Ambroisine de Maudribourg avait noué ses bras autour du cou d'Angélique. Celle-ci sentit sa chair se hérisser. Jamais elle n'avait rencontré un être aussi beau. Cela avait quelque chose de supraterrestre. Avec une effrayante certitude, elle sut que la Démone était là. L'Esprit succube.
Ne laissons pas nos ennemis prévaloir contre nous. Aucune offense ne mérite de voir détruire entre nous ce qui nous lie.
Je crois qu'entre époux se quereller de temps à autre est une bonne chose. C'est le signe que la personnalité de chacun reste en bonne santé.
De cette autre femme, si différente, si bouleversante, qui m'expliquait sans prendre garde à son triste état, à son sang qui coulait, à l'eau glacée qui la trempait, qu'il fallait sauver ses amis, de cette femme qui ne vous ressemblait plus et qui vous ressemblait encore, j'étais en train de tomber éperdument amoureux. Un coup de foudre où tout se mêlait : l'admiration, le goût, le charme inexplicable, la pitié, la tendresse, la volonté de protection, la peur de perdre, de laisser échapper un tel trésor, l'incertitude de l'instant...
La sagesse me soufflait qu'on ne guérit pas si facilement de blessures si profondes, telles que celles dont vous aviez été atteinte loin de moi, qu'il me fallait prendre patience...
Sait-on ce qu'on aime dans ce premier regard qui lie deux êtres l'un à autre ? Souvent sans le savoir, les richesses cachées, les forces contenues, et que seul l'avenir révélera... ce que les puissants de ce monde ne m'ont pas laissé le temps de découvrir en vous... Même en ce temps-là je restais sur la défensive. Je pensais : elle changera, elle deviendra comme les autres, elle perdra cette intransigeance exquise, cette ardeur de vivre, cette finesse intelligente... et puis non... je vous ai retrouvée, vous et, en même temps, autre... Ne me regardez pas avec ce regard-là, mon amour. Je ne sais où vous allez chercher sa séduction, mais il me bouleverse jusqu'aux moelles.
C'est une chose étrange que l'Amour, reprit-il comme se parlant à lui-même, une plante surprenante. La jeunesse croit la cueillir dans son épanouissement et que son destin sera de s'étioler ensuite. Alors qu'il ne s'agit, en vérité, que des prémices d'un fruit plus savoureux qui n'est donné qu'à la constance, à la ferveur, à la connaissance mutuelle.
Certes, vous m'avez séduit jadis, et j'étais fou de vous, cependant, comme vous venez de le dire, j'ai pu survivre. Mais aujourd'hui je ne le pourrais plus. Voilà ce que vous avez fait de moi, madame, et certes, un tel aveu ne m'est pas facile.
Elle avait toujours trouvé aux ébats amoureux une saveur, un plaisir constant qui paraissaient chaque fois, lui semblait-il, la combler de révélations nouvelles.
Elle aimait trop l'amour ! Voilà où se situait le mal, sa faiblesse et son enchantement.
Elle aimait trop l'amour et ses extases secrètes et paradisiaques.