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Critique de gouelan


Alexis Pechkof , encore très jeune enfant, assiste au décès de son père, qui sera pour lui le premier traumatisme de l'enfance. Il va rejoindre la famille de sa mère et, abandonné par cette dernière va être plongé au coeur d'une famille épouvantable, subissant les violences d'un grand-père tyrannique, assistant aux violences et méchancetés quotidiennes de ses deux oncles. Battre les petits enfants et les femmes semble une activité normale, elle fait partie de l'éducation.

Mais, au milieu de cette tourmente, il y a sa grand-mère. Les contes, les légendes et les poésies populaires vont adoucir les blessures du petit garçon. Elle le guide vers la lumière, elle lui parle d‘un Dieu ami de la création. Elle lui raconte la vie de son père.

Le grand-père se révèle ambigu. À la fois tyrannique, méchant et avare, il a aussi un côté sensible. Il aime aussi son petit-fils.

Ainsi est l'âme du peuple russe du XIXè siècle :
« La tristesse et la joie vivaient côte à côte en ces êtres ; elles étaient presque inséparables et se succédaient avec une rapidité incompréhensible. »
« Plus tard, j'ai compris que les Russes, dont la vie est morne et misérable, trouvent dans leurs chagrins une distraction. Comme des enfants, ils jouent avec leurs malheurs dont ils n'éprouvent aucune honte.
Dans la monotonie de la vie quotidienne, le malheur lui-même est une fête et l'incendie un divertissement. Sur un visage insignifiant, même une égratignure semble un ornement. »

L'auteur garde cependant espoir en un avenir meilleur. Il est possible de sortir de cette « vie obscure d'une « race stupide » est par trop fertile en cruauté. » L'éducation en est le chemin.
"Ce qui étonne chez nous, ce n'est pas tant cette fange si grasse et si féconde, mais le fait qu'à travers elle germe malgré tout quelque chose de clair, de sain et de créateur, quelque chose de généreux, de bon qui fait naître l'espérance invincible d'une vie plus belle et plus humaine."

Alexis, grâce à l'amour de sa grand-mère, ne se laissera pas dérouter par la folie qui l'entoure :
« Avant de la connaitre, j'avais comme sommeillé dans les ténèbres ; mais elle parut, me réveilla et me guida vers la lumière. Elle lia d'un fil continu tout ce qui m'entourait, en fit une broderie multicolore et tout de suite devint mon amie à jamais, l'être le plus proche de mon coeur, le plus compréhensible et le plus cher. Son amour désintéressé du monde m'enrichit et m'insuffla une force invincible pour les jours difficiles. »

Ce roman est un portrait de la Russie populaire de l'époque avec toute sa dureté, sa misère et parfois aussi sa tendresse, à travers cette grand-mère et d'autres personnages magnifiques tels que l'enfant trouvé, « Bonne Affaire » et l'ouvrier à moitié aveugle.
Ce roman autobiographique donne envie de lire d'autres oeuvres de Maxime Gorki qui m'était inconnu. Son écriture est sensible et poétique.
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