Au programme: une rivalité sanglante entre deux familles puissantes du Shanghai des années 20, deux héritiers souhaitant prouver leur valeur respective à leurs clans, et un mal aussi mystérieux que dévastateur rongeant la ville qui risque de renverser le fragile équilibre établi, bienvenue dans l'univers prodigieux de Ces Plaisirs Violents !
Sombre, saisissante, addictive.Décidément, cette lecture ne m'aura pas laissée indifférente ! Par son format déjà, ce collector est absolument sublime, avec une jaquette annonçant un univers shakespearien aux accents asiatiques, servant d'écrin à un relié doré au jaspage envoûtant. Oui, tu l'auras compris, ami lecteur, gros coup de coeur avant même d'avoir tourné les premières pages de cet ouvrage.
Coup de coeur qui s'est confirmé grâce à la fluidité et au charme de la plume de Chloe Gong. C'était un défi de s'attaquer à un réécriture de Roméo & Juliette, défi qu'elle a su relever avec beaucoup de subtilité. Si certains détails m'ont permis d'entrer dans l'intrigue avec facilité (familles ennemies, attraction interdite, liens indéfectibles), le contexte shangaïen des années 1920, ses puissances établies et concurrences opportunistes, l'addition d'un monstre décimant la population et les thématiques d'identité, de discrimination, de lutte pour sa survie, de besoin de surpasser sa condition mais aussi d'abus en tout genre, lui ont ajouté une vraie saveur qui m'a définitivement conquise.
Cerise sur le gâteau, nos personnages principaux. Malgré ma fascination pour l'oeuvre originale de
Shakespeare, j'ai toujours déploré le manque de contexte entourant ces amants maudits (pardon William, tu restes amazing!). Ici, Juliette -héritière d'un clan de gangsters chinois- revient d'un exil américain et est prête à prendre les affaires familiales en main, une main de fer dans un gant de velours. Roma est son rival d'origine russe. Idéaliste, brillant et n'abusant pas de la violence, il sait néanmoins imposer le respect de sa présence. Leurs retrouvailles inattendues... mettent le feu aux poudres. Un régal !