérience n'en est pas moins intéressante puisque Mathilde Golla nous fait part, semaine après semaine de ses découvertes, de ses prises de conscience, de ses errances, de ses trouvailles, de ses doutes et parfois de ses limites.
La lecture de ce document a été, pour moi, décisive dans ma manière de consommer. Au moment où j'écris cette chronique je reviens d'une séance de cueillette, en famille, chez un producteur près de chez moi.
Le leitmotiv de ce document que je qualifierais volontiers d'essai est celui-ci : diminuer les intermédiaires entre producteurs et consommateurs, permettre à ceux qui remplissent nos assiettes de vivre dignement, manger plus sainement, plus éthique, plus responsable, diminuer les déchets pour le bien de la planète et de nos corps.
Je pense que ce livre doit être lu par tous ceux qui, novices mais conscients de la nécessité d'un changement, souhaitent mettre en place des choses sans savoir vraiment comment s'y prendre. Ce document vient faire écho au numéro de Cash Investigation portant sur la culture de la tomate, au documentaire Demain réalisé par Cyril Dion (qui a rédigé la préface du présent ouvrage) et à l'interview d'Edouard Bergeon, fils d'agriculteur, qui a réalisé le film Au nom de la terre dans lequel Guillaume Canet incarne le rôle du père du réalisateur.
Pour ma part, je ne peux plus continuer à engraisser aveuglément les supermarchés, experts dans le domaine de la négation du travail des agriculteurs, dans le gaspillage d'aliments et dans la production de masse des déchets.
Il y a urgence et je pense que même si le présent ouvrage ne délivre pas LA recette miracle pour relever ce défi et le réussir sur le long terme (au-delà de 100 jours), il fournit un grand nombre de clés tout en éveillant les consciences.
En somme, n'hésitez pas à le lire si vous n'avez pas suivi l'expérience en temps réel sur Internet (puisque c'est sur les réseaux sociaux que ladite expérience a été menée et commentée par Mathilde Golla) et j'espère que vous serez aussi convaincus que moi de l'urgence absolue d'un changement et de la possibilité d'apporter votre pierre à l'édifice.
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