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Critique de dedanso


Premier Robert Goolrick que je lis, certainement pas le dernier ! Dans ce livre, il y a d'abord le roman Après l'incendie, mais il y a aussi la nouvelle autobiographique Les Lamentations. Les deux méritent cinq étoiles. Je vous le dis d'emblée : je vais être un peu longue.

Que s'est-il passé après l'incendie de Saratoga, la plus belle et grande demeure aristocratique de Virginie ? Pourquoi cet incendie et que sont devenus ses habitants ? Voici tout l'enjeu du roman. du moins en apparence. Car finalement, ce qui intéresse le lecteur (et l'écrivain), c'est moins la demeure que la châtelaine qui l'occupe.

Pour moi, Après l'incendie est avant tout le récit de l'émancipation d'une femme, une aristocrate qui a d'abord été cette petite fille un peu sauvage, audacieuse et assoiffée de liberté. Sur Diana Cook, descendante en ligne directe des Pères Fondateurs de l'Amérique, pèse le poids de la gloire familiale. Elle doit mettre de côté ce qu'elle est, ce qu'elle ressent, pour se marier à un homme assez riche pour remettre à flot Saratoga, la demeure familiale bâtie sur le sang et les larmes des esclaves qui l'ont construite et des propriétaires qui lui ont tout sacrifié.

C'est un récit sur la condition féminine : place de la femme au sein de sa famille, au sein du couple, de la société mais aussi en tant que mère et amante. J'ai été touchée par l'ensemble du récit mais je dois dire que l'amour qui lie Diana et son jeune amant Gibby m'a particulièrement émue. Quelle beauté que cet amour inconditionnel, à la fois pur et charnel. Que de sensualité dans cette frénésie des corps qui se donnent autant que les coeurs ! Quelle tragédie !

Robert Goolrick n'a pas son pareil pour donner vie à ses personnages. Les portraits sont saisissants, l'empathie immédiate (je pense à Lucius Walter ou Rose de Lisle).

Contrairement à ce que j'ai pu lire, le thème de l'esclavage est tout à fait secondaire. Il n'est pas du tout l'objet du récit même s'il en est question par moment.

Après ce roman qui agit sur le lecteur comme une déflagration, reste encore à lire Les Lamentations. Après cela, vous resterez définitivement sur le carreau.

Dans cette nouvelle autobiographique, Robert Goolrick brosse en quelques pages seulement le portait de l'Amérique à travers les portraits de trois femmes : la douce et misérable Wanda, l'épatante mais grosse Claudie et enfin l'intelligente mais noire Curtissa.
Quelle vie attend ces femmes, pour le moment jeunes filles sacrifiées par la société pour leurs différences, sociale et/ou physique ? Quel avenir pour l'Amérique qui foule aux pieds une partie de ses citoyens ?

Robert Goolrick est doté d'une belle plume qu'il met à profit pour brosser le portait de personnages exceptionnels, dans un paysage à couper le souffle, au pied de la célèbre Rappahannock. C'est doux, amer, éclatant, passionné.
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