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Critique de MaminouG


De Laure Gombault, j'avais aimé, après un début de lecture difficile, "Le ventre de Vénus", dont je disais qu'il s'agissait d'un roman sensible et émouvant. Pour "Les sans-gloire", dernier ouvrage paru, je pourrais tout aussi bien dire la même chose.

J'ai retrouvé la même écriture, classique, des mots simples mais bien choisis, des phrases parfaitement organisées : "Les feuilles du grand chêne viennent mourir à mes pieds. L'hiver s'annonce précoce. Je ramasse les bûches en prévision de la flambée du soir et je me réjouis par avance de tendre mon visage au-dessus des flammes. J'aime leur morsure, moins douloureuse que l'absence." Pas de chichis dans ces quelques mots et pourtant ils suffisent à nous faire ressentir la chaleur du feu et la douleur de l'absence. Car Jeanne est seule. Son Pierre est parti à la guerre, la Première Guerre. Elle assume le travail, attend son retour et rêve de jours meilleurs. Jeanne est la première des trois femmes dont l'auteur nous conte la vie durant ces quelques années de guerre pendant lesquelles elles avaient vaillamment remplacé les hommes qui combattaient sur le front. Et pour Lucienne et Fernande, les tâches sont aussi importantes et la considération pas davantage au rendez-vous.

Ces trois récits, trois destins différents, ont pourtant en commun plusieurs qualités. Ils sont visiblement le fruit d'une grande sensibilité et d'une connaissance de la période traitée parfaitement documentée. Ils sont émouvants, voire poignants. Toute l'atrocité de cette guerre et les difficultés de ceux, et surtout celles, qui étaient restés à l'arrière sont parfaitement étudiées, racontées par le menu. Certes le sujet a déjà été traité, mais là, il l'est à hauteur des "petits", de ceux que l'on oublie et que l'on n'encense jamais.

Une jolie page d'histoire emplie d'humanité en l'honneur de toutes celles qui, dans les difficultés, oeuvrent dans l'ombre. J'ajouterai un bon point supplémentaire pour les vers d'Arthur Rimbaud semés çà et là et l'absence de coquilles devenue si rare.

Lien : https://memo-emoi.fr
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