Je suis l'obscurité que les douleurs font naitre. Je suis les souvenirs ressuscités de cette ville. La colère, le chagrin, la haine. Tu connais bien ce sentiments. Tu as senti ma présence toute ta vie. En un sens, je SUIS Snakebite.
A maman, qui m'a appris que l'amour est ce qui tient l'Obscur à distance.
L’Obscur n’est pas un monstre.
Il est, c’est tout.
Il se repaît du monde et de ses chagrins. Il se délecte du goût puissant de la peur que charrie le vent. Il a vu de grandes villes lumineuses de bord de mer, des forêts luxuriantes dénuées de vie humaine, des déserts si vastes qu’ils teintent l’horizon de doré. Mais c’est Snakebite qu’il préfère. C’est ici qu’il est né. L’Obscur y est chez lui.
Il a faim ce soir.
Il est rongé par la faim.
Elle ne méritait pas de connaître la vérité. Elle pouvait la toucher du doigt, mais jamais la saisir tout à fait.
Logan et elle ne deviendraient pas des amies, mais iraient au bout de leur enquête ensemble. Elles ramèneraient Tristan. Ashley cesserait de voir des choses qu’elle n’était pas censée voir. Tout redeviendrait comme avant.
La nausée qui l’avait saisie sur la route ne fit que s’accentuer lorsqu’elles pénétrèrent dans la forêt. C’était un sentiment de malaise avant tout. Les bois lui semblaient excessivement silencieux. Mais peut-être était-ce normal ; après tout, elle était peu familière des grands espaces sauvages. Une terreur insidieuse lui remuait l’estomac, la prévenant d’un danger latent.
À Snakebite depuis à peine une semaine, elle avait déjà un sentiment de vide sidéral. Il n’y avait rien à faire dans cette ville. Les murs de sa chambre étaient trop proches. Son matelas était trop dur. La nuit était trop noire. Elle était certaine de se faire engloutir si elle ne faisait pas attention. Sans personne à qui parler, elle allait suffoquer.