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Citations sur Antonia Scott, tome 1 : Reine rouge (86)

Antonia Scott ne s’autorise à penser au suicide que trois minutes par jour. 
Pour la plupart des gens, trois minutes représenteraient un infime intervalle de temps. 
Mais pas pour Antonia. On pourrait dire que son esprit a beaucoup de chevaux sous le capot, mais le cerveau ­d’Antonia n’est pas une voiture de sport. On pourrait dire qu’il possède une impressionnante capacité de traitement de données, mais la tête ­d’Antonia n’est pas un ordinateur. 
L’esprit ­d’Antonia s’apparenterait plutôt à une jungle, une jungle grouillant de singes, qui bondissent à toute allure de liane en liane en transportant des choses. Énormément de singes portant énormément de choses, qui se croisent dans les airs en montrant les crocs. 
Voilà comment, en trois minutes, – les yeux fermés, assise par terre, pieds nus, jambes croisées – Antonia est capable de calculer : 
— la vitesse à laquelle son corps heurterait le sol si elle sautait par la fenêtre qui se trouve face à elle ; 
— le nombre de milligrammes de Propofol nécessaires pour sombrer dans un sommeil éternel ; 
— combien de temps elle devrait rester immergée dans un lac gelé pour que son cœur cesse de battre. 
 
Elle réfléchit au moyen d’obtenir une substance aussi contrôlée que le Propofol (en soudoyant un infirmier) et à l’emplacement du lac gelé le plus proche à cette période de l’année (Laguna Negra, Soria). Elle préfère en revanche laisser tomber l’option saut du dernier étage : sa fenêtre est étroite et la nourriture dégueulasse servie à la cafétéria de l’hôpital lui a fait prendre des hanches. 
Ces trois minutes durant lesquelles elle pense aux différents moyens de se tuer sont trois minutes rien qu’à elle. 
Elles sont sacrées. 
Elles la maintiennent saine d’esprit. 
C’est pourquoi elle est contrariée, extrêmement contrariée, quand des pas inconnus, trois étages plus bas, interrompent son rituel.
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Tu as devant toi une personne qui a passé sa vie à déployer des trésors d'ingéniosité pour rester cachée à la vue de tous.
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Le chemin qui monte jusqu’à la maison est éclairé par des lampes enchâssées dans d’immenses dalles de pierre calcaire. À mesure qu’ils approchent, Jon prend conscience de la taille considérable de la demeure, qui doit figurer parmi les propriétés à vingt millions d’euros dont parlait Antonia. Toutes les lumières sont allumées, celles qui teintent la façade blanche d’un éclat doré comme celles de l’intérieur. La piscine, partiellement visible depuis l’entrée principale, mesure au moins dix mètres. La partie extérieure, qui la sépare du lac artificiel, est faite d’un verre épais. Jon devine que de jour, vus depuis la maison, piscine et lac doivent donner l’illusion de ne faire qu’un. 
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L’esprit d’Antonia s’apparenterait plutôt à une jungle, une jungle grouillant de singes, qui bondissent à toute allure de liane en liane, en transportant des choses. Enormément de singes, portant énormément de choses, qui se croisent dans les aies en montrant les crocs.
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¿ TORTILLA ? (dar la vuelta a la tortilla, o no dar, that is the question)

" Jon retire sa veste, retrousse ses manches, se lave les mains et se lance.
Peler les pommes de terre et les trancher en fines lamelles, en les cassant légèrement. Mettre l’huile à chauffer en vérifiant qu’elle ne brûle pas et y ajouter les pommes de terre, pour vingt minutes. Pendant ce temps, couper l’oignon et le faire revenir dans une poêle à part, jusqu’à ce qu’il soit translucide. Ôter les pommes de terre du feu, les égoutter et les laisser reposer jusqu’à ce qu’elles refroidissent. Puis faire chauffer l’huile comme les flammes de l’enfer, et y balancer les pommes de terre.
La double friture, c’est le secret. Ensuite, foncer. Battre les œufs en omelette, sans s’arrêter. Sortir les pommes de terre, croustillantes et légèrement grillées. Les égoutter et les sécher doucement à l’aide de papier absorbant. Attendre qu’elles soient à température pour les mélanger aux œufs battus, en les pressant un peu pour les humidifier.
Mettre le mélange dans la poêle. Quand les bords sont cuits, la retourner dans une assiette. Moment critique. Ça se passe bien. Servir.

Antonia coupe un morceau de tortilla, qui coule légèrement comme de l’or liquide. Parfaite.
— Ça a un goût de carton, dit-elle, la bouche pleine.
— Va te faire foutre, Scott. "


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Le monde est gouverné par les médiocres, les égoïstes et les crétins. Particulièrement par ces derniers. Or le capitaine Parra semble être une intéressante combinaison des trois.
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AUTRE RECETTE ORIGINALE (du gazeux cette fois, pas du baveux).

Le bidon du couloir, astucieusement dissimulé dans la commode, explose le premier. Il contient quarante litres d’un mélange d’hypochlorite de sodium, d’acide chlorhydrique et d’acétone. Javel, déboucheur de canalisations et dissolvant. Dans les proportions requises, ces trois éléments ont juste besoin d’un petit coup de pouce. Le signal, transmis par Internet via une carte SIM, active le détonateur électrique, qui fait exploser une cartouche en plastique remplie de poudre – qu’on peut trouver dans n’importe quel pétard –, mélangée à du magnésium – qu’on peut trouver dans n’importe quel feu de Bengale – pour déclencher l’explosion.
La bombe qu’a concoctée Fajardo n’a rien à voir avec la dynamite ou le plastic. Les gaz générés par l’explosion de ces substances peuvent se propager à plus de 10 000 mètres par seconde. Une bombe au chlore peut être fabriquée à partir d’ingrédients qu’on peut se procurer pour moins de trente euros dans tous les bons Leroy-Merlin, à condition de se contenter d’une vitesse de détonation modeste, de 4 500 mètres par seconde. Ce qui est néanmoins suffisant pour transformer l’air déplacé en feu, lequel suit l’onde de choc, comme la queue d’un chien.




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Sacrifier un fou pour continuer la partie. Parce que tout ce qui compte, c’est de continuer à jouer. Une vie, aujourd’hui, peut en valoir cent demain. Comme dans la vieille histoire de l’échiquier. Un grain sur la première case, deux sur la deuxième, quatre sur la troisième. Un nombre incalculable sur la dernière.
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Pour la première fois, elle doit faire ce contre quoi elle a lutté, bec et ongles toute sa vie : accorder sa confiance à quelqu'un.
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Cuando eres policía y te dejas la piel, el resuello y el alma en el zeta, de una llamada a la siguiente por cuatro duros, lo de mirar por encima del hombro pasa. Es la naturaleza humana, despreciar al de abajo y odiar al de arriba hasta que subes un escalón y el ciclo empieza de nuevo.
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