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Critique de Cosaque


Ce Roi-cerf nous emmène dans le monde merveilleux des sortilèges et surtout des métamorphoses orchestré par un grand mage omnipotent. Avec Carlo Gozzi nous nous engageons dans un monde complètement féérique. Car pour lui la féérie, l'irrationnel et l'invraisemblable étaient des armes contre les tenants des Lumières, dont Carlo Goldoni était le plus éminent représentant à Venise. Et l'on peut dire que les armes dramaturgiques de Gozzi ont été des plus efficaces, car le pauvre Goldoni n'a plus eu d'autre choix que de quitter sa ville natale pour la France; tant les vénitiens dédaignaient son théâtre de la raison à la française lui préférant celui des folies de Gozzi.
Toutefois dans le Roi-cerf on ne retrouve pas les charges anti-Lumières que nous avons dans l'Oiseau vert ou le Monstre Turquin. Sans doute ,Carlo Gozzi, était-il trop pris par la production des pièces qui devaient submerger celle de Goldoni, qu'il n'a pas eu le temps d'y introduire, dans celle-ci la polémique qui motivait son écriture.

En tout cas quelles que soient les raisons qui ont incité Gozzi à écrire, c'était un auteur à l'imagination baroque très fertile. Tellement que par moment j'étais un peu perdu, je ne savais plus très bien qui était qui, ou qui allait devenir quoi. Mais cela n'avait pas beaucoup d'importance, emporté que j'étais par la désinvolture réjouissante du texte qui nous amène accepter tous les événements qui subviennent sans en chercher la validité. Les pièces de Gozzi s'accorde bien avec l'univers magique de l'enfance.

L'histoire est à peu près celle-ci : dans le royaume de Serendippo un roi, Déramo, cherchait à se marier. Afin de déterminer l'élue de son coeur, il convoque toutes les belles demoiselles du pays. La première qui saura ne pas faire sourire la statue magique qui connaît la réalité des coeurs deviendra son épouse. La belle Angéla qui est amoureuse de l'homme et non du roi a laissé la statue magique de marbre : elle devient reine. Mais cela provoque l'ire de Tartaglia qui pensait voir sa propre fille Clarisse à la place d'Angéla. Dès lors, son esprit ingénieux mijote une vengeance terrible, qu'il mettra en oeuvre grâce à une imprudente confidence du roi. En effet celui-ci lui confit une formule magique qui permet de transmuer son esprit dans le corps d'une créature : homme ou animale. Au préalable il faut que l'être en question soit mort. Ainsi à l'occasion d'une chasse, dans la grande forêt de Roncislappe, le roi montre à Tartaglia comment il peut se réincarner dans le corps sans vie du cerf qu'il vient de tuer. le cerf mort se relève pendant que le roi tombe inerte. Tartaglia profite de l'aubaine et transfert son esprit dans l'enveloppe du monarque. le cerf est poursuivi par les chasseurs qui sont excités par l'usurpateur. Mais le roi-cerf réussit à échapper aux tirs des chasseurs. C'est là qu'il s'ensuit toute une série de péripéties multiples et variées qui aboutissent à l'intervention du grand mage Durandarté (déguisé en perroquet) qui rend le corps du roi à son légitime propriétaire pendant que l'esprit de Tartaglia intègre celui d'un vieillard agonisant. Et voilà les innocents sont épargnés et les méchants condamnés. Il y a peut-être dans les intrigues de Gozzi quelque chose qui pourrait les apparentés aux scénarios de Walt Disney.

Amis du merveilleux, je vous conseille chaudement la lecture du Roi-cerf !
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