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Critique de ManouB


En 1999, un journaliste part à Saratoga, pour tenter de comprendre qui était Diana Cooke, la propriétaire du domaine, et comment elle a pu mystérieusement disparaître sans laisser de traces, après l'incendie de sa maison.
Saratoga était une des plus belles maisons de Virginie, voire la plus belle. Elle avait connu des jours fastes, du temps de l'esclavage, quand des femmes et des hommes, privés de leur liberté y travaillaient dans les champs de céréales et de coton, les ancêtres de Diana, à sa grande honte, ayant bâti leur empire sur la souffrance de centaines de noirs.
Il en restait encore quelques-uns qui s'occupaient de la cuisine, du jardin et du domaine, avant l'incendie, comme la fidèle Priscilla et son mari mais traités différemment à présent...

Le roman retrace la vie de Diana, de son enfance dorée de privilégiée à ses années de jeune épouse et de mère.
Née au début du XXe siècle, Diana Cooke est une jeune femme, charismatique, intelligente et cultivée. Elle vit dans ce vaste domaine avec ses parents, au coeur de l'Etat de Virginie.
Après avoir connu ses heures de gloire, le domaine est désormais anéanti par la crise qui sévit dans le pays. En effet, comment entretenir des milliers d'hectares de terres qui représentent aujourd'hui un gouffre financier.
A 18 ans, en tant qu'unique héritière, il ne reste à Diana qu'une seule solution : épouser un homme riche qui pourra l'entretenir. Elle qui était enfant, un véritable garçon manqué, et qui a été éduquée à Farmington, dans la plus rigide pension de jeune fille de l'époque, va devoir quitter son domaine le temps de se trouver un mari.
Alors que la Première Guerre Mondiale touche à sa fin en Europe, Diana se rend à Baltimore, pour participer aux multiples bals des débutantes...
C'est ainsi qu'elle rencontre le riche capitaine Copperton.
Le capitaine, très amoureux, cache bien son jeu car sous ses airs séduisants, c'est un arriviste. Elle, croit être amoureuse, mais après une lune de miel idyllique, elle va déchanter très vite. Elle va en effet vivre de déception en déception, devenant à la fois pour son époux, objet de son plaisir, et de sa rancoeur. Sa vie, malgré l'argent qui coule à flot, le faste retrouvé, les soirées mondaines et les belles robes, sera faite de violence et d'humiliation...
Heureusement de cette union va naître un fils, Ash. Il fera lui-aussi sa joie et sa peine. Elle ne sait pas l'aimer comme il le faudrait et le petit garçon, malheureux à son tour, va s'attacher davantage à son père qui en fera son unique héritier, laissant à sa mort, sa femme sans le sou...


Sur fond d'histoire des Etats-Unis au XXe siècle, cette fresque romanesque est dépeinte par l'auteur sans détour avec la passion qu'on lui connait.
J'ai retrouvé avec plaisir le talent narratif de l'auteur et sa sensibilité. Il sait s'attacher à ses personnages avec beaucoup d'humanité et nous les faire aimer. Il nous les montre sans fioriture et toujours avec une justesse telle, que tout ce qui leur arrive nous touche.

C'est un roman très fort que j'ai pris et que je n'ai pas lâché tant je désirai connaître le destin de cette jeune femme privilégiée certes, mais si attachée à ses racines.
Tandis que son monde s'écroule et, qu'autour d'elle tout se délite, comme si sa vie devait servir à rembourser toutes les dettes de ses ancêtres, elle va prendre une décision irréversible afin de laisser derrière elle le poids du passé qui l'étouffe et l'empêche d'être heureuse...c'est le prix à payer pour expier leur faute et être enfin, libre.

Le roman est suivi, dans cette édition, par une nouvelle intitulée "Trois lamentations". Largement autobiographique, cette nouvelle retrace des événements vécus par l'auteur durant ses jeunes années de lycéens. Robert Goolrick nous raconte la vie de trois de ses camarades de classe, rejetées par les autres : Claudie est trop grosse, Wanda à l'inverse, un vrai "sac d'os" et Curtissa est noire.
Imprégnée de violence et d'intolérance, cette nouvelle nous rappelle la cruauté de la ségrégation raciale, et les conséquences du déterminisme social qui en découle, et de toute autre forme d'exclusion.
C'est réaliste et triste à pleurer...

Lien : http://www.bulledemanou.com/..
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