AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,64

sur 209 notes
5
17 avis
4
21 avis
3
8 avis
2
1 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Jean-Claude, soixante-seize ans, torse nu au milieu du jardin, hurle à pleins poumons des phrases incompréhensibles. À deux mètres de lui, moi, Soizic, sa petite-fille, branche le tuyau d'arrosage et lui envoie le jet d'eau à la figure.”
Soïzic, un mètre quatre-vingts, vingt-deux ans, cheveux en pétard, short de pyjama avec des nains de jardin dessus vit en province chez ses grand-parents depuis que sa mère à ses quatre ans l'y a déposée et disparue à jamais. le grand-père part à l'asile, la grand-mère picole et Soïzic se tire à Paris, et va faire l'ouvre-boîtes chez son cousin bouquiniste sur les quais de la Seine....
Charmant premier roman très personnel d'une écrivaine elle-même bouquiniste....sur les quais de la Seine. Elle nous parle donc d'un monde qu'elle connaît bien, d'un métier qui fait rêver et fait penser à des choses poétiques, mais dont la réalité est bien différente. C'est aussi l'histoire d'une jeune femme qui a initié sa vie dans le chaos, abandonnée par sa mère , élevée par des grand-parents alcooliques, sans vrais amis à part un type douteux dans la quarantaine, qui dans une grande ville comme Paris où trouver ses repères est encore plus difficile, cherche sa voie et sa mère.
Bien que racontant une histoire triste, un roman plein d'énergie, au style tonique et à l'humour subtil qui m'a secouée . Soizic est un personnage à rencontrer et un premier roman très bien écrit à ne pas passer à côté, surtout pour nous les passionnés de lecture !

"C'est affreux quand on prend conscience qu'on doit laisser les autres se débrouiller, on ne peut pas agir à leur place, on ne peut pas les sauver. Ça doit être ça grandir."
Commenter  J’apprécie          13112
Les chats éraflés, ce sont les personnages de ce roman, des personnages à fleur de peau, un peu paumés, qui vivotent à défaut de vivre. Soïzic, l'héroïne, en est le porte drapeau. Après avoir été élevée par des grands parents alcooliques en Touraine, elle décide de rejoindre Paris pour trouver sa voie et accessoirement sa mère qui l'a abandonnée toute petite. Elle y retrouve un cousin bouquiniste qu'elle ne connaissait pas. Elle le sollicite pour un emploi. Il accepte. La voilà désormais vendeuse de livres et souvenirs face à Notre Dame. Un dur métier, qui la passionne.
Ce roman est plutôt un instantané de vie. On suit sur une courte période Soïzic, ses envies, ambitions, amours et désillusions (beaucoup de désillusions ). C'est instructif, tonique, plutôt désenchanté.
Même si des questions restent en suspens à la fin du récit, j'ai pris plaisir à partager la vie de l'héroïne pour un court instant, et ce, malgré mon appétence limitée pour la plume de l'autrice.
Une lecture intéressante, tout en sensibilité.
Commenter  J’apprécie          482
La précarité, c'est d'être sur le seuil de la pauvreté, du dénuement, au bord d'un précipice dans lequel on peut basculer à tous moments, sur un accident, un drame, un mauvais choix.
Soizic a décidé de quitter ses grands-parents et de monter à Paris où vit sa mère, qu'elle n'a pas vue depuis son enfance. Prise de risques maximale.
« Abandonnée au milieu de ce désert peuplé qu'on appelle Paris », dit Violetta dans la Traviata. Paris, on s'y perd facilement, à moins qu'une bonne âme vous empêche de sombrer. Dans le cas de Soizic, il s'agit du cousin, bouquiniste sur le quai Montebello, dont elle devient suppléante. Son apprentissage au grand air permet au lecteur d'en savoir davantage sur ce métier méconnu, respecté, mystérieux, souvent ingrat. Un métier pas facile, bouquiniste, « c'est se lier à la vie à la mort aux trottoirs et aux livres, jurer fidélité à la caste des marginaux, des indépendants, des individualistes, des solitaires, des ensevelis sous la foule, de ceux qui paient cher la liberté ».
La liberté, voilà le thème du premier roman de Camille Goudeau. Son héroïne, Soizic, est une jeune femme de son temps, qui ne s'embarrasse ni du sexe ni des sentiments. Elle découvre, avec stupeur, que la liberté la plus grande mène à la solitude la plus extrême. Ni Dieu, ni maître ? Fadaises. On peut s'inventer les dieux et quant aux maîtres, le secret est d'en avoir plusieurs pour ne pas finir asservie.
Ce premier roman est agréable, malgré ses faiblesses. Il m'a fait découvrir la vie des bouquinistes et m'a donné envie de retourner sur les quais de Seine, devant Notre-Dame, pour chiner un vieux classique.
À noter la page 163, très pertinente, sur ce que la littérature contemporaine est devenue.
Bilan : 🌹
Commenter  J’apprécie          344
Merci Bookycooky pour m'avoir fait connaître Zoizic personnage principal du premier roman de Camille Goudeau qui, elle aussi dans la vie, est bouquiniste (on se le répète ce mot, il est tellement joli). Cette jeune et grande fille (1m80) traîne son grand corps chez ses grands-parents qui l'ont élevé, sans grand espoir de perspective future. Envie de rien, déjà désoeuvrée par la vie entre son papy délirant et sa mamie alcoolique. À 22 ans elle se décide à se bouger et débarque à Paris dans une chambre de bonne et va à la rencontre de la seule adresse qu'elle a dans la capitale, celle d'un cousin inconnu. Ce dernier côtoie sa mère qui l'a abandonnée à l'âge de six ans. Son métier ? Bouquiniste.
C'est frais, sincère, moderne, actuel. Un bon bouquin d'une jeune bouquiniste. ⭐️ ⭐️ ⭐️ ⭐️
Commenter  J’apprécie          330
A quatre ans, Soizic a été abandonnée par sa mère et élevée par ses grand-parents, excentriques et alcooliques.
A 22 ans, elle décide de les quitter pour partir à Paris où elle rencontre un cousin qu'elle ne connaissait pas et qui est bouquiniste.
Elle loge dans un hôtel sordide, ne trouve pas d'emploi et demande à son cousin de l'embaucher.
Commence alors sa carrière de bouquiniste.
C'est une découverte très intéressante du métier de bouquiniste.
C'est aussi une belle balade dans Paris.
Mais c'est surtout le beau portrait d'une jeune-femme sans repères, écorchée vive, doutant d'elle-même, se mêlant difficilement aux autres.
Elle est en même temps passionnée et révoltée.
Elle rencontre quand même sa mère mais là aussi c'est décevant.
Heureusement qu'elle est sauvée par les livres et son nouveau métier.
Outre Soizic, toute une galerie de personnages originaux émaillent l'histoire.
Si au début, j'ai été un peu sceptique quant au style, je me suis bien vite laissée entraîner dans le sillage de Soizic.
Elle est attachante et désarmante.
C'est un roman sensible, touchant où l'humour a sa place.
Commenter  J’apprécie          262
"A Paris, dans la grande ville, être seule, c'est pas pareil qu'ailleurs. La foule, du monde au-dessus, en-dessous, sur les côtés. J'ai plus de repères, je les entends, je les vois et je les sens tous mais près de moi, accroché à moi, il n'y a personne. C'est du vide, une chute dans les branches, ne pas pouvoir les attraper. C'est un manque des autres quand ils sont partout. Ce n'est plus comme être seule à la campagne, là où il n'y a personne dans qui se regarder. (p95)"

Soizic, provinciale de 22 ans se cherche et comme sa relation avec ses grand-parents maternels qui l'ont élevée n'est pas au beau fixe (il faut avouer que les deux personnages sont assez "spéciaux") et que l'avenir qui s'offre à elle est loin de la séduire, elle décide de tenter sa chance à Paris, ville pour elle de tous les possibles. Après une tentative comme hôtesse, elle va devenir bouquiniste et découvrir que Paris a d'autres visages, parfois loin de ce qu'elle avait imaginer. Elle y retrouvera un amour aléatoire, Zonebbu, un cousin, Bokné, qui lui mettra le pied à l'étrier mais surtout elle va se chercher et pour se trouver il faut qu'elle mette les compteurs à zéro, qu'elle comprenne qui est sa mère, pourquoi elle s'est tenue à distance de sa vie depuis sa naissance et pourquoi pas la retrouver.

Il y a  hôtel où l'eau ruisselle, il y a les bouquinistes, comme Catherine, qu'elle va apprivoiser et qui lui fera découvrir les ficelles du métier, il y a des livres et des Tours Eiffel qui se vendent mieux que les livres parfois surtout si elles sont moches et puis il y a Soizic qui garde le cap, malgré l'alcool, malgré l'amour, les désillusions et l'argent qui lui fait défaut. 

Les chats éraflés c'est à la fois Soizic mais également toute une galerie de personnages qui sont égratignés par la vie : ils sont là, ils tiennent encore debout, vacillent, lèchent leurs blessures ou les cachent. Soizic, elle, n'a pas les codes, elle a été élevée sans point d'appui, sans repère et lorsqu'elle décide de prendre sa vie en mains, d'être indépendante et libre elle va comprendre que pour y arriver il faut qu'elle plonge au plus profond d'elle-même afin de découvrir qui elle est et ce qu'elle veut. Et si ce qu'elle cherche n'était pas autre chose...

"Il a raison, je l'envie un peu, je me dis qu'au final ça doit être agréable. Sangloter régulièrement. Moi je ne pleure plus. (p66)"

J'ai découvert Camille Goudeau lors de son passage à La Grande Librairie où sa douceur, sa réserve pour parler de son roman, inspiré (en partie) par sa propre vie de bouquiniste, avait retenue mon attention. Elle désacralise l'image de Paris, de la vie qu'on y trouve quand on est jeune, sans argent, sans expérience et que l'on veut y trouver sa place. Une ville de possibles mais également de solitude.

Un premier roman sous la forme de roman d'apprentissage : apprentissage de la vie, de l'indépendance, de la construction où chaque pierre posée n'est pas forcément bien cimentée, où chaque jour est un combat à la fois pour assurer le quotidien, lutter contre ses propres démons, ses propres réflexes. Soizic est volontaire, elle ne cède pas à la tentation du formatage de la capitale, de ses dangers mais elle en observe les codes, les clans.  Mais la solitude a ses revers et il y a un moment où il faut accepter ou saisir l'opportunité qui vous est offerte.

J'ai aimé la manière dont Camille Goudeau, sans complaisance, décrit la difficulté à se construire quand on ne peut compter que sur soi-même par la force des choses, par la force de la vie ou par une sorte d'orgueil. J'ai aimé la manière dont elle peint ses personnages, elle leur donne non seulement vie mais également consistance, présence avec une plume à la fois douce, sensible mais réaliste avec quelques égratignures sur la faune parisienne, ses réseaux, ses ambiances mais également ses grandes solitudes.

J'ai beaucoup aimé. Un premier roman prometteur.
Lien : https://mumudanslebocage.wor..
Commenter  J’apprécie          197
Les chats éraflés est un court roman qui retrace le parcours d'une jeune femme, Soizic, qui quitte sa Touraine natale pour rejoindre Paris, seule. Elle se bat pour prendre son indépendance et trouver sa voie.

On plonge alors avec elle dans ses interrogations de jeune adulte (je pense qu'on est tous passés par là). Totalement perdue dans la vie, elle n'est pas aidée car elle doit composer avec une famille qui la délaisse, une mère absente, et un alcoolisme héréditaire. On comprend que c'est surtout l'absence de sa mère qui perturbe Soizic, et elle va chercher inconsciemment à la retrouver.

Une fois sur Paris, la jeune femme va rejoindre un lointain cousin sur les quais de Seine et s'improviser bouquiniste, cet aspect-là m'a séduit, j'ai apprécié l'ambiance de ce milieu, les références littéraires (tout le monde ne cherche que Harry Potter, le Petit Prince ou Jules Verne !), et découvrir certaines réalités sur ce métier. Soizic se retrouve en compagnie de personnages secondaires hauts en couleurs.

Les chats éraflés fut une lecture agréable, avec un style fluide, et des propos tantôt drôles, tantôt tristes. Un premier roman très touchant.
Commenter  J’apprécie          80
J'ai apprécié la découverte du petit monde des bouquinistes de Paris de bords de Seine que je ne connaissais qu'en tant que touriste (à l'instar du petit monde des portraitistes de la place de Tertre : si vous connaissez des ouvrages à ce sujet, je suis preneuse... Désolée, je m'égare). À travers ce roman, c'est toutefois un Paris morose, jaunâtre et pessimiste qui m'a mise mal à l'aise, moi qui vois et vis Paris avant tout comme un lieu lumineux, magique et vivifiant. L'histoire de cette jeune fille abandonnée par sa mère, se débattant avec ses blessures et les failles familiales, souvent perdue dans ce monde aride m'a assez bouleversée. Comment l'aider ? La vie lui a donné quelques coups de pouce, suffisants ? Un goût amer reste après cette lecture, et le style familier ou "brut" ne fait que renforcer cette sensation. Je n'étais peut-être pas prêtre à rencontrer ces chats éraflés, mais il est sûr que ce roman restera dans ma mémoire.
Commenter  J’apprécie          80
La vie est une longue Seine bordée de bouquinistes.

Une plongée dans le quotidien des bouquinistes des quais de Seine, du Paris de Château Rouge, des pensées mutines et sombres de Soizic, 22ans, qui jongle tant bien que mal entre ses troubles du comportement alimentaire, son penchant héréditaire pour l'alcool, ses envies bancales, son avenir incertain et son malaise social. Pas de trame principale à ce roman, tout ce qui arrive a Soizic est l'objet d'une narration, tout est traité de la même façon. Sa mère absente, son cousin crado, ses galères financières, ses grands-parents ivres, son hôtel miteux, ses troubles alimentaires, elle vit avec. Et on lit avec.

Alors, le livre aborde des sujets plutôt pas drôles, toujours dédramatisés voire banalisés par le ton de la narratrice qui vit chaque jour avec ses soucis. Et c'est volontaire, après tout, même si l'on parle d'alcool, de TCA, d'abandon, pourquoi en faire tout un plat, quand ne connaît que ça.

Le livre se lit d'une traite, se joue dans un univers que l'on prend plaisir à découvrir, celui des bouquinistes, avec les personnages imparfaits, sales, mais attachants, comme des chats éraflés ?
Commenter  J’apprécie          50
Un roman joyeux et sympathique qui conte l'histoire de Soizic, la vingtaine, échappée de sa Touraine pour devenir au fil des pages et par hasard, bouquiniste à Paris.
Les personnages qui gravitent autour de la jeune femme ne manquent pas d'originalité. Entre Zonebbu, l'amant poète, Bokné, le cousin qui initie Soizic au métier, Baptiste, le bouquiniste spécialisé en livres rares, Catherine, la vieille dame qui assure son fond de commerce grâce à un stock inépuisable de "Harry Potter" et de "Petit Prince" et Camille, la maman mystérieuse avec laquelle la jeune femme entretient une relation houleuse, Soizic est bien entourée.
La post ado bornée va devenir une jeune adulte plus raisonnable à défaut d'être apaisée grâce, entre autre, à cette communauté de bouquinistes qui la reconnaissent comme l'une des leurs.
J'ai particulièrement aimé le personnage de Catherine, drôle, sarcastique, et sous une apparence égoïste, d'une grande générosité.
Commenter  J’apprécie          40



Lecteurs (509) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (2 - littérature francophone )

Françoise Sagan : "Le miroir ***"

brisé
fendu
égaré
perdu

20 questions
3703 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , littérature française , littérature francophoneCréer un quiz sur ce livre

{* *}