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Critique de boudicca


Kadath, la cité volante de Celesterre, Europole, Jadis… : autant de lieux imaginaires qui figurent au sommaire des beaux livres de la collection Ourobores lancée il y a quelques années par les éditions Mnémos. Avec « La confrérie des bossus » les lecteurs de fantasy ne sont toutefois pas vraiment en terrain inconnu puisque l'univers qui y est dépeint a déjà été mis en scène par Mathieu Gaborit dans « Les Crépusculaires » et « Abyme ». Nous voici donc lancés à la découverte de l'Harmonde dont on arpente les lieux les plus emblématiques aux côtés d'un jeune bossu dont la protubérance qui déforme son dos et celui de ses semblables abritent en réalité l'âme des grandes cités de ce monde. Un trésor convoité par quantité de créatures dont il est difficile de deviner les véritables intentions et qui vont s'empresser de proposer assistance à l'esseulé bossu. Il est toujours délicat de se plonger dans un récit prenant place dans un univers déjà exploité mais qu'on n'a personnellement jamais exploré : soit le récit en question constitue une porte d'entrée accessible au monde de l'auteur, soit il doit être considéré comme un bonus compréhensible et appréciable uniquement par les connaisseurs. Et c'est malheureusement dans cette dernière catégorie qu'il faut ranger « La confrérie des bossus ».

Car le roman ne se contente pas de réutiliser des lieux mais aussi un certain nombre de concepts qu'il est difficile d'appréhender dans le seul contexte de ce livre. de même, quelques figures apparemment emblématiques des précédents romans de l'auteur font leur apparition (Maspalio et Agone), seulement le lecteur n'ayant lu ni « Abyme » ni « Les Crépusculaires » (comme c'est mon cas) se retrouve là encore démuni. Rappelons également que l'ouvrage est de plus petit format que ses prédécesseurs et que les illustrations y occupent une place moins importante ce qui participe à rendre l'immersion plus compliquée. Si je n'ai pas pu apprécier l'oeuvre à sa juste valeur, je me garderai bien malgré tout de dénigrer son contenu qui, appréhendé avec le bagage approprié, se révèle d'une qualité indiscutable. L'univers de Mathieu Gaborit, rejoint pour l'occasion par Raphaël Granier de Cassagnac, intrigue et séduit dès les premières pages qui nous ouvrent les portes d'un monde sombre et féerique peuplé de créatures inquiétantes avec lesquelles on ne demande qu'à se familiariser. Les illustrations en noir et blanc de Julien Delval sont pour leur part très saisissantes et collent parfaitement à l'ambiance du livre tout en facilitant la représentation dans l'esprit du lecteur de certains des personnages évoqués.

« La confrérie des bossus » est donc un ouvrage à réserver aux initiés des précédentes oeuvres de Mathieu Gaborit sans la compréhension desquelles le lecteur court le risque de passer à côté d'une bonne partie de l'intrigue. L'univers, les lieux et les personnages dépeints titillent cela dit irrésistiblement l'imagination et donnent bien envie d'explorer plus avant l'Harmonde et ses spécificités. de quoi être tenté par l'intégrale des « Royaumes crépusculaires » publiée il y a quelques mois à l'occasion des vingt ans de Mnémos...
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