Lithium

Pour son premier roman, Aurélien Gougaud n'est pas aller trop loin pour trouver l'inspiration, puisqu'il nous raconte la vie de parisiens de son âge, c'est-à-dire autour de 25 ans. L'un des personnages travaille également comme lui, au sein d'une chaîne de radio.
Portrait d'une génération, son livre ausculte cette période un peu étrange où l'on commence à gagner sa vie, ou il faudrait se construire un avenir, alors même que l'on doute en permanence de ses choix. Peut-on s'imaginer continuer toute sa vie comme agent commercial dans une entreprise qui n'a pour objectif que de soutirer de l'argent à des personnes un peu fragiles ? Faut-il tous les jours subir les railleries d'un supérieur qui se prend pour une vedette, alors qu'il ne serait rien sans son équipe ? Ou encore cette question cruciale : Ne serait-il pas temps de s'engager dans une relation plus stable que ces coucheries d'un soir ?
Car au traditionnel métro-boulot, il n'y a guère pour l'instant qu'un complément apéro-bistro-disco, notamment en fin de semaine. Il s'agit alors de remplir l'agenda pour ne pas sombrer dans la dépression. Pour Elle comme pour Lui qui nous suivront durant une semaine, un jour et un chapitre pour lui, un jour et un chapitre pour elle. S'ils ont des rêves, ce sont sans doute les dures réalités de leurs vies professionnelles respectives qui les découragent le plus. Les réseaux sociaux ne les distraient plus, l'alcool n'est plus un compagnon de fête, mais plutôt l'étape obligée avant de vomir leur mal-être, la drogue n'est plus un excitant hors-la-loi, mais une sorte de médication pour tenir le coup dans cette misère ambiante.
O rage, o désespoir ! N'y aurait-il pas d'échappatoire possible ?
Après une nouvelle journée d'humiliations, Elle croit avoir trouvé la solution. Plutôt que de subir une nouvelle séance débriefing durant laquelle «les gros salaires profitent de leur statut pour discréditer les autres, tandis que les petits n'aspirent qu'à prendre la place de leurs aînés.» il suffit de démissionner et de partir, de préférence loin. En Australie par exemple.
L'ironie du sort veut que c'est à ce moment que nos deux jeunes désabusés se rencontrent. Qu'elle est prête à changer de vie, qu'il est prêt à réviser sa théorie de l'amour : «Un type a dit qu'aimer, c'est la préférence de l'autre à soi-même. Pour lui, c'est juste la prise de risque à plein temps. L'Amour. Naïveté contraignante à laquelle il ne voit que deux explications plausibles : la solitude et l'ennui. Aimer, c'est pour ceux qui n'ont que ça à faire. C'est la solution le plus populaire pour donner du sens aux vies qui en sont dénuées.»
Je vous laisse découvrir l'épilogue de ce premier roman qui place le cynisme sur un piédestal, pour le plaisir du lecteur. Ce cynisme que mon dictionnaire définit comme un «mépris effronté des convenances et de l'opinion qui pousse à exprimer sans ménagements des principes contraires à la morale, à la norme sociale.» Les exemples fourmillent dans le livre. En voici un : «La radio, au fond, c'est un peu comme le communisme : dans l'idée c'est formidable, mais la nature humaine rend l'idéal inapplicable et l'applicable forcément nauséabond.»
Au fait, ayant le dictionnaire à portée de main, j'en ai profité pour consulter la définition du mot lithium (symbole chimique Li). J'y ai appris que ce métal est «le plus léger de l'ensemble des métaux connus sur terre, il est aussi le premier alcalin» et qu'il «est utilisé en psychiatrie pour soigner les psychoses maniaco-dépressives». Voilà qui peut expliquer le titre énigmatique de cette intéressante étude de moeurs !
Lien : https://collectiondelivres.w..

Un joli portrait de la génération Y en désespérance à travers Paris. Les deux portraits brossés "Elle" et "Lui" sont deux jeunes qui cherchent un but à travers leur vie, la génération facebook c'est peut-être ça ?

J'ai beaucoup aimé l'écriture d'Aurélien Gougaud, sa façon de construire les phrases puis de les interrompre sans suite donne au texte un rythme vivant, mais il peut aussi parfois agacé.

Plutôt un bon moment de lecture.

Aurélien Gougaud nous montre une belle qualité de plume dans ce premier roman, avec une vision ciselée et pertinente d'une certaine jeunesse contemporaine.
De quoi espérer et attendre un prochain roman encore meilleur !

Ce premier roman est la plongée durant une semaine dans la vie de deux jeunes adultes Parisiens. Elle et lui, car nous ne saurons jamais leur prénom. Lui est commercial, arnaqueur/vendeur de fenêtres dont les proies faciles sont des personnes âgées isolées. Elle, se lève au aurore, pour préparer les fiches et les blagues d'une pseudo star d'une matinale de radio qu'elle ne supporte plus et méprise. Chaque jour de la semaine est un chapitre du livre, et en alternance la narration se situe du point de vue des deux personnages. Construction assez intéressante car il y a comme un effet cinématographique : une double caméra interne dans la tête des deux personnages sur plusieurs même «scènes». Cela est très instructif sur le rapport à l'autre et nos interprétations différentes de mêmes rapports humains. Ces deux jeunes adultes sont désabusés et tiennent par l'alcool, et la drogue douce. Deux portraits croisés touchants par leur réalisme sombre, la constatation lucide de leur désenchantement mutuelle malgré leur jeunesse, leur culture, malgré Paris, malgré les amis, la fête ou le sexe facile… La question sociétale est très présente : jeune adulte, comment trouver son équilibre et son bien-être professionnel et personnel dans contexte parisien oppressant et dont les vices apparaissent comme des échappatoires jouissant au départ, addictif par la suite et destructeur pour finir. L'amour réel et la rencontre décisive deviennent alors comme une lueur au bout d'un long tunnel.

Yassir (Poissy)

Une jeune fille et un garçon. Deux personnes totalement différentes, deux destins que nous allons suivre pour quelques jours, deux destins qui vont aussi se croiser. Une rencontre brève, furtive mais qui touche aussi bien elle que lui.

Elle, elle travaille dans une radio mais n'aime plus cette situation dans laquelle elle n'a aucune considération. Elle lâche tout, et décide de tout quitter pour se lancer dans une nouvelle aventure. Lui en revanche est jeune diplômé et travaille comme commercial, prêt à tout pour vendre il n'a lui aucune considération pour les clients qu'il démarche. Ils vivent un quotidien sans réelle passion, sans réel but et sans vraiment envisager l'avenir. le temps de quelques jours nous les découvrons, les suivons et comprenons qu'ils sont en quête de sens.

Pour un premier roman, Aurélien Gougaud a choisi la simplicité avec deux jeunes parisiens que nous imaginons parfaitement être des jeunes de nos jours mais a choisi aussi de nous livrer deux histoires fortes qui en quelques pages seulement vont réussir à nous toucher par la presque cruelle vérité qu'elles reflètent.

Le temps d'une semaine nous suivons donc le quotidien d'elle et lui, sans jamais connaître leur prénom. Chaque chapitre correspond à une journée, de son point de vue à elle ou à lui. On découvre leur vie, leur travail et surtout le manque de plaisir dans leur quotidien. Ils ont un travail qui ne leur correspondent pas vraiment mais nécessaires pour pouvoir vivre, elle décide de prendre les choses en main en démissionnant mais lui continue à arnaquer les gens. Lui semble beaucoup plus réfléchi qu'elle, elle préfère les décisions sur un coup de tête comme celle de partir en Australie. Mais avant son départ, elle va faire sa rencontre. Une rencontre qui, on se le demande de suite, va-t-elle influencer leur choix de vie ?

Deux personnages, deux rencontres qui ont pour point commun leur vision des choses. Vision désabusée de leur vie, de leur avenir, par un manque de motivation et de reconnaissance. Un reflet de la société actuelle pour certains, des passages qui nous feront forcément penser à notre propre quotidien.

Aurélien Gougaud avec une écriture vive, cynique nous plonge totalement dans une histoire dans l'air du temps. Tout reflète une certaine vérité, des vérités dont on veut croire qu'elles sont fausses ou mensongères mais qui pourtant résonnent cruellement comme la place des nouvelles technologies dans nos vies, du tout connecté qui maintenant nous permet de tout faire, tout connaître et de faire tomber certaines barrières.

On se trouve presque face à nos vies, face à nos décisions et Aurélien Gougaud réussit même à faire qu'à travers Lithium on se remette en question. On court après le temps toujours, on laisse passer nos chances parfois, on se ment aussi sur soi et sur les autres souvent.

Véritable miroir de notre société, Lithium est un roman à découvrir rapidement ! Aurélien Gougaud en moins de 200 pages réussit à bousculer le lecteur avec l'histoire de ces deux personnages qui pourraient être aussi bien vous que moi...

Lithium d'Aurélien Gougaud est disponible aux Editions Albin Michel.
Lien : http://www.poleculture.net/c..

Au début intriguée, j'ai vite été happée par l'histoire des ces 2 jeunes adultes ou vieux ados... Sexe, alcool, réseaux sociaux, désillusions, ennui, errance, boulot inintéressant ... L'alternance des récits est bien maitrisée. Lu d'une traite.
Début très prometteur d'Aurélien Gougaud.

Elle et Lui, ils ne sont pas nommés autrement, ils alternent leur voix pour mieux se rencontrer...
Une semaine parisienne, vue du côté de deux jeunes plutôt favorisés... qui ne font franchement pas rêver!

Leur vie professionnelle ne les satisfait pas, le reste, pas vraiment non plus, ils sont perdus , ils se cherchent... et se trouvent.
Des tours de la Défense pour lui au studio de radio pour elle, des bars au canal St-Martin, on erre à leur suite dans un Paris plus gris que rose.

Il y a des interrogations dans lesquelles on se retrouve, d'autres moins, une jeunesse désenchantée, qui se noie dans les réseaux sociaux, l'alcool, la cigarette, la drogue, les nuits blanches... pour des questions finalement universelles. S'engager, professionnellement, amoureusement... ou fuir...

Les pages se tournent rapidement, on verra dans quelques temps ce qu'il en restera...
Lien : http://lecture-spectacle.blo..