AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Ces cons de journalistes (10)

L’ultime vérité de la loi de protection des sources est celle-ci : si on l’avait appliquée, nous n’aurions entendu parler ni du Mediator, ni des Panama Papers, ni des Paradise Papers, ni du Dieselgate, ni de l’affaire UBS… Inquiétant.
Et voilà comment deux lois à la con au service des grandes entreprises et d’intérêts politico-financiers empêcheront des journalistes déjà fragilisés par un abandon social et une précarité économique de travailler !
Faut être con, non ?
Commenter  J’apprécie          30
De quoi est mort Olivier Voisin ? D’un éclat d’obus dans la tête ou bien d’une imprudence commise sous la pression économique ? L’urgence de travailler ? Serait-il mort si Le Point et Match avaient pu tenir leurs engagements ? Serait-il mort s’il avait eu une commande écrite ? Serait-il mort si un journal avait payé sa sécurité ?
A ces questions, je crois que la réponse est non.
Olivier Voisin est une victime de la précarisation du métier de journaliste, de la disparition des journalistes photoreporters de la scène professionnelle, et du cynisme d’un système de l’offre et de la demande dans lequel c’est l’offre qui risque sa peau.
Commenter  J’apprécie          30
Mais quelques jours plus tard, je reçois un courriel du chef de service : "Cher Olivier, Après consultation je me rends compte que nous avons atteint notre plafond de piges pour 2015. Donc nous ne pourrons prendre votre papier. Vous m’en voyez désolé. Une prochaine fois ? Bien à vous".
Difficile d’expliquer la nature du sentiment que j’ai alors éprouvé : l’humiliation est sans doute l’état qui s’en approche le mieux. Humiliation d’avoir dû accepter de telles conditions de travail, humiliation qu’on puisse considérer qu’un reportage de plusieurs semaines dans l’un des endroits les plus dangereux de la planète se solde par ces quelques lignes inconscientes et violentes. Humiliation face à la légèreté et l’arrogance…. Le chef de service ne pouvait-il pas s’apercevoir « avant » qu’il avait « atteint » son plafond ? La compta du magazine ne pouvait-elle pas accorder au service étranger de l’un des plus grands hebdos d’Europe un dépassement de 500 € ?
Il n’y aura pas de prochaine fois. Jamais.
Commenter  J’apprécie          30
’auteur avec tous les témoignages des journalistes, pigiestes denonce des conditions de travail tjs plus abominables
Une analyse de la situation de la presse en 2019 bien faite et complète.
Les choses importants désormais sont la communication et l’urgence pas l’information!
« ces cons de journalistes » cherchent de survivre dans cette jungle. Mal payés et avec des risques énormes x leur incolumnité
J’ai appris plein de choses . À lire! BRAVO!
Commenter  J’apprécie          20
"En fait, note Nora, il faudrait faire la grève des pages blanches, mettre en évidence, chaque jour, le nombre de pages remplies par les pigistes !" Miser sur le nombre. Transposé à la radio, c’est ce qu’ont essayé de faires les pigistes et les correspondants de RFI en septembre 2018, organisant une journée de grève le 17 septembre pour protester contre la dégradation de leurs conditions de travail, la baisse des tarifs de pige, et la fin des cotisations, imposées par la direction, à la caisse de Sécurité sociale française. Un coup de massue pour les milliers de précaires du service public. Appuyé par les syndicats CFDT, CFTC, FO et SNJ, l’appel a été massivement suivi par les précaires, bien moins par les salariés intégrés.
"On ne s’est pas défendus pendant longtemps parce qu’on a peur" confie l’un d’eux aux Inrocks (le journal qui paie ses pigistes 50 € le feuillet pour un maximum de 150 € même si le sujet fait dix feuillets). Mais la perspective alarmante d’une grossesse sans aides sociales pour l’une de ces "petites mains" de la radio a mis le feu aux poudres…, et les crevards se sont découverts une armée !
Commenter  J’apprécie          20
Nos dix milliardaires ont un papa : Robert Hersant, industriel et poète qui avait l’habitude de dire que :"La première fois que je viens dans une rédaction que j’ai rachetée, je demande où sont les chiottes, la deuxième fois, je pisse directement sur les journalistes".
Contrairement à ses enfants putatifs et milliardaires qui y mettent au moins les formes, Robert Hersant jouait cartes sur table : il voulait un journalisme sans journalistes. Et le disait. Avec ou sans formes, on y est.
Ou presque.
Commenter  J’apprécie          10
En termes statistiques, la situation qui inquiète un peu Jean-Marie Charon mais pas Alain Minc, c’est que 89% des journaux quotidiennement vendus sur le territoire français et 50% des parts d’audience de l’audiovisuel sont directement reconductibles à dix conglomérats financiers dirigés par dix milliardaires qui n’ont pas pour intérêt ou perspective industrielle la qualité et la vérité de l’information mais bien plus modestement l’augmentation illimitée de fortunes pourtant déjà colossales.
Commenter  J’apprécie          10
Ces dernières années, les violences contre les journalistes se sont de nouveau banalisées. Cela correspond chronologiquement à une montée des critiques du public et des politiques vis-à-vis des médias. Et si la relation de cause à effet n’est axiomatique, il ne s’agit pas non plus, à l’évidence, d’une coïncidence. Cogner avec des objets contondants sur des journalistes est forcément moins grave quand politiques, intellectuels et harangueurs variés, cognent dessus avec des mots à longueur de tribunes et d’articles.
Commenter  J’apprécie          10
La rémunération de la pige se fait au feuillet, à la ligne, au signe, sans tenir compte, dans la plupart des cas, de la difficulté du sujet, du nombre d’interviews nécessaires ou, encore moins, d’une quelconque prise en compte de la réflexion, de l’analyse ou des connaissances indispensables à la réalisation du papier.
"Aujourd’hui, je dois regarder ma situation avec lucidité, sincèrement si j’étais suicidaire je n’aurais plus qu’à me flinguer !" sourit-elle avant d’insister : "J’ai bossé toute ma vie ou presque comme pigiste mais au final j’ai à peine survécu. Ma pige à Match me rapporte un RSA et ça peut s’arrêter demain".
Commenter  J’apprécie          10
Chaque année, le métier devient plus médiocre, plus flexible, suscite plus de défiance, soulève plus de vindicte.
Chaque année, la presse française est un peu plus libérale et un peu moins libre. Moins éthique, plus étique.
Donc, mon métier meurt.
Et je veux bien mourir avec.
Mais pas comme un con.
Commenter  J’apprécie          10




    Lecteurs (15) Voir plus




    {* *}