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Critique de Laureneb


Des difficultés à évaluer ce texte. D'abord et surtout, à cause de son genre. Est-ce une véritable autobiographie ? un roman d'après des faits réels mais réorganisés, mis en récit ? un témoignage ? quel est le rôle exact d'Alain Decaux qui, dans la préface, explique avoir recueilli la parole ? D'habitude, cela ne me gène pas que la frontière entre réalité, fiction, auto-fiction, ne soit pas claire, il y a toujours une part de re-création et de mise en scène de la part de celui qui écrit. Sauf qu'ici, sur des faits si graves, si importants, il faut être clair, précis. J'ai été gênée de savoir que des historiens mettent en cause ce texte.
Je l'ai donc pris comme un roman, qui s'inspire de la réalité. Et en tant que tel, en tant que roman, j'ai des problèmes sur le style. Il n'y a pas de beauté de l'écriture, elle est très descriptive - ce qui renvoie au témoignage. Et ce style pauvre ne permet pas d'éprouver de l'empathie - sauf à de rares moments. En effet, le temps dominant est l'imparfait, celui de la description, et non le passé simple. Par conséquent, difficile de se repérer dans le temps, on ne sait pas combien de temps dure chaque étape de la vie du Narrateur - combien de temps dans le ghetto, à Treblinka, dans les forêts... Et surtout, je ne me suis pas attachée à ce personnage principal, qui ne semble penser qu'à l'argent, dans ce qui n'est pas un combat contre l'ennemi, contre "Ils", mais un "jeu". le terme est répété très souvent, ce qui met à distance tout héroïsme, tout pathétique. Heureusement qu'il y a des moments plus personnels justement, qui suscitent enfin l'émotion, où le Narrateur apparaît plus comme un être sensible que comme un un calculateur : son amitié avec un chat qui lui permet de trouver l'inspiration pour supporter le ghetto, l'arrestation de sa mère, la fin de son père, les retrouvailles et les moments passés avec sa grand-mère.
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