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Critique de Ode


Ode
10 février 2015
Le jour où j'ai appris à vivre… c'est un peu Marc Levy qui rencontre Amélie Poulain !

Jonathan est assureur à San Francisco. Récemment séparé de sa femme Angela qui est toujours son associée au cabinet, il ne voit sa fille Chloé qu'un week-end sur deux et mène son existence un peu mécaniquement. Jusqu'au jour où une bohémienne croisée sur les quais lui prédit sa mort dans l'année. Bouleversé, il cherche comment donner du sens au peu de vie qui lui reste et sa vieille tante Margie va l'aider dans cette quête…

Voilà une lecture mignonne, avec un gentil héros qui décide (comme cette chère Amélie) de changer sa vie et celle des autres malgré eux, par petites touches car « Faire le bien me fait du bien », dira-t-il. le message de Laurent Gounelle est tellement plein de bon sens, de bons sentiments et de bonnes intentions, comme un véritable éloge de la bonté, qu'on ne voudrait pas en dire du mal. Non, bien sûr que non…

Le hic, c'est que je ne vois pas non plus comment en dire du bien. À la place d'un roman, comme c'est écrit sur la couverture, j'ai eu l'impression d'avoir entre les mains un recueil des différents powerpoints et autres témoignages de développement personnel qui circulent sur internet, assorti de quelques rappels historiques archi-connus, comme la funeste expérience sur le langage tentée par Frédéric II. J'ai été déçue par le style simpliste et le peu de profondeur des personnages. Même la tante Margie - ancienne archéologue et biologiste qui semble détenir le savoir universel - est assez improbable : elle ne semble être là que pour permettre à l'auteur de délivrer un cours sur l'humain, la communication ou les expériences de mort imminente.

Pourquoi Laurent Gounelle (comme son confrère Marc Levy) a-t-il situé l'action aux Etats-Unis ? Est-ce pour faire plus classe, plus exotique, ou alors pour donner plus de poids à son propos, car comme chacun sait, nul n'est prophète en son pays ? Ou est-ce une manière de sous-entendre que les Américains sont plus matérialistes que les Français ? En tout cas, cela n'apporte rien de spécial à l'histoire, qui véhicule un bon nombre de lieux communs, par exemple : « Ce que l'on déteste chez les autres est parfois ce que l'on n'accepte pas en soi. » ou « Si chacun de nous était conscient de l'immense valeur qui est la sienne, c'est toute la face du monde qui serait changée. »
Le tout ponctué de jolies coquilles telles que « — Jamais entendu parlé » (sic!), ou Angela qui se demande s'il y a « un vers » dans ses brocolis. Non, ça, des vers ou des alexandrins, on ne risque pas d'en trouver vu le nombre de grossièretés proférées par les protagonistes masculins.

J'ai peut-être fait une mauvaise pioche, mais mon premier contact avec Laurent Gounelle est une sacrée déception. Cette lecture sans effort m'aura au moins occupée pendant une journée de grippe. Think positive !
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