AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de JHernand


Regroupement de 7 articles extraits de publications allant de 1975 à 2007, reprenant et résumant la philosophie de l'écologie politique telle que André Gorz l'a développée dans les années 70.

De fait, dès l'introduction du livre la problématique est posée, à savoir la remise en question du capitalisme à travers l'écologie politique et la reprise en main de son destin par le sujet (référence sartrienne) dans un processus de dé-consommation.

Les 6 articles suivants vont développer des points plus spécifiques mais qui relèvent tous d'une vision prémonitoire qui est encore applicable de nos jours car elle met en évidence les dérives du capitalisme d'une part mais aussi la mauvaise mise en oeuvre de ce que devrait être une écologie politique.

Il démontre comment le capitalisme est passé de l'asservissement du monde ouvrier par la consommation de sa propre production à un stade où la surproduction de biens inutiles a nécessité la création de besoins et de services non productifs et enfin avoir recours à la financiarisation et la création de bulle spéculatives, lorsque le besoins de croissance ne peut plus être réalisé par une production de biens réels. Sujet on ne peut plus actuel.

Développer une politique écologique au sein cette société est impossible sans rupture fondamentale car les « dévastations de la Terre » sont « clairement les conséquences d'un mode de production ».
L'écologie politique lorsqu'elle se confine à une logique de marché par une extension du pouvoir techno-bureaucratique créé une « expertocratie…érigeant l'État et les experts d'État en juge des contenus de l'intérêt général » et ne sert donc qu'à renforcer l'appareil de pouvoir.

Il s'agit donc pour Gorz de rétablir la « culture du quotidien », l'ensemble des savoirs et des conduites permettant à l'individu de comprendre le monde vécu et de s'y insérer. Autrement dit d'élaborer à travers la notion de « suffisant » et dans une confrontation dialectique la mise en oeuvre d'une véritable démocratie auto-suffisante et auto-organisatrice.

Ceci passe évidemment par une décroissance nécessaire, pour passer d'une « richesse sans valeur à une valeur sans richesse » créatrice de nouvelles solidarités à travers « toutes choses qui ne peuvent prendre la forme de marchandise, qui ne sont échangeables contre rien d'autre, qui n'ont pas de prix mais une valeur intrinsèque ».

Tout ceci pourra sembler utopique à certains car manifestement André Gorz n'avait pas anticipé la puissance de réaction et de nuisance du néo-capitalisme. Mais, il faut absolument lire cet auteur visionnaire pour comprendre un peu mieux notre époque et l'impasse dans laquelle elle nous entraine.
Commenter  J’apprécie          00







{* *}