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Citations sur Histoire de la Mésopotamie (23)

L'Assyrie, comme tout État mésopotamien, se conçoit comme un État composé de l'addition de villes et non d'un territoire homogène à défendre, c'est pourquoi elle fortifie ses principales villes et non ses frontières. [p.182]
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Qu'appelle-t-on sciences en Mésopotamie ? Car si les sciences d'aujourd'hui ont leur pendant dans l'antiquité, il n'est pas sûr qu'elle en dérivent toutes directement et en tout point. Les textes scientifiques se présentent sous forme de recueils de données et d'observation qui permettront ensuite l'analyse. Les sciences ne sont donc pas liées à la technologie mais à l'observation à l'œil nu. Les instruments de mesure sont peu nombreux (...). Les tablettes n'ont pas pour objet de transmettre un savoir que l' impénétrant pourrait acquérir seul. Ce ne sont donc pas des textes théoriques. Il n'y a par écrit ni réflexion, ni équation, ni formule mathématique énoncée. Tout est axé sur le concret non sur l'abstraction. La démarche n'est cependant pas uniquement empirique. Les Sumériens et les Acadiens construisent des grilles d'exemples typiques à partir desquels les nouveaux problèmes mathématiques, médicaux, et peuvent être déduits. Les techniques dde résolution sont propres à chaque culture. Ici encore on réfléchit par analogie et association. Les résultats sont identiques, les chemins différents. [p.353]
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Les populations sédentaires sont bien connues (les tablettes proviennent des villes), mais l'Orient est aussi composé de territoires désertiques traversés par des semi-nomades. Si d'un point de vue régional une certaine complémentarité existe entre les vallées et la steppe, les nomades dont la vie est fondé sur la mobilité des troupeaux et l'habitat temporaire aux tentes démontables n'ont laissé que peu de traces. Leur organisation sociétale est difficile à appréhender. Ils sont surtout connus par les conflits qui les opposent aux sédentaires ou par les discours que ces derniers tiennent sur eux.
Les nomades ne sont pas les nomades ne sont pas les seuls à se déplacer. La salinisation des terres à la fin du IIIe millénaire et au tout début du IIe millénaire ainsi que le comblement du golfe arabo-persique poussent les populations du sud de la Mésopotamie vers le nord ; les déportations effectuées par les rois des IIe et surtout Ier millénaire av.J.-C. déplacent plusieurs centaines voire milliers de personnes. La Mésopotamie est ainsi une terre de migrations où la coexistence de deux peuples (Sumériens et Akkadiens) donne naissance à l'image d'une civilisation unique, suméro-akkadienne (...). [p.273 - 274]
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Il est donc nécessaire d'identifier l'objet, son contexte de découverte, mais aussi de fabrication, avec des éléments qui parfois font défaut. (...) Rien n'est simple. Si les archéologues spécialisés dans l'Europe antique, médiévale ou moderne, disposent d'une trame événementielle dans laquelle ils peuvent placer directement leur découverte, ici la trame est à constituer et en constante évolution. [p.75]
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Cette recherche aujourd'hui comme hier, a la particularité d'être extrêmement dépendante de l'évolution des conditions géopolitiques du Proche-Orient. (...) Chaque jour, lorsque le soleil se couche, c'est un peu des trésors de la Mésopotamie qui disparaissent avec lui, un peu aussi du patrimoine de l'humanité.
Malgré tout la recherche continue, éclairant soudain tel ou tel siècle, tel ou tel millénaire en tel ou tel lieu. Les connaissances que l'on a de ces civilisations sont affinées ou... remises totalement en cause, car contrairement aux autres périodes historiques ou aux civilisations grecques et romaines, ici, même la chronologie reste en partie à établir. C'est un gigantesque puzzle en perpétuelle évolution. [p.18 - 19]
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(Codes de lois gravés sur des stèles)

Si le nombre de personnes sachant lire et écrire est bien supérieur à ce que l'on a longtemps supposé, toutefois la façon dont les articles sont disposés sur la stèle ne facilite pas leur consultation. Il en appert que le monument est aussi et surtout destiné à être vu. Sa présence seule suffit. Elle est la justice royale. Sans doute est-ce là pourquoi ces stèles s'élèvent dans plusieurs villes et pourquoi, outre la valeur intrinsèque des matériaux dans lesquels elles sont sculptées, - la diorite en ce qui concerne le code de Hammurabi - elles sont emportées comme butin.

p. 278
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Dans les jardins sont cultivés des légumes (...) et aussi des fruits (...). On trouve aussi des épices et des herbes aromatiques (thym, coriandre, cumin, aneth, menthe, moutarde, marjolaine). Certaines plantes restent cependant inconnues : à quoi ressemble le halazzu ? Quel goût a le zurumu ?
Si les ingrédients sont pour la plupart identifiés, il est très difficile de savoir comment ces matières premières sont préparées, cuisinées et présentées lors de ces repas. Une découverte extraordinaire a mis à la disposition des assyriologues trois tablettes cunéiformes datables des environs de 1600 av. J.-C. Elles présentent une quarantaine de recettes (...). Ces recettes ressemblent à des listes d'opérations à effectuer : faire bouilllir, ajouter, réduire, avec "ce qu'il faut de" tel ou tel ingrédient, ou tel autre élément "à suffisance". Les proportions nous manquent et certains produits nous sont encore obscurs. Comme pour les autres procédés de fabrication (verre de couleur, maquillage), ces "recettes" ne sont pas destinées à être conservées ou transmises. Ce ne sont pas des livres de cuisine mais des aide-mémoire pour apprentis cuisiniers. [p. 312 - 313]
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Le maquillage joue un très grand rôle aussi bien pour les hommes que pour les femmes : des pigments blanc, rouge, jaune, noir ont été trouvés dans les tombes royales d'Ur. Si les minéraux à partir desquels ils sont élaborés sont connus -comme le manganèse et le cuivre-, les quelques textes relatifs aux cosmétiques sont extrêmement difficiles à interpréter. On y trouve la pâte d'antimoine, le fard à joue et le khôl pour souligner le regard.
Après s'être lavé, on utilise de l'huile parfumée pour avoir une peau souple et une apparence agréable. L'absence d'odeurs est d'ailleurs associée au monde des morts. À l'inverse, sentir bon est un signe de santé et de prospérité. Différents parfums sont obtenus par macération à froid dans de l'huile qu'on filtre ensuite à partir d'essences aromatiques comme le cèdre, le genévrier ou le myrte. (...) Au Ier millénaire av. J.-C., avec l'ouverture des routes caravanières à travers le désert, la gamme s'élargit grâce aux matières rapportées de la péninsule arabique comme la myrrhe. [p.305 - 306]
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Le commerce international est souvent placé sous le contrôle du palais ou du temple. Ces organismes écoulent ainsi des produits en surplus et acquièrent des revenus par la perception de taxes. Dès le IIIe millénaire av. J.-C. dans le sud de la Mésopotamie, les marchands sont étroitement contrôlés. (...)
Après la chute de l'empire d'Ur III, les marchands deviennent de plus en plus indépendants et voyagent de plus en plus loin, se regroupant en guildes dès l'époque paléo-assyrienne. [p.248 - 249]
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Certaines activités nécessitent cependant des espaces plus vastes. Où se réunissent les habitants ? On oppose souvent ville classique (grecque et romaine) et ville orientale à ce sujet. En Mésopotamie, les espaces libres sont peu nombreux et aucun n'est dédié à la vie politique comme l'est l'agora ou le forum ; cependant il existe des espaces publics. (...)
Observant la réalité quotidienne au Proche-orient, les archéologues considèrent que les activités sont rassemblées dès l'origine aux portes des villes, conférant à ces dernières des rôles similaires aux places (publiques) de l'Antiquité classique. (...) De fait, les fouilles ont révélé de larges espaces vides près des portes, que ce soit celle des villes, des palais ou des temples. Certaines ont des fonctions particulières. (...)
Les portes de la ville, quant à elles, cumulent un grand nombre d'activités à la fois politiques, économiques et privées. De par leur décoration, elles participent déjà à la représentation du pouvoir. [p.210 - 211]
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