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Critique de Philochard


Un continuel novice ne peut pas le nier : avant même d'ouvrir un de ses livres, Gracq décourage. Au mieux, il intimide. Pour me permettre d'entrer dans cette oeuvre exigeante et ardue, on m'a dirigé vers Un balcon en forêt, bizutage gracquien a priori moins douloureux grâce à l'arrière-plan historique. La littérature ne s'est pas beaucoup penchée sur la guerre de 1939-40 : c'est un attrait non négligeable, surtout si l'on aime l'histoire - la grande.
Drôle de guerre en effet, étrange prose poétique qui fait oublier qu'on lit un roman. Je me suis ennuyé à sa lecture, mais me suis curieusement senti impatient de retrouver chaque jour cet ennui. J'ai parcouru pas mal de pages très distraitement, songeant à Zangra (avec la voix de Brel dans la tête) ou au Désert des Tartares ; le récit m'a peu importé, même lorsque les Allemands ont attaqué. Non, plutôt un rythme de phrase, en phase avec la torpeur de ces soldats, presque un ahurissement. Parfois, je l'avoue, la beauté m'a échappé, la rêverie aussi, et la lecture est devenue âpre ; une forêt de mots, dense, inextricable, et on se met à lire à coups de machette, poussée par la vigilance.
D'ailleurs, "on eût dit que" même Gracq a ses tics de langage. Rassurant, tout compte fait, et la rêverie peut revenir.
J'ai enchaîné avec le Rivage des Syrtes qui m'a confirmé que l'oeuvre de Gracq serait de celles que je respecterais infiniment sans jamais vraiment parvenir à les aimer.






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