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Critique de gerardmuller


Le philosophe qui n'était pas sage/ Laurent Gounelle
Sandro, professeur de philosophie à l'Université de New York, a perdu sa femme un an auparavant, disparue en Amazonie lors d'une expédition pour réaliser un reportage. Elle aurait été sacrifiée par les Indiens d'une tribu primitive réputée pourtant pacifique. Il décide de solliciter les services de quatre mercenaires qui connaissent bien la région et de les accompagner pour venger sa femme, d'une façon ou d'une autre.
La chaleur moite de la forêt équatoriale et l'isolement vont vite créer des tensions au sein du groupe alors que le travail machiavélique de sape a déjà commencé à l'encontre de la tribu, un travail visant a détruite la belle harmonie, la paix, la sérénité et le bonheur simple des Indiens en introduisant les notions de propriété, de compétition, d'envie et de consommation. Comme cela paraît facile !!
Éliantha, la jeune et jolie indienne que reluquent avec concupiscence les acolytes de Krakus le chef des mercenaire, est chamane au sein de la tribu et voit alors son action se réduire de jour en jour, ses congénères subissant l'influence maléfique des mercenaires, Sandro se contentant de rester observateur et conseiller, méditant quotidiennement et vainement en guise d'aide, les pensées de Marc-Aurèle. Philosophie dans un hamac !
Peu à peu la peur, une peur lancinante, s'installe dans la tribu, les hommes de Krakus perturbant l'imaginaire des Indiens en suscitant ou réveillant des craintes ancestrales d'une part et en en provoquant de nouvelles, comme la crainte de manquer de quelque chose après avoir créé le désir et l'envie d'autre part. Puis la peur de la maladie, la peur des animaux qui pourtant sont bien connus des indigènes, peur des autres en créant des conflits, peur de ne plus être aimé…Krakus parvient ainsi à instaurer une émotion négative permanente qui détruit les liens sociaux.
Au fil des jours, Sandro en vient à se demander ce qu'il est venu faire là, ne parvenant pas à maitriser la situation que Krakus a pris à son compte. La vengeance dévastatrice ne tient pas ses promesses de soulagement et de libération. La situation devient insoutenable d'autant plus que son esprit torturé et ses émotions ravageuses le rendent malade : il réalise que son plan n'était pas bon et que l'exécuteur n'en fait qu'à sa tête. Certes ils sont à première vue parvenus à ébranler la belle confiance des autochtones en eux-mêmes, à saper leur lien avec la nature et entre eux ; ils ont perdu le bonheur de l'instant présent pour ressasser le passé et se perdre dans le futur. La vie n'a plus la saveur merveilleuse de jadis. Sandro en arrive à ressentir un sentiment de honte, pressé par l'étau de la culpabilité qui se referme peu à peu sur lui. Au secours Marc-Aurèle !
Jusqu'à quand Krakus le gourou maléfique pourra –t – souffler le chaud et le froid sur la vie d'un peuple ? Sandro sortira-t-il vainqueur de son combat intérieur avec l'aide de Marc-Aurèle ? Et si les Indiens n'étaient pas réellement responsables de la mort de sa femme ? Un mystère plane sur cette mort…
Un roman très curieux et surprenant, parfois drôle, qui cache, c'est la volonté de l'auteur, une remise en cause de notre société de consommation, d'apparence et de désirs en tout genre. le personnage très caricatural de Krakus doit être déchiffré au second degré, comme beaucoup de choses de ce livre, notamment quand il s'exprime sur les « sauvages ». Les autres personnages sont aussi assez caricaturaux et animés d'une psychologie pour le moins rudimentaire. Seule Éliantha est un personnage intéressant et vers la fin du récit nous étonne par l'apparition d'une manière de vocation christique. Voilà pour le positif.
Cela dit, ce roman ressemble un peu et même beaucoup à une leçon de choses, une leçon de morale pour élèves du primaire. La lecture et facile, très facile, le style simple et sans fioriture, pour des élèves moyennement doués. Un roman pas toujours subtil, d'un manichéisme exacerbé, à l'intrigue cousue de fil blanc et prévisible dès le début, qui plaira à certains et agacera d'autres. Personnellement, il m'a fait sourire par moment et agacé à d'autres.
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