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Critique de polarjazz


C'est le titre du roman de David Goodis qui m'a attiré en premier. Puis, j'ai commencé ma lecture, et c'est la langue qui m'a transportée, entre désir, plaisir et émotion.
Les évènements se déroulent principalement dans Vernon Street, une rue de Philadelphie. Elle en est l'acteur principal avec ses terrains vagues, ses cabanes en bois, ses immeubles de brique aux races mélangées. William Kerrigan vit avec sa famille au rez-de-chaussée d'une maison triste, grise, délabrée. Il y a Tom, son père, alcoolique, chômeur et faible. Il n'a même pas le courage de réclamer le loyer de ses locataires qui vie=vent au premier étage. Il y a son jeune frère, Frank, amaigri par l'alcool et hanté par sa mémoire qui flanche, en conflit permanent avec William. Lola, sa belle-mère et sa fille, Bella. Elle en pince pour William et sa jalousie n'a pas de limite. Les conditions de vie sont dures. William est le seul à travailler. Il est docker. Son salaire suffit juste à les faire vivre. Et La tragédie ne les a pas épargnés. Catherine, sa soeur s'est suicidée après avoir été violée. Elle est morte dans une ruelle sombre de Vernon Street. Un ange de gentillesse, de douceur, de simplicité et de sincérité, perdu dans un monde en faillite.
Vernon Street attire un frère et sa soeur issus des quartiers favorisés. Leurs parents sont morts les laissant riches et désoeuvrés : Newton et Loretta Channing. La rencontre a lieu au Dugan's Den. Vernon Street est une malédiction. La rencontre entre deux mondes que tout oppose et le fantôme de Catherine empêche William de s'extraire de sa condition sociale misérable. Il s'épuise à combattre un ennemi invisible, la réalité, sombre et sinistre.
Le style pesant, la construction de la narration épousent admirablement la peinture d'une société américaine désenchantée. D'ailleurs le titre : « La lune dans le caniveau » est explicite. Un mirage.
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