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Critique de BillDOE


… Figurine de forme humaine qui sert de jouet aux enfants. C'est ainsi que l'on pourrait définir les quatre protagonistes du roman de Clovis Goux qui, tous, se sont laissés manipulés. Ainsi Leni Riefenstahl, réalisatrice star du IIIe Reich, a toutes les peines du monde à se racheter, elle qui a succombé aux chants des sirènes du parti nazi pour quelques instants de gloire. Pareil pour Luchino Visconti, qui surpasse son art pour rester parmi les maîtres du cinéma italien. Bob Cresse est la piètre marionnette de ses fantasmes sadomasochistes le poussant à produire des séries B, films érotico-porno- sadiques se déroulant dans des stalags où les prisonnières sont réduites à des objets sexuels. Enfin, Yehiel Dinur, alias Ka-Tzenik 135633, rescapé d'Auschwitz et auteur d'un livre racontant le calvaire de sa soeur prisonnière d'un camp de concentration et prostituée par ses gardiens, lui aussi captif du souvenir de sa détention et du traumatisme quI en a découlé. Chacun d'entre eux ne s'appartiennent plus, ils sont le jouet des caprices de leurs déficiences, de leurs mauvais penchants.
Clovis Goux montre aussi la dangereuse fascination que peut opérer le fascisme sur certaines personnes voir des populations entières par l'érotisme délicieusement odieux qu'il peut suggérer. Il écrit fort justement : « Les photographies de Leni (Riefenstahl)… Procédaient de la même manière à une « érotisation du fascisme ». le culte du beau, de la force, de la violence et de la mort qui suintait des clichés de Leni se rattachant in fine à l'essor su sado-masochisme dans la sexualité occidentale : « bottes, cuir, chaînes, croix de fer sur des torses luisants, svastikas sont devenus, avec les crochets de boucherie et les grosses motos, le décor secret et très lucratif de l'érotisme. »
« Les poupées » est un roman très agréable à lire, même si certains passages pourront déranger certaines âmes sensibles, et qui montre bien que l'on ne s'appartient pas. Notre pseudo libre arbitre est une légende avec laquelle nos aspirations, notre vécu, nos ambitions se torchent allègrement.
C'est bien écrit, il y a du rythme, ça se lit d'un bout à l'autre sans respirer !
Editions Stock, 300 pages.
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