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Critique de lebelier


Un peu dans l''air du temps, nous sommes à l'époque dans les années 2000-2005, ce document sur un collège de ZEP du “93" n'en est pas moins intéressant à certains égards D'abord l'auteure ne manque pas d'un certain humour et ses descriptions de pittoresque: le langage IUFM (Iouphme),-ça c'était avant que ça devienne l'INSPE (Cteur ?) - la réalité des classes et certains de ses collègues, mais frôle trop souvent la caricature voire le manichéisme. Ainsi, il y a ceux qui sont dans le système (en général les profs de gauche ("camif") et ceux "qui ne s'en laissent pas conter (les trentenaires cyniques-et-sans-conviction-politique-mais-sentant-quand-même-un-peu-la-droite ... attention une caricature peut en cacher une autre!) dont elle fait bien sûr partie.
Cette jeune femme a néanmoins des lettres et l'on sent, à divers chapitres qu'elle n'a pas eu son concours dans une boîte à camembert rectoral. le style oscille entre citations -plutôt savantes : Rabelais (dans le texte du XVI°) et Auguste Comte (elle sait qu'il est le fondateur du positivisme mais il n'est pas cité ...On ne peut pas tout lire.) - et passages d'une langue plus verte, finalement qui lui convient mieux et qui vient en rupture, par exemple ce qu'elle pense devant les parents d'élèves.
Certes - et je partage beaucoup les points de vue de cette jeune collègue - on a de quoi railler l''Education Nationale et l'on notera à cet égard combien les discours -mais est-ce encore utile de le faire? -se drapent loin d'une réalité faite d'urgence, et le jargon de l'IUFM. Certes les élèves doivent réapprendre le "sens de l'effort" et l'élitisme est devenu une maladie honteuse quand on ne fait pas travailler les élèves sur- pouah! - "ce qui leur parle". On ne peut que remarquer aussi que l''auteure possède une bonne capacité (cela fait un peu bulletin scolaire) à connaître ses élèves et ne les méprise jamais mais les plaint à cause de l'ennui qu'ils génèrent et qu'ils creusent. Dans ce marasme, la jeune professeure se débat et émet une idée intéressante : leur inculture permet de faire "table rase" et d'y semer ce qu'on veut (le plus souvent ce qu'on peut).
Bien sûr, on se moque des colloques et réunions stériles, des préventions bidons (qui se transforment parfois en cours de révision sur les armes lors du passage des policiers) et l'on en vient presque à la délation vichyste lorsqu'on "repère" les professeurs "à bordel" ("voyez le plafond"). Evidemment, si notre collègue est mal vue de ses élèves parfois, c'est qu'elle a trop d'autorité. Elle raconte ses premières heures, dit qu'ensuite elle a changé mais on ne sait pas vraiment quoi. Elle apporte trop souvent des solutions vagues, il ne faut plus faire ceci ou cela mais que fait-on à la place ? Elle y va un peu du discours "c'était mieux avant", étonnant pour une jeune dame, en se rappelant l'image qu'elle avait de ses professeurs comme si ses élèves devaient forcément lui ressembler.
En tout cas, vu le succès de l'ouvrage en librairie, ses élèves ne la considéreront plus comme "une employée sous-payée" et elle pourra demander sa mutation sans trop de problèmes (eh, oui, moi aussi j'y vais de mon cynisme...) Restent néanmoins quelques points bien sentis : « Il est frappant de voir ce que sait un élève de 6° en fin d'année. Il est plus cultivé sur l'Antiquité que les trois-quarts de la population, ce qui me transporte de joie... » (mais tous n'ont pas la chance de l'avoir.)
« Je ne vois pas en quoi un enfant de bourgeois serait plus proche d'Achille qu'un enfant d'ouvrier »
C'est vrai qu'on ne sait rien, de son milieu d'origine...
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